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Le Pas-de-Calais prépare les Jeux olympiques de Londres

Hôtellerie - jeudi 5 novembre 2009 16:57
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Calais (62) Quand Londres a été désigné ville olympique pour 2012, le conseil général du Pas-de-calais, comprenant l’enjeu d’un tel événement, a su saisir sa chance. Sans attendre, le département a mis en place, dès 2005, un projet J.O. faisant intervenir les acteurs du monde du sport et du tourisme, qu’ils soient institutionnels ou professionnels. Un projet rondement mené par la Mission 2012, le comité départemental du tourisme et les hôteliers-restaurateurs eux-mêmes.



Bernard Beauvalot, président des Logis de France, Diana Hounslow directrice du comité départemental du tourisme, Pierre Nouchi, président des Toques d'opale, Stéphane Bourgeois, directeur de la Mission 2012.
Bernard Beauvalot, président des Logis de France, Diana Hounslow directrice du comité départemental du tourisme, Pierre Nouchi, président des Toques d'opale, Stéphane Bourgeois, directeur de la Mission 2012.

“Par temps clair on peut voir les vitres des voitures scintiller”, remarque Diana Hounslow, la directrice du comité départemental du tourisme (CDT) en Pas-de-Calais, en désignant les falaises blanches qui se détachent dans l’horizon et qui correspondent aux côtes britanniques. Car, à cet endroit, l’Angleterre n’est distante de la France que de 35 kilomètres. L’enjeu 2012 est donc de taille. Pour le département, l’objectif est donc d’accueillir des délégations étrangères et françaises de haut niveau dans le cadre de stages ou de manifestations avant et pendant la période des Jeux olympiques.

“Nous devons moderniser voire créer des infrastructures sportives de haut niveau”, déclare Dominique Dupilet, président du conseil général du Pas-de-Calais. Un investissement de 20 millions d’euros a été budgété au niveau des infrastructures sportives (soit bien peu comparé aux 11 milliards de livres du projet londonien). Une vaste opération de séduction a également été lancée auprès des délégations étrangères. Ainsi, en 2008, 136 délégations sportives ont été reçues dans le département. Plusieurs pays, comme l’Ouzbékistan ou le Sénégal, ont passé un accord pour s’entraîner à Calais. “Nous avons les mêmes conditions climatiques que celles de Londres, c’est une chance pour nous, et les sportifs l’ont bien compris”, remarque Stéphane Bourgeois, directeur de la Mission 2012.


Soigner l’accueil

Pour les professionnels du tourisme, c’est sur l’accueil que tout va se jouer. “Nous sommes un département où les hôtels sont plutôt de petite taille, constate Diana Hounslow. Nous n’allons pas créer de nouveaux hôtels mais accélérer le processus de modernisation. Les établissements sont le plus souvent à structure familiale et gérés par les mêmes personnes depuis de nombreuses années. Pour les aider à se mettre aux normes et à un niveau de confort acceptable, le département a mis en place des aides incitatives. “Nous avons estimé que sur 231 établissements classés, 181 soit 35 % du parc devraient se mettre aux normes notamment sécurité/incendie, et à l’heure actuelle, 30 % d’entre eux sont déjà en travaux”, précise la directrice du CDT.

Outre les travaux de mise aux normes, une démarche qualité a été lancée. D’après Pierre Nouchi de l’association Toques d’opale et également président du syndicat hôtelier du Calaisis, “tous les hôteliers restaurateurs du département sont engagés dans une démarche qualité, qu’il s’agisse de celle des Logis de France ou de celle des Toques d’opale ou encore du réseau lancé par la CCI du Pas-de-Calais”. Les hôteliers ont compris les enjeux. “Il y a deux choses que nous ne devons pas rater, l’accueil et l’au-revoir”, confie Bernard Beauvalot, président des Logis de France. Et quand on parle d’accueil, cela sous entend toute une offre, dont une liste de menus adaptés aux sportifs.

La bonne gestion de l’accueil réside aussi dans la capacité à pouvoir gérer en direct les réservations. “C’est un point essentiel car notre hôtellerie est surtout composée de petites structures dans le département. 51 % du parc a moins de 50 chambres. Notre objectif, déclare la directrice du CDT, est donc de présenter toute notre offre dans la centrale de réservation, avec un prix unique par personne. Or aujourd’hui, nous n’avons que 28 établissements qui jouent le jeu. C’est trop peu car nous attendons pendant cette période, plusieurs catégories de visiteurs : les visiteurs des J.O. qui ne pourraient pas se payer un séjour à Londres, mais aussi les Anglais non sportifs, ‘les no-sports’ qui vont fuir la capitale anglaise ou encore certains marchés cible qui vont venir aux J.O. mais ont peu d’affinités avec les anglais, comme les argentins, ou encore, les québécois. Nous devrons leur proposer l’offre la plus large possible ” Alors pour améliorer l’accueil, et faire la promotion touristique du département, le CDT a mis en place un réseau de ‘greeters’, des bénévoles locaux qui passent une heure de leur temps avec les touristes et leur font visiter le Pas-de-Calais. Une expérience innovante qui vient des Etats-Unis et généralement très prisée par les touristes.

Un projet réaliste et structuré

Enfin, pour se tester avant les jeux olympiques, Calais accueille depuis 2005 diverses manifestations sportives de haut niveau. En juin 2009 la ville a accueilli le championnat du monde de boxe des moins de 19 ans. À cette occasion, tous les professionnels avaient été mobilisés. Le Touquet recevait les VIP dans ses établissements 3 et les 4 étoiles. Quant au staff technique et aux visiteurs, ils étaient hébergés à Calais et aux alentours. Pas moins de 600 personnes ont été reçues pendant une semaine. “Un vrai test pour nous, estime Bernard Beauvalot, mais les professionnels ont bien compris les enjeux. On peut dire qu’il y a aujourd’hui une réelle volonté de réussir le challenge entre les professionnels et les institutionnels.”

Au-delà des jeux Olympiques, et loin de l’investissement budgétaire de 11 milliards de livres qui vont être dépensés en Angleterre, le Pas-de-Calais de son côté se mobilise autour d’un projet réaliste et structuré, emmené par la Mission 2012. “On travaille tous ensemble, s’enthousiasme Pierre Nouchi, et chacun apporte ses compétences.” Un véritable projet, qui améliorera à coup sûr la notoriété et l’image du Pas-de-Calais, et lui permettra de reconquérir ses visiteurs traditionnels perdus (moins 35 % de visiteurs Anglais cette année, pour cause de livre chère). Le département et les professionnels parlent aujourd’hui de développer une filière sportive, avec l’accord des hôteliers, sans déséquilibres ni déficits budgétaires pour cause d’investissements surdimensionnés.

Évelyne de Bast

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