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Paul White (Orient Express) : “On m’a surnommé l’Alex Ferguson de l’hôtellerie”

Hôtellerie - mercredi 25 mai 2011 15:54
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Président-directeur général d’Orient Express, Paul White a pris les rênes du groupe en 2007, juste avant la crise. Il est aujourd’hui à la tête d’une collection de 50 propriétés incluant quelques-uns des plus beaux hôtels au monde, mais aussi des trains de luxe comme le célèbre Venice Simplon-Orient-Express ou bien encore l’Hiram Bingham au Pérou effectuant des trajets jusqu’au Machu Picchu et enfin, des croisières. Rencontre lors du 38e congrès de l’European Managers Association où il jouait le rôle de maître de cérémonie.



Paul White , p.-d.g. du groupe Orient Express.
Paul White , p.-d.g. du groupe Orient Express.

L’Hôtellerie Restauration : Comment s’effectue au sein de votre groupe la répartition des hôtels, entre les hôtels en propre, en management et franchises ? 

Paul White : Tous les hôtels nous appartiennent, murs et fonds. Je considère en effet que, lorsque nous dégageons des bénéfices, il est indispensable de pouvoir en disposer. Nous les réinvestissons immédiatement dans les hôtels.

Voulez-vous dire que vous nallez pas engager le groupe dans une politique d’‘asset light comme vos concurrents ?
Ce n’est pas dans notre philosophie. Notre action, en revanche, consiste à diminuer notre dette. Quand je suis arrivé, nous avions un milliard de dollars de dettes : je l’ai réduite de moitié. Nous avons récupéré de la liquidité en réduisant le nombre de nos hôtels, et en revendant ceux qui n’avaient pas un niveau satisfaisant.

Votre groupe est très présent sur tous les continents. Comment avez-vous ressenti les événements, notamment ceux au Proche et Moyen-Orient ?
Nous possédons 50 hôtels de luxe, des trains et des bateaux de croisières mais nous n’avons aucun hôtel au Proche et Moyen-Orient. En 2010 nous avons surtout beaucoup souffert au Pérou.
Si le tourisme a beaucoup baissé en début d’année, nous sommes optimistes sur le retour des touristes. De plus,  ces évènements nous permettent de  réajuster nos services. Enfin, certains évènements mondiaux peuvent constituer de formidables boosters pour nous, comme la Coupe du monde de football, qui nous a permis d’avoir d’excellents résultats en Afrique du Sud. Chaque année, nous budgétons une enveloppe de 2 à 3 M$ pour les crises éventuelles.

Quels sont vos projets de développement à l’horizon des cinq prochaines années ?
Nous avons deux types d’orientations. Nous voulons en priorité développer des contrats de management dans trois villes clé : Londres, Paris et New York. J’ajouterai également cinq autres villes que nous considérons comme des villes phares où la présence du groupe Orient-Express s’impose comme à Moscou, Rome, Tokyo, São Paolo.

Par ailleurs, nous cherchons des opportunités pour nous implanter dans des pays émergents comme le Brésil ou dans des villes dans lesquelles nous sommes sûrs de pouvoir développer rapidement du trafic comme à Madrid. En 2010, nous avons également acheté deux hôtels en Sicile qui ont représenté un investissement de 117 M$, nous pensons qu’il existe d’autres opportunités en Amérique Centrale et du Sud, et en Asie : Vietnam, Laos, Cambodge et, bien entendu, en Chine. Roy Paul, transfuge de Four Seasons, a été nommé pour s’occuper du développement sur ces marchés. Je pense d’abord consolider nos acquis, sans faire de développement à outrance. C’est la raison pour laquelle on m’a surnommé l’Alex Ferguson [entraîneur de l’équipe de football de Manchester United, NDLR] de l’hôtellerie.

Pouvez-vous faire des pronostics en  termes de résultat pour l année 2011 ?
Au cours du premier trimestre nous avons enregistré une augmentation du RevPAR de nos hôtels filiale de 6 % en monnaie courante et de 8 % en dollars US au cours du 1er trimestre 2011, avec un chiffre d’affaires en augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2010, pour atteindre 88,9 M$. En 2011, étant donné les résultats du premier trimestre, nous allons certainement atteindre une croissance à deux chiffres en termes de RevPAR. 

Le groupe a-t-il des points faibles que vous souhaiteriez améliorer ? 
Mon premier objectif est de réduire le turn-over trop important des équipes en mettant davantage l’accent sur le plaisir au travail associé à la rentabilité. Je souhaite aussi développer une véritable prise de conscience du gaspillage, à l’aide de séances de formation pour les employés et de nombreuses campagnes d’information pour les clients. À cette fin, j’ai décidé de nommer un concierge environnement qui sera chargé(e) de coordonner toutes les actions entreprises dans l’hôtel. C’est notre manière aussi de respecter l’environnement.
Propos recueillis par Évelyne de Bast

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