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Accor, la responsabilité d’un leader

Hôtellerie - vendredi 10 juin 2011 11:37
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En 2006, Accor a pris des engagements en faveur du développement durable avec son programme Earth Guest. La première phase du programme s’est achevée en 2010, mais le groupe entend bien poursuivre sur sa lancée.



Sophie Flak, directrice de l'organisation et du développement durable au sein d'Accor.
Sophie Flak, directrice de l'organisation et du développement durable au sein d'Accor.

Arrivée il y a un an, Sophie Flak, directrice de l’organisation et du développement durable, a poursuivi le programme Earth Guest, déjà bien entamé. “J’ai été impressionnée de la qualité du travail réalisé par le groupe depuis 1994 en matière de développement durable. Cela nous a permis de clarifier la stratégie du groupe à travers le triptyque : ‘People, Planet, Profit’ [les gens, la planète, le profit, NDLR]. Car nous sommes dans un cercle vertueux : nous sensibilisons, nous réduisons notre énergie et nous réinvestissons dans les emplois.

Le développement influe également sur les résultats du groupe “Les consommations d’énergie représentent environ 10 % des dépenses d’un hôtel, donc toute économie a un impact réel sur la performance ; Accor investit dans la formation d’au moins 20 000 collaborateurs en moyenne par an sur les thématiques responsables et environ 5 000 € sur trois ans par hôtel dans les démarches de certification.

Réductions d’énergies tous azimuts

Entre 2006 et 2010, le groupe a tiré des leçons de son programme écologique. Avec les nouveaux matériels, la consommation d’eau a été réduite de 12 % par chambre louée. Le programme énergétique, constitué de deux volets, comportait un volet sur la réduction de la consommation de gaz et d’électricité et un volet sur la consommation évitée (la réduction d’énergie à la base dans la construction). En termes de réduction de consommation, le groupe visait une réduction de 10 % de la facture énergétique. Il a finalement dû revoir ses ambitions à la baisse en raison des mauvaises conditions climatiques “Nous étions très déçus, souligne Sophie Flak. Nous avions réalisé - 8 % mais nous sommes remontés à - 5,5 % en raison de l’hiver rigoureux en 2010, en particulier en Europe, où se concentre la majorité de nos hôtels. Désormais, nous avons introduit un coefficient météo dans notre outil de pilotage environnemental - baptisé Open - qui permet aux directeurs d’hôtel de déclarer et de suivre leur performance sur l’énergie, l’eau et les déchets. Désormais, les informations recueillies permettront de mesurer notre consommation énergétique réelle en isolant les aléas climatiques.” Le groupe s’est aussi concentré sur deux certifications déployées dans les hôtels, EarthCheck et ISO 14001, et des démarches moins contraignantes comme Green Key Eco Rating, une certification moins onéreuse et plus adaptée au positionnement low cost des Motel 6 aux États-Unis.

En termes de consommation évitée, de gros progrès ont été réalisés. Ainsi, plusieurs hôtels sont engagés dans des certifications environnementales Bâtiment basse consommation (BBC), Leadership in Energy and Environmental Design (Leed), Haute Qualité environnementale (HQE). Nos standards de construction et de rénovation intègrent des critères exigeants en matière d’environnement et de performance énergétique”, assure Sophie Flak.

Mais le programme Earth Guest comporte également des engagements en faveur des gens. Accor s’est ainsi mobilisé contre le tourisme sexuel impliquant des enfants, avec une sensibilisation et des formations auprès de 10 000 collaborateurs par an et, en parallèle, avec le recrutement de jeunes en difficulté. S’appuyant sur l’académie Accor, qui a mis en place des modules de formation spécifiques, la direction du développement durable a mené un important travail de fond, “mais en douceur, sans jamais froisser les populations ni leur dirigeants”. Un deuxième programme relatif à la lutte contre les épidémies a été déployé dans 32 pays et a permis de sensibiliser plus de 40 000 collaborateurs en 2010.

2011-2015 : une empreinte carbone pour tous les hôtels

Accor entend dorénavant s’engager, d’ici à 2015, sur “les déchets, le carbone et la biodiversité, trois domaines plus complexes et difficiles à quantifier”, précise Sophie Flak. Les hôtels pourront mesurer leur propre empreinte carbone, l’analyser mois par mois sur tous les points de l’exploitation, jusqu’à l’alimentaire. Seul bémol, le transport des clients ne sera pas concerné par l’analyse. “Il est en effet difficile d’interroger les clients individuels pour savoir d’où et comment ils sont venus, à combien par voiture, etc.” Pour les aider dans leur stratégie environnementale même au restaurant, l’académie Accor France a lancé un programme test en proposant des cartes plus respectueuses de l’environnement et des menus plus sains et équilibrés. “Nous disposons maintenant de données chiffrées et d’outils très scientifiques. Nous allons faire tester notre méthode et ses résultats par des experts, avec pour objectif de la proposer à d’autres, pour que nous ayons tous, au sein de la profession, les mêmes éléments simples et comparables.”

Enfin, Accor veut s’assurer que tous ses efforts de respect de l’environnement et des hommes sont bien perçus par les clients. Aussi, le groupe a-t-il lancé une grande enquête consacrée aux attentes des clients. S’achevant à la fin du mois de juin 2011, cette enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 7 000 clients dans 6 pays apportera la version consommateur de l’approche environnementale. Aujourd’hui, sûr de la rigueur de sa démarche méthodologique, Accor souhaite se poser en leader et l’offre en partage à tous les professionnels qui souhaiteraient l’adapter.

Évelyne de Bast

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