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Pour les dirigeants des hotels de luxe, la taxation est une mesure anti-économique et pénalisante pour les entreprises

Hôtellerie - mardi 6 septembre 2011 19:05
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Le projet présenté à l'Assemblée Nationale, qui consiste à taxer à 2% les chambres dans l'hôtellerie au-dessus de 150/ 200 € (+14% pour celles de 300 € et + ) ne fait pas l'unanimité. Car c'est toute l'hôtellerie depuis la catégorie 3 étoiles qui est concernée. Les réactions de la profession s'enchaînent .



Pour Didier Le Calvez,directeur général du Bristol,«ce dispositif va tuer la poule aux oeufs d'or.En effet en taxant les hôtels de luxe, les propriétaires vont freiner leurs investissements,les hôtels ne vont plus embaucher,et il risque de se produire une déstabilisation autour des classements,une procédure qui a pourtant  été mise en place de façon laborieuse et avec succès ».Le directeur général du Bristol  n'hésite pas à ajouter: « il y a  à mon avis un amalgame entre hôtellerie de luxe et produits de luxe.En tant qu'hôteliers,nous sommes créateurs d'emplois,la baisse de la TVA sur la restauration l'a clairement démontré.D'ailleurs,nous avons une masse salariale qui oscille entre 40 à 60% sur le résultat brut d'exploitation. »

De son côté, François Delahaye,le directeur général du Plaza Athénée et vice président du groupe Dorchester,n'hésite pas à dire: « c'est une manoeuvre intellectuellement malhonnête qui consiste à taxer les étrangers pour payer la mauvaise gestion de la France"  ajoutant :« Avec cette nouvelle taxe, c'est comme si on relevait notre taux de TVA à 19,6%.Au bout du compte, c'est le même résultat ».

Pierre Ferchaud, directeur général du Fouquet's Lucien  Barrière se veut plus global mais tout aussi radical:«c'est une mesure qui n'a aucun intérêt économique.Quand dans une entreprise, les résultats sont mauvais, on réduit  les  dépenses. On ne cherche pas à taxer les clients. En France,on fait l'inverse. C'est une non-mesure économique ».

Il est évident qu'avec des prix moyens qui dépassent les 800 €, et des taux d'occupation qui s'envolent ( même 90% pendant l'été) les hôtels de luxe semblent être une proie idéale et leurs arguments peu crédibles. Certains n'hésitent pas à dire que les hôtels devraient avoir les moyens. «C'est une méconnaissance totale de notre métier, poursuit Didier Le Calvez, car nous savons tous que certaines de nos activités ne sont pas rentables,comme la restauration par exemple.Pierre Ferchaud pour sa part précise à juste titre:«ce sont nos marges qui nous permettent d'investir».  

Les répercussions  envisagées pour faire face à ce nouveau dispositif,même s'il est prématuré d'en parler,sont nombreuses: "il ne sera pas question pour Pierre Ferchaud,de répercuter cette hausse sur les prix, les clients ne le supporteraient pas.Il faudra donc trouver des économies ailleurs,sur les investissements et sur les emplois.»

Relativement amers,certains ajoutent même:« on ferait mieux en France de réduire notre train de vie et diminuer nos dépenses,au lieu de taxer ceux qui font de l'emploi et qui créent de la richesse », et alors que certinas parlent déjà de déclassement comme en 1981, d'autres ajoutent:«après tout le mal que l'on s'est donné pour créer et  obtenir la 5ème étoile et la distinction«palace »,cela semble pour eux tout bonnement irréaliste

 

Au sein du groupe Accor, pour le moment pas de réaction, même si la société a été saisie du projet dès sa rédaction.Quant à Louvre Hotels Group, ne connaissant pas encore rélleemnet le texte, il ne se prononce pas mais "à priori ne se sent pas concerné car nous n'avons pas d'hôtels de luxe".
Evelyne de bast

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