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Retour d'expérience : "J'ai engagé une démarche environnementale et sociétale"

Hôtellerie - mercredi 1 juin 2016 11:41
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Paris (75) Avec l'appui de l'office de tourisme et des congrès de Paris, la propriétaire du Carlton's s'est engagée en 2013 dans une démarche RSE. Une politique qui porte ses fruits à tous les niveaux.



Marie-Victoire Lesur au Carlton's Paris.
Marie-Victoire Lesur au Carlton's Paris.

Avant de devenir hôtelière, Marie-Victoire Lesur était ingénieure chimiste. Un passé qui l'a familiarisée avec les problématiques environnementales. Devenue propriétaire - avec son époux - du Qualys Carlton's à Paris (IXe), elle a mis en place des bonnes pratiques dès 2008, à l'occasion de la rénovation de quinze chambres de l'établissement : achat d'ampoules basse consommation, coupe-circuit électrique et coupe-clim dans les chambres, suppression des objets posés au sol dans les salles de bains (pour lutter contre la pénibilité)… Autant de dispositions qui seront intégrées aux critères de la nouvelle classification hôtelière. "J'ai pu voir avec satisfaction que nous étions précurseurs", se réjouit Marie-Victoire Lesur. En 2013, elle décide d'aller plus loin en adoptant une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises). La dirigeante du Carlton's intègre alors le groupe de travail hébergement durable de l'office de tourisme et des congrès de Paris (OTCP), un programme de sensibilisation destiné aux hôteliers parisiens. "Ces réunions mensuelles m'ont fait connaître deux piliers du tourisme durable dont je n'avais pas conscience : les volets économique et sociétal."

Cibler les achats et réduire le gaspillage

Les achats seront sa première priorité. Son objectif : n'acheter que des produits fabriqués en France ou en Europe. "La démarche n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît, car même les plus grandes marques produisent en Asie, que ce soit pour les vêtements professionnels ou le mobilier, par exemple. Cette démarche m'a montré que cela n'impliquait pas pour autant d'obtenir des produits chers, alors qu'ils sont souvent de meilleure qualité." Sa deuxième priorité porte sur le gaspillage avec deux axes de travail : limiter la consommation de viennoiseries du petit déjeuner et gérer le recyclage du marc de café. "Cela a retenu l'attention de la ville de Paris et nous a permis de travailler pendant un an avec un cabinet d'études qui nous a aidés à trier nos déchets. Nous avons réduit les portions sur notre buffet en utilisant des contenants plus petits, et désormais je ne jette plus rien", s'enorgueillit Marie-Victoire Lesur. Et comme, par ailleurs, elle a choisi un boulanger local, elle n'a plus de problème d'approvisionnement. Quant aux 200 kg de marc de café jetés chaque année, elle a trouvé une solution : une entreprise vient les récupérer et les recycle soit comme engrais, soit pour produire du méthane. Pour faire connaître son engagement auprès des clients, elle a créé des affichettes avec un texte traduit en quatre langues qui dit : "Nous nous engageons, libre à vous de faire comme nous."

L'hôtelière intègre également l'atelier de l'OTCP 'pour une seconde vie écologique et solidaire des équipements', dans lequel elle s'engage à donner à plusieurs associations, à l'occasion de chaque renouvellement de matériel, tout ce dont elle se sépare (couvertures, vaisselle, édredons, minibars et même téléviseurs). Dans le même temps, elle cherche tous les moyens qui pourraient limiter la pénibilité du travail, changeant les chariots pour des objets plus légers, achetant des balais télescopiques, et des Fixacouettes, pour alléger les tâches des femmes de chambre, ce qui lui vaut un trophée Cramif en 2014.

 Trois années après la mise en place de ce nouveau programme, Marie-Victoire Lesur est satisfaite des changements : "Je me suis aperçue combien ce projet avait du sens pour les salariés. Il a libéré la parole, permis les échanges autour des sujets comme le bio, le recyclage mais aussi la sécurité." Tout n'est pas acquis pour autant. "La mise en place nécessite du temps. Le processus d'explication est souvent long mais indispensable, ajoute-t-elle, car il est souvent difficile de changer de comportement." Mais ses convictions restent intactes : "Nous avons insufflé une nouvelle dynamique. À nous d'être convaincants pour la faire partager par tous." D' autant que de nouveaux projets comme l'installation de ruches sur le toit sont en cours. Un pas cette fois en faveur de la biodiversité.

Catherine Avignon
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