"Les petits
ruisseaux font les grandes rivières", cite Michel Etchebest, maire depuis 2008 de Mauléon-Licharre, commune de 7 000 habitants, et président de la société
d'économie mixte locale (SEML) du Domaine
d'Agerria. Il a fallu beaucoup de volonté pour accomplir ce projet
participatif : transformer un ancien monastère en hôtel 3 étoiles,
géré par une SEML. En 2010, les frères propriétaires du domaine depuis 1880
souhaitent le vendre. Devant cette opportunité foncière - 97 hectares et
un monastère -, la commune fait jouer son droit de préemption pour
récupérer l'ensemble par le biais d'une zone d'aménagement différée. L'établissement
public foncier local (EPFL) du Pays basque rachète alors le
site 1,9 M€ pour le compte de la mairie, qui n'a pas les finances, et le
porte le temps de la réflexion sur un futur projet. "Un bureau d'études a
travaillé sur les différentes destinations possibles du site, qui nécessitait
de gros travaux. Puis une seconde étude a été réalisée par le cabinet
spécialisé Horwath, dont la conclusion tablait sur un hébergement hôtelier de
petite capacité et d'autres types d'hébergements", raconte Michel
Etchebest, qui a pu mesurer la difficulté de porter un projet public ayant ses
détracteurs. À cette époque, il ne reste qu'un hôtel à Mauléon, qui a fermé
depuis.
La population locale s'investit
Dès le rachat, la SEML du Domaine d'Agerria a été créée. " L'actionnaire majoritaire reste la commune, à 51 % ; la communauté de communes de Soule détient 10%, et nous avons mobilisé des locaux attachés au site : 180 actionnaires possèdent 40 % du capital, soit 236 000 €. Je voulais un projet populaire. Ils sont décisionnaires, participent aux AG. Certes, il faut du temps pour faire avancer 180 personnes, mais c'est une base solide", ajoute-t-il. La gestion bénévole de la SEML est assurée par un conseil d'administration de dix membres représentatifs. Début 2014, le projet est validé et le chantier démarre en fin d'année. Des travaux sont prévus à hauteur de 1,1 M€. "Nous nous sommes limités à notre capacité d'endettement, mais cela ne suffisait pas. Nous avons donc fait appel à des bénévoles : 55 personnes ont travaillé sur le chantier pendant dix-huit mois : ils ont démoli, ramassé les gravas… nous avons fait de belles économies. Il a fallu bien définir le cadre du bénévolat et organiser les actions", se remémore le maire, lui-même présent tous les samedis. Pour boucler le financement du chantier, la SEML se tourne vers les entreprises locales. Une trentaine de PME présentes dans la vallée de la Soule ont mis un apport en comptes courants d'associés, soit 500 000 € qu'il faudra rembourser. Les 180 actionnaires savent qu'ils n'auront pas de retour financier mais sont fiers d'avoir participé à la création de ce lieu, qu'ils s'approprient en venant flâner dans le domaine.
Un hôtel au service du territoire
L'hôtel, dirigé par Patrick Gauyacq, a ouvert en juillet 2017 avec neuf chambres. Le restaurant, qui compte 40 couverts en intérieur et 30 en terrasse, fonctionne depuis fin janvier, et huit chambres supplémentaires sont disponibles depuis fin février. "Nous en aurons neuf de plus fin mai, et totaliserons 26 chambres, de 79 à 99 €. Nous avons les normes pour 4 étoiles, mais nous restons en 3 étoiles pour bien intégrer l'hôtel au territoire. Un 4 étoiles pourrait intimider les gens commercialement", explique le directeur, satisfait des débuts de l'établissement qui accueille une clientèle d'affaires en semaine. Les projets sont nombreux : développer les séminaires et l'accueil de groupe, créer un spa, une salle de sport, des vignes et un chai, définir une offre d'appartements ou de chambres d'accueil... "Un hôtel est un outil économique mais aussi un outil au service du territoire. On remet du dynamisme, c'est un signal très positif pour tous", conclut le maire.
La population locale s'investit
Dès le rachat, la SEML du Domaine d'Agerria a été créée. " L'actionnaire majoritaire reste la commune, à 51 % ; la communauté de communes de Soule détient 10%, et nous avons mobilisé des locaux attachés au site : 180 actionnaires possèdent 40 % du capital, soit 236 000 €. Je voulais un projet populaire. Ils sont décisionnaires, participent aux AG. Certes, il faut du temps pour faire avancer 180 personnes, mais c'est une base solide", ajoute-t-il. La gestion bénévole de la SEML est assurée par un conseil d'administration de dix membres représentatifs. Début 2014, le projet est validé et le chantier démarre en fin d'année. Des travaux sont prévus à hauteur de 1,1 M€. "Nous nous sommes limités à notre capacité d'endettement, mais cela ne suffisait pas. Nous avons donc fait appel à des bénévoles : 55 personnes ont travaillé sur le chantier pendant dix-huit mois : ils ont démoli, ramassé les gravas… nous avons fait de belles économies. Il a fallu bien définir le cadre du bénévolat et organiser les actions", se remémore le maire, lui-même présent tous les samedis. Pour boucler le financement du chantier, la SEML se tourne vers les entreprises locales. Une trentaine de PME présentes dans la vallée de la Soule ont mis un apport en comptes courants d'associés, soit 500 000 € qu'il faudra rembourser. Les 180 actionnaires savent qu'ils n'auront pas de retour financier mais sont fiers d'avoir participé à la création de ce lieu, qu'ils s'approprient en venant flâner dans le domaine.
Un hôtel au service du territoire
L'hôtel, dirigé par Patrick Gauyacq, a ouvert en juillet 2017 avec neuf chambres. Le restaurant, qui compte 40 couverts en intérieur et 30 en terrasse, fonctionne depuis fin janvier, et huit chambres supplémentaires sont disponibles depuis fin février. "Nous en aurons neuf de plus fin mai, et totaliserons 26 chambres, de 79 à 99 €. Nous avons les normes pour 4 étoiles, mais nous restons en 3 étoiles pour bien intégrer l'hôtel au territoire. Un 4 étoiles pourrait intimider les gens commercialement", explique le directeur, satisfait des débuts de l'établissement qui accueille une clientèle d'affaires en semaine. Les projets sont nombreux : développer les séminaires et l'accueil de groupe, créer un spa, une salle de sport, des vignes et un chai, définir une offre d'appartements ou de chambres d'accueil... "Un hôtel est un outil économique mais aussi un outil au service du territoire. On remet du dynamisme, c'est un signal très positif pour tous", conclut le maire.
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Publié par Laetitia Bonnet Mundschau
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samedi 24 mars 2018