Certes, 500 tonnes de moules ont été commandées par les restaurateurs pour l'édition 2015 de la Braderie de Lille, les 5 et 6 septembre derniers. Mais pas par les friteries et les foods-trucks : c'est saucisses et fricadelles pour les premiers, et hamburgers pour les seconds. "Mais nous faisons nous aussi des hamburgers depuis longtemps !", proteste Jean-Paul Dambrine, le truculent patron de la friterie Momo. Même constat pour le Lensois Miguel Cresson, responsable de la friterie Masterfrites, qui affiche carbonade et vol-au-vent sur sa carte, mais surtout treize sauces pour les frites.
"On est bons dans notre spécialité, donc pas besoin de moules même si c'est la braderie", explique Gregory Pasquet, dirigeant du camion Chez Greg, qui met en avant la fraîcheur et la qualité de ses hamburgers et de ses frites maison. Cette revendication est partagée par Alexandre Arnoult. Le créateur du food truck km200 n'a pas pu proposer de moules cette année pour des questions d'organisation, mais compte se rattraper en 2016. "On a vendu beaucoup de faluches [un pain garni], c'est aussi typique du Nord que les moules", affirme-t-il, ravi, comme ses confrères des food trucks, d'avoir bénéficié d'un emplacement dans le centre de Lille lui permettant de se faire connaître. Le food truck El Camion avait même quatre emplacements cette année. Les résultats sont au rendez-vous : camions et friteries ont enregistré des ventes en hausse cette année, quels que soit le volume et la qualité des produits servis.
Mais une nouvelle concurrence voit le jour avec les kebabs, très visibles cette année à la braderie. Là encore, on est loin des moules : "C'est facile, pas cher et ça rapporte beaucoup", commente Alexandre Arnoult. La qualité s'en ressent parfois. Un constat que l'étoilé Florent Ladeyn a dû faire avant les autres, puisqu'il propose comme plat signature un cornet de frites maison à la mayonnaise au jus de moules. Le Bloempot n'a pas désempli du week-end, comme les autres jours d'ailleurs.
Publié par Emmanuelle COUTURIER