Edito de l'hebdo du 27-11-2008 : Une ‘réserve de touristes’
Vie professionnelle - mercredi 26 novembre 2008 09:44
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C’est probablement sans intention de stigmatiser un secteur de l’économie nationale que Nicolas Sarkozy, en présentant son projet de ‘Fonds stratégique d’investissements’, a déclaré refuser que la France devienne une “réserve de touristes”.
Sans faire preuve d’excessive susceptibilité, le mot ‘réserve’ en lui-même n’est pas spécialement gratifiant pour tous les acteurs d’une profession qui ne savaient pas qu’ils risquaient, économiquement, de faire partie d’une tribu à mettre de côté, ce qui était l’objectif de la création des ‘réserves’ dans des pays aussi peu accueillants que les Etats-Unis d’Amérique au temps de la conquête de l’Ouest, ou dans l’Afrique du Sud aux tristes temps de l’apartheid.
Certes, la parole présidentielle se voulait forte et percutante afin d’illustrer la volonté des pouvoirs publics de favoriser le développement des entreprises industrielles, sans lesquelles, effectivement, un pays moderne ne peut innover et aller de l’avant à rythme soutenu.
Il n’empêche qu’il n’était peut-être pas indispensable de resservir un cliché d’antan qui connut son apogée auprès des technocrates bruxellois qui crurent bon, naguère, de stigmatiser la soi-disante légèreté budgétaire des nations du sud de l’Europe, en les qualifiant de ‘pays du Club Med’, entreprise qui n’avait pas mérité cet excès d’indignité.D’autant qu’on sait aujourd’hui, en ces temps de vaches maigres, que les donneurs de leçons de rigueur financière se soustraient comme les autres aux obligations des traités européens. Passons.
L’important, c’est essentiellement l’image d’un secteur d’activité qui est loin d’être négligeable dans l’économie nationale. Et il n’est pas inutile de relever quelques chiffres délivrés récemment par le ministère de l’Économie dans son ‘Mémento du Tourisme’ annuel qui vient de paraître : en 2007, la France a accueilli 81 millions de visiteurs étrangers, la consommation touristique intérieure s’est élevée à 143 milliards d’euros dont 81,2 milliards pour les hôtels restaurants cafés, qui employaient l’an dernier près de 940 000 salariés.
Et pour terminer avec les chiffres par une mise en perspective élargie, le mémento précise que le secteur tertiaire dans son ensemble emploie 12 millions des effectifs salariés, soit près de la moitié des salariés qui étaient en 2007 au nombre de 25 millions.
Certes, ces considérations s’éloignent des préoccupations immédiates de tous les exploitants soucieux d’une conjoncture en berne, mais il est parfois utile de pouvoir situer la place de son activité professionnelle dans la nation. Celle de l’hôtellerie restauration est plus qu’honorable et il faut remercier le président de la République d’avoir donné l’occasion de cette mise au point.
| L. H. |
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