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Le sacre de Manuel Peyrondet

Vie professionnelle - mercredi 12 novembre 2008 09:55
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PERPIGNAN (66) Chef sommelier du restaurant parisien Taillevent, ce Bourguignon de 28 ans avait échoué en finale, il y a deux ans. Cette fois il a conquis le titre de Meilleur sommelier de France et enrichi un palmarès déjà bien fourni.



Lundi dernier, peu après 18 heures, il n’a pu retenir ses larmes. Lorsque Serge Dubs, Meilleur sommelier du monde et président de l’Union de la sommellerie française, (UDSF) a annoncé sa victoire, Manuel Peyrondet a donné libre cours à son émotion.

Il sortait alors d’une finale tendue, intense, mais était également marqué par une demi-finale disputée le dimanche qui n’avait laissé aux candidats aucune certitude tant le comité technique de l’épreuve avait joué sur le registre de l’inédit.

Témoin des deux éditions précédentes et à nouveau parmi les 12 demi-finalistes, Éric Goettelmann (Restaurant Bernard Loiseau à Saulieu) résumait le sentiment. “2004, 2006 et maintenant 2008… Les concours se suivent, et ils arrivent toujours à nous surprendre !” Et c’est sans doute la variété des épreuves faisant toujours appel à une parcelle de l’expérience ou des connaissances du sommelier qui fait de ce concours professionnel l’un des plus exceptionnels. La finale proposée au palais des congrès de la ville devant plus de 600 personnes fut à la hauteur. Elle réunit donc Manuel Peyrondet. “Me retrouver dans le dernier carré était tout sauf une certitude. La sélection fut une belle leçon d’humilité. J’aurais mal vécu de ne pas être de cette finale, mais je n’aurais pas été surpris d’en être exclu tant j’avais eu l’impression de souffrir sur le questionnaire.” À ses côtés, poursuivaient aussi l’aventure Pascaline Lepeltier (Rouge Tomate à Bruxelles), la première sommelière à atteindre ce niveau de la compétition, Antoine Petrus (Restaurant les Ambassadeurs de l’Hôtel de Crillon à Paris) et Hervé Schmitt (Le Relais de la Poste à La Wantzenau).

 Heureux pour lui-même et pour Taillevent

Six ateliers et une question pour conclure cette prestation leur étaient proposés. Et tous avec leur personnalité propre et parfois même un certain talent d’acteur ont tenté de faire face aux questions sans donner l’impression qu’il s’agissait d’un concours, mais bien d’instants de la vie professionnelle. Passant du service de clients américains à une table d’anniversaire aux goûts originaux, d’une dégustation de tapas à marier avec un vin à la correction d’une carte de vins très sérieusement erronée. “Cette carte, je l’ai trouvée épouvantable”, soulignait encore le chef sommelier de Taillevent. Comme les trois autres candidats.

Des finalistes exceptionnels

Son aisance fut essentielle, le fruit d’un travail mené depuis des mois avec un coach, Jean-Philippe Couturier, l’aide de Jean-François Granadel, un acteur, et de Christophe Palmoski, des Vignerons Catalans. “Sans oublier l’équipe du restaurant qui m’a aidé à bien me préparer sur les dégustations d’eaux-de-vie.” N’ayant rien laissé au hasard, Manuel Peyrondet ne pouvait donc que se hisser au sommet et succéder à Pascal Léonetti (L’Auberge de l’Ill, vainqueur du titre en 2006). “Mais tous les finalistes furent exceptionnels, le niveau s’est encore élevé. Manuel Peyrondet fait un beau lauréat qui a la chance de travailler dans une maison prestigieuse où l’on cultive l’exigence de s’appuyer sur de vrais professionnels qui respectent leur métier”, concluait Serge Dubs. Quelques minutes après la finale, le nouveau Meilleur sommelier de France ne manquait pas l’occasion de rappeler son attachement à son restaurant. Je suis fier et heureux de leur rapporter ce titre. Cette maison a connu des moments difficiles, et c’est important de le partager avec tous ceux qui continuent d’en faire un lieu de référence.

Jean Bernard

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par Jean-Gabriel du Jaiflin
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