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Dossier TVA : Régis Bulot écrit à Bruno Le Maire

Vie professionnelle - lundi 15 décembre 2008 09:09
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Régis Bulot, président de Auberges & Bistrots de France, a écrit à Bruno Le Maire, secrétaire d’État aux Affaires européennes, qui va intervenir dans le dossier TVA, afin de lui donner de nouveaux arguments et de “contribuer modestement” au travail fourni par les syndicats pour arriver à l’obtention du taux réduit en restauration. Extrait de la lettre.



Un éventuel refus d’appliquer ce taux réduit à la restauration française, mettrait en péril des milliers d’emplois et aurait pour conséquence d’ouvrir la porte à l’expansion des fast-foods.
© Thierry Samuel
Un éventuel refus d’appliquer ce taux réduit à la restauration française, mettrait en péril des milliers d’emplois et aurait pour conséquence d’ouvrir la porte à l’expansion des fast-foods.

“Une nouvelle fois, l’Allemagne vient de s’opposer à la demande de la France, de pouvoir appliquer le taux réduit de TVA dans la restauration.
Le Président Sarkozy a déclaré que la décision serait prise au prochain sommet Ecofin, en mars prochain. Si, lors de ce sommet, l’Allemagne maintient toujours sa position, cela aura de lourdes conséquences dans nos métiers, en matière économique, culturelle et de santé publique, non seulement en France, mais à terme, également en Allemagne et dans d’autres pays européens.
Un éventuel refus d’appliquer ce taux réduit à la restauration française, mettrait en péril des milliers d’emplois et aurait pour conséquence d’ouvrir la porte à l’expansion des fast-foods. Le tout conduisant au développement de mauvaises habitudes alimentaires, notamment de l’obésité, au moment où tous les gouvernements lancent à grands frais, des campagnes d’informations pour inciter à une meilleure alimentation.
Un taux réduit de TVA permettrait aux restaurateurs de proposer des salaires, incitant les jeunes à s’orienter vers nos métiers, mais aussi de financer les travaux indispensables de rénovation et de mises aux normes européennes, en matière de sécurité et d’hygiène.
Si la restauration française ne peut bénéficier du taux réduit, beaucoup d’établissements ne pourront continuer leurs activités, au moment où le gouvernement soutient la candidature de la gastronomie française au Patrimoine mondial immatériel de l’Unesco. Cela aura aussi pour conséquence de réduire considérablement l’influence de la cuisine française dans le monde et en Europe.
En effet, un très grand nombre de jeunes européens, cuisiniers, pâtissiers, serveurs, sommeliers et maîtres d’hôtel, sont venus, et viennent toujours compléter leurs formations dans les restaurants français. Ils retournent ensuite dans leurs pays pour créer où reprendre des restaurants, où ils mettent en valeur leurs connaissances de la cuisine française. C’est pour cela que la cuisine française rayonne à travers le monde et que nous avons la prétention de la faire classer par l’Unesco.
L’Allemagne, par exemple, avait, il y a trente ans, une faible réputation gastronomique. Aujourd’hui, si l’identité gastronomique de l’Allemagne a pu s’affirmer, c’est parce que de nombreux jeunes allemands ont travaillé dans nos restaurants pour découvrir la gastronomie française, et qu’ensuite, ils ont aussi mis en valeur la cuisine et les produits de leurs terroirs.
Il y a trente ans, le guide Michelin n’avait attribué en Allemagne que quelques étoiles. Dans le guide 2009, l’Allemagne compte désormais 189 restaurants 1 étoile, 18 restaurants 2 étoiles et 9 restaurants 3 étoiles. C’est une Allemande, Julianne Caspar, qui, après avoir collaboré au guide allemand et autrichien, vient d’être nommée rédactrice en chef du guide Michelin France [lire page 5, NDLR]. Pour l’Allemagne, que de chemin parcouru en si peu de temps, et quel bel exemple pour le rayonnement de la culture gastronomique française, mais aussi européenne.
Les restaurateurs français attendent depuis de nombreuses années cette indispensable baisse du taux de la TVA, et espèrent qu’une décision positive sera prise en mars. Nos syndicats professionnels sont, à juste titre, inquiets des conséquences d’un nouveau refus, en termes de pertes d’emplois et de cessations d’activité, pour de nombreuses maisons qui ne pourront résister à la crise économique et entreprendre les travaux indispensables.
Merci d’être notre porte-parole, avec Christine Lagarde et Hervé Novelli, auprès du gouvernement allemand, et aussi auprès de la Commission européenne.” Régis Bulot, président de Auberges & Bistrots de France

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