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L’Aquitaine encore sous le choc

Vie professionnelle - mardi 27 janvier 2009 14:13
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Bordeaux (33) Un tiers du massif forestier dévasté, soit 300 000 ha de pins maritimes décimés, des plages défigurées, des routes coupées, un trafic ferroviaire paralysé, des aéroports fermés, 400 000 foyers encore privés d’électricité… La tempête qui s’est abattue samedi matin dès 4 heures sur l’Aquitaine a fait de lourds dégâts. Mais on travaille d’arrache pied pour réparer. Et la solidarité s’organise. Premier bilan auprès des professionnels.



Impressionnant depuis la terrasse du restaurant Plein Sud à Tarnos Plage ( 40) dont le batiment a été épargné.
© Philippe Laplace
Impressionnant depuis la terrasse du restaurant Plein Sud à Tarnos Plage ( 40) dont le batiment a été épargné.


Dans les Pyrénées-Atlantiques, lundi 22 janvier, Roland Héguy, président de l’Umih Pays Basque tente de joindre ses collègues pour faire le point. Les dégâts légers sur son hôtel le Windsor situé à deux pas de l’océan - juste la terrasse pulvérisée - l’incitent à l’optimisme.
Dans l’ensemble à Biarritz, les établissements CHR ont été relativement épargnés. Les plus touchés sont les centres de thalassothérapie et l’hôtel Mercure Regina dont une partie de la toiture a été emportée. Les clients ont été installés ailleurs.” À l’office de tourisme, Maylis Garrouteigt constate : “Les trois centres de congrès n’ont pas été endommagés. Et au niveau hôtelier, nous n’avons aucune remontée. À Saint-Jean-de-Luz, Pierre Garraïalde, propriétaire de l’Hôtel de la Plage, en front de mer, est totalement découragé : Il n’y a pas de mot pour définir ce que je ressens. J’avais passé la journée à consolider la toiture. Tout est à refaire. Certes, il ne pleut pas dans l’établissement. Mais je ne pourrais pas rouvrir comme prévu le 13 février.” Étonnamment à deux pas de là, le Grand Hôtel Loremar a été épargné, “juste une rupture d’électricité d’une heure. Et quelques bricoles à l’extérieur”. Dans le Pays Basque intérieur, la situation est plus critique, surtout dans les petits villages privés d’eau et d’électricité. 

En Dordogne, le sud du département est le plus touché
Mais difficile d’établir un bilan quand les hôtels sont tous fermés comme aux Eyzies, ou à La Roque-Gageac. Pourtant ici, Raflle Freiburghaus, propriétaire de l’hôtel Le Périgord, veille au grain malgré la fermeture de l’établissement. Un seul sapin est tombé dans le parc de 12 ha. Proche de Bergerac l’hôtel spa et golf Château des Vigiers a dû renoncer à un groupe de 130  personnes qui devait arriver pour un séminaire de trois jours. Nicolas précise : “La partie hôtelière a bien résisté, mais nous sommes privés d’électricité depuis samedi. En fait, seul un petit groupe électrogène fonctionne dans le local du green-keeper, tout juste suffisant pour sauver ce que nous avions dans les congélateurs.”

Lot et Garonne: un établissement rayé de la carte
Max Micheli, président de l’Umih 40 explique : “L’électricité est revenue dans les villes, mais pas en campagne. Et de nombreux établissements sont fermés pour la saison. En règle générale, ce sont surtout les parties extérieures qui sont touchées.” Reste le cas du célèbre restaurant du Château d’Allot à Boé, près d’Agen, qui a été entièrement ‘soufflé’. Explication : son enveloppe est un immense chapiteau de 500 m2 de toit qui abrite pistes de danse et restaurant. Le gérant, Bruno Parent précise que l’on a frôlé la catastrophe, “samedi matin, les derniers clients, soit 80personnes, sont partis 4heures. Deux heures plus tard, le chapiteau était pulvérisé. Nous avions des contrats pour des séminaires. Ceci représente une perte de 35 à 40000 € sur le mois.”

Gironde: la presqu’île du Cap-Ferret coupée du monde
À Mérignac, l’aéroport a suspendu ses vols le samedi matin de 6 h 30 à 15 heures. Et à Bordeaux ce sont surtout les espaces verts qui ont été ravagés : 400 arbres de moins dans les lieux publics. À ceci s’ajoute du mobilier urbain déchiqueté. Plus largement en Gironde, le Bassin d’Arcachon a enregistré des rafales à 175 km/h. La presqu’île du Cap Ferret est encore coupée du monde. L’électricité n’a toujours pas été rétablie. Même situation dans certaines communes nichées dans la Lande girondine et dans le Médoc. Mais certains établissements ont bien résisté à l’instar de l’hôtel Margaux golf et spa : “Les dégâts, sont, et de loin bien moins importants que lors de la tempête de 1999, indique le directeur général Marc Bonnivert. Et de préciser : L’alimentation électrique a seulement été coupée de 4heures à 7heures le samedi matin. Et les dégâts de toiture sont très limités et sans gravité.” Une chance, car 90 chambres sur 100 étaient occupées !

Les Landes: département le plus touché par les intempéries
De toute part c’est la désolation. Encore 100 000 foyers privés d’électricité. “Pire qu’en 1999 et lon est toujours sans lumière”, déplore Arnaud Laborde, membre du bureau de l’Umih 40 et maire de Saubusse. Mais la solidarité s’organise. Dans la station balnéaire de Vieux Boucau, le bien nommé restaurant Au coup de cœur a ouvert sa cuisine au gaz gratuitement aux sinistrés. Même élan de solidarité à l’hôtel La Caravelle sur le lac de Biscarosse. Miraculeusement épargné et équipé d’un groupe électrogène, il a accueilli les démunis. À Capbreton, l’Hôtel du Cap, rare hôtel épargné, a connu une fréquentation supérieure aux attentes.

Brigitte Ducasse

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