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Un plan co.rail pour soutenir les petites entreprises antillaises

Vie professionnelle - mardi 24 mars 2009 17:54
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971 - Guadeloupe Aider les entreprises à se remettre du récent conflit social, reconquérir une clientèle partie vers d’autres destinations... Autant de défis à relever par Yves Jego, secrétaire d’État à l’Outre-mer, avec son plan de relance.



Nicolas Vion, président du Groupement hôtelier & touristique guadeloupéen.
Nicolas Vion, président du Groupement hôtelier & touristique guadeloupéen.

 Après quarante-quatre jours de grève en Guadeloupe et une trentaine en Martinique, le climat social est aujourd’hui apaisé ; il faut maintenant faire les comptes. Les professionnels du tourisme - qui ont rencontré le 17 mars Yves Jego, secrétaire d’État à l’Outre-Mer - estiment pour leur part à 80 millions d’euros le déficit pour ces deux destinations. Outre ce manque à gagner immédiat, c’est surtout l’image de marque des Antilles qui va de nouveau souffrir. Ce conflit aura anéanti trois ans d’effort marketing pour reconquérir la clientèle touristique. Effort qui commençait à porter ses fruits avec un taux de croissance de 15 % pour le début de la saison.

Yves Jego était en Guadeloupe le 24 mars afin de présenter son plan de relance de l’activité économique et touristique, mais pour Nicolas Vion, président du Groupement hôtelier & touristique guadeloupéen, c’est d’un plan de sauvegarde dont les entreprises ont besoin. “L’ensemble des hôtels du groupement ont perdu 35 % de leur chiffre d’affaires annuel. Nous avons subi une baisse d’activité de 20 % en janvier de 70 % en février et de 80 à 90 % en mars”, précise-t-il, lui qui espérait un ‘plan chikungunya’ à la hauteur de celui accordé à la Réunion quand elle avait subi les ravages de ce moustique.


Mesures fiscales et d'apurement des dettes sociales

Le plan Co.rail (Contrat de reprise d’activité et d’initiative locale), destiné à soutenir les TPE et PME antillaises à sortir de la crise, prévoit notamment des mesures fiscales (report de un à trois mois du paiement des dettes fiscales et des droits et taxes de douanes). Il est également prévu la possibilité de conclure un plan d’apurement des dettes sociales sur une période de cinq ans maximum. Ce plan pourra prévoir un abandon partiel des créances constatées au 31 décembre 2008, et dans la limite de 50 %. Concrètement, cela permet d’effacer la moitié des dettes sociales de l’entreprise à la condition que cette dernière s’engage à payer la part patronale. “Mais rien n’est prévu pour la période du conflit, c’est une prime au mauvais payeur car on apure les dettes à la date du 31 décembre 2008 uniquement. C’est une décision inéquitable”, déclare Nicolas Vion qui donne l’exemple de son établissement (75 000 € de charges alors qu’il n’aura de 10 000 € de recettes ce mois-ci). Il demande un plan d’aide à la trésorerie afin de permettre aux entreprises touristiques de pouvoir patienter jusqu’à la prochaine haute saison.

Le plan Co-rail prévoit aussi de faciliter le recours au chômage partiel en prolongeant la durée d’indemnisation, en augmentant le nombre d’heures indemnisables et en revalorisant les allocations complémentaires.

Pour les TPE en difficulté, un prêt à taux zéro sera mis en place, destiné à les aider à sortir de la crise. Ces prêts d’honneur, sans garantie personnelle, d’un montant maximal de 25 000 € seront accordés à des entreprises connaissant un déficit de trésorerie indépendant de la volonté du chef d’entreprise.

Reconquérir la clientèle touristique

Ce plan de relance comporte tout un pan consacré à la reconquête des touristes. Au travers de la mise en place d’un portail internet unique de promotion du tourisme outre-mer, afin de mettre en réseau de toutes les offres commerciales et promotionnelles qui vont être mises en place. Le secrétaire d’État a obtenu de certaines compagnies aériennes qu’elles proposent des vols à 400 € TTC. De leur côté, les hôteliers doivent faire des propositions afin de permettre de vendre des séjours d’une semaine à 799 € pour découvrir les Antilles. “Selon le standing de l’établissement, l’hôtelier proposera pour ce tarif l’hébergement et le petit déjeuner, quand d’autres pourront inclure les repas, voire même des excursions”, précise Nicolas Vion.

Pascale Carbillet

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