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Manager en temps de crise

Vie professionnelle - mardi 7 avril 2009 15:19
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Albi (81) La baisse de TVA pour la restauration était au cœur des débats de ce 39e congrès de la CPIH, qui s’est tenu à Albi, dans le fief de son vice-président, Claude Izard. Les autres secteurs d’activités n’ont pas été en reste, profitant de la participation du secrétaire d’État au tourisme, Hervé Novelli, à leurs débats pour lui présenter leurs revendications.



Jean-François Girault, président de la CPIH, se déclare satisfait de l’obtention du taux réduit de TVA pour la restauration, rappelant qu’il s’agit d’une revendication vieille de plus de douze ans de son organisation professionnelle. Qualifiant cette mesure d’équitable, car elle met au même niveau la restauration traditionnelle et la vente à emporter, en supprimant une certaine concurrence déloyale entre ces différentes formes de restauration. Dans les contreparties attendues de la profession, la baisse des prix est la plus controversée. Après de longs débats et discussions des restaurateurs, ils ont convenu, conscients des attentes de l’opinion publique qui est aussi leur clientèle, d’une baisse des prix de manière ciblée sur certains produits, en laissant à chacun la liberté de choisir ses produits selon le fonctionnement de son entreprise. Ils demandent en outre au gouvernement la mise en place d’un logo, qui ferait la promotion de cette baisse sur la devanture de leur établissement. Car il s’agit aussi d’une affaire de communication.

Hervé Novelli, secrétaire d’État au tourisme, venu participer à ce congrès, rappelle aux participants : “Nous avons la charge de faire en sorte que cette baisse de TVA ne soit pas gâchée et qu’elle serve à la modernisation de la restauration. Le 28 avril se tiendront les états généraux de la restauration à Bercy, qui se traduiront par un engagement de l’État et des professionnels autour de 3 thématiques : l’emploi, la modernisation des entreprises et la baisse des prix. Pour le secrétaire d’État, ce contrat est le point de départ pour remplir les défis de l’avenir, et notamment en ce qui concerne l’attractivité de la profession, qui connaît un très fort taux de rotation des jeunes. Celui-ci est trois fois supérieur à la moyenne nationale.

Hervé Novelli à l’écoute des professionnels

Le ministre se prêtera ensuite à l’exercice des questions-réponses avec les présidents de branche, qui profiteront pour lui faire part de leurs revendications.

Jacques Fréalle, président des hôteliers, déplore que le coût du classement des hôtels aux nouvelles normes sera désormais à la charge des exploitants. Hervé Novelli déclare qu’il n’est pas choquant que la profession paie pour ce classement, précisant que le coût de l’audit devrait être fixé entre 1 000 et 1 500 €. Cependant, les services de l’État réfléchissent à une éventuelle contribution du ministère pour en diminuer le coût. Le secrétaire d’État rappelle que d’ici trois ans, les plaques actuelles de classement hôtelier devront être déposées et remplacer par des nouvelles.

Philippe Lefevre, président des restaurateurs, demande s’il est possible de prolonger le crédit d’impôt en faveur des Maîtres restaurateurs qui se modernisent. Crédit d’impôt qui doit disparaître à la fin de cette année, alors qu’une infime proportion de professionnels a pu en profiter, en raison du retard pris dans la publication des textes instaurant le titre de Maître restaurateur. Pour Hervé Novelli, il s’agit de l’exemple type du mal français : le décalage entre la prise de décision d’une mesure et son application, qui conduit à ce qu’elle ne soit plus applicable. Le ministre annonce qu’il va proposer une prolongation de ce crédit d’impôt. À l’heure actuelle, il y a 260 professionnels titulaires du titre de Maître restaurateur et 500 dossiers en cours. Maîtres restaurateurs qui seront conviés pour une photo de groupe aux états généraux de la restauration.

Salvatore Grillo, président des cafetiers, souhaite alerter le secrétaire d’État sur l’avenir des cafés, et plus particulièrement les plus petits d’entre eux. On constate une recrudescence des faillites pour ces établissements, qui bien souvent meurent en silence et dans l’indifférence générale. C’est la raison pour laquelle les cafetiers demandent de pouvoir bénéficier d’un revenu complémentaire indispensable, en ayant la possibilité de mettre en place des machines à sous à gain limité. Hervé Novelli répondra qu’il est tout à fait conscient que les cafés sont “des éléments forts de l’animation rurale, et qu’avec la disparition des cafés, c’est tout un pan d’animation de nos communes qui disparaît, et je sais de quoi je parle, en tant que maire de Richelieu, petite commune de l’Indre-et-Loire”. Mais ce dossier n’étant pas de son ressort, il précise qu’il saisira ces collègues du ministère de l’Intérieur.

Le président des saisonniers, François Effling, revendique la reconnaissance d’un statut à part entière pour les établissements saisonniers. Il souhaite qu’un code APE spécifique soit attribué aux établissements saisonniers, en rajoutant par exemple la lettre S à la fin du code APE. Ceci afin de permettre une reconnaissance de cette activité spécifique, mais aussi d’assurer une meilleure traçabilité et établir des statistiques plus fiables. Hervé Novelli propose de prendre rendez-vous début juin, à l’issu des états généraux de la restauration, afin de mettre en place un groupe de travail sur les saisonniers, pour lister l’ensemble des problèmes que peuvent rencontrer ces derniers et y apporter des réponses concrètes.

Pascale Carbillet

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par Pascale Carbillet
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