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Une journée historique selon Christine Pujol

Vie professionnelle - mercredi 29 avril 2009 14:04
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75 - Paris Réactions des principaux signataires du contrat d'avenir et acteurs de la baisse de la TVA en restauration au soir des Etats Généraux.



Christine Pujol, présidente confédérale de l’Umih  
Comme vous le voyez, les professionnels affichent une satisfaction générale. C’était une journée historique. Au fur et à mesure, les professionnels se sont rendus comptent de l’ampleur de la mesure et des clés qu’elle allait donner aux entreprises. Nous travaillons sur ces engagements depuis 5 semaines. Lors de la première réunion, je ne vous cache que j’étais inquiète. Qu’est-ce qui allait ressortir de ce principe de contreparties, sachant qu’il y avait trois conventions collectives différentes dans les rangs ? Mais on y est arrivé. La leçon est importante car cela prouve que dans les grands dossiers et dans les grands objectifs, les professionnels savent se montrer solidaires. Je suis également très heureuse de constater que l’Umih est là en force dans la salle. Nous avons dans ce dossier de la baisse de la TVA une dernière partie à jouer. Nous devons convaincre le terrain de la chance que représente le contrat d’avenir. Le premier signe, c’est la baisse des prix. Il faut que nous expliquions aux professionnels pourquoi ils doivent le faire et dès le 1er juillet. C’est le seul moyen pour gagner la partie et on capitalisera dessus. Il faut être très pragmatique, surtout en période difficile. Si les clients sont contents, ils reviennent. Quand vous voyez vos clients revenir, ça vous redonne confiance. Et l’entreprise repart. La baisse de la TVA et le mécanisme des engagements vont redonner de l’activité, aux petits établissements comme aux grands. Je sais, je mets en avant un principe de cercle vertueux mais il est réel. Cela va relancer l’activité et ce sera une bonne chose. Quant au dialogue social qui va s’engager dans les jours qui viennent, je suis confiante même s’il ne sera pas facile compte tenu des revendications. Je terminerai en vous disant : on est tous des consommateurs, y compris les salariés !

André Daguin, ancien président confédéral de l’Umih
C’est la fin d’un long combat et début d’un essor nouveau de la restauration. Les énergies sont là et il faut qu’on s’en serve pour faire avancer le métier. Ayons une attitude commerciale. En GMS, ils baissent certains prix pour faire grimper leur chiffre d’affaires. A la profession d’en faire autant. Avec la baisse de la TVA à 5,5, c’est possible et faisable. Et puis, les prix symboliques, dans la profession, on connaît déjà. Quand les hôtels sont en manque de clients le dimanche soir, ils baissent de 50% leurs tarifs pour remplir… Un cafetier peut très bien faire le deuxième café à – 50%. Je me félicite aussi qu’aucun des ministres n’aient eu l’esprit arithmétique. Vous savez, la concurrence est plus sévère juge que la DGCCRF. Laissons la concurrence s’opérer, laissons les consommateurs choisir. Concernant les salaires, n’oublions pas que ce sont nos salariés qui font le chiffre d’affaires. Dans ce long combat, les salariés ont été des alliés puissants et nous devons être loyaux envers eux. On a fait avancer les choses par le dialogue, il faut que ça continue. Que les gens se rencontrent, c’est le meilleur moyen pour obtenir de résultats concrets et adaptés. Je voudrais enfin souligner l’unité de ton des ministres qui ont participé à ces Etats Généraux. Je réitère ce soir un immense coup de chapeau au président de la République, Nicolas Sarkozy, à Christine Lagarde et Hervé Novelli. Sans oublier Jean-Pierre Raffarin, car c’est lui qui a su installer la confiance avec la profession. Maintenant, je peux vous le dire, j’ai la certitude que sans Nicolas Sarkozy, on n’y serait pas arrivé. 

Didier Chenet, président du Synhorcat
C’est une belle réunion, elle est extraordinaire, mais le travail est loin d’être terminé. Il faut retourner sur le terrain, reprendre tout ce qui est dans ce plan, l’expliciter ligne par ligne. Il est essentiel de bien expliquer le mécanisme de la baisse des prix et le choix des 7 produits, tout en rappelant le principe qui nous a animé : tout client pourra bénéficier d’un repas complet aux taux réduit de 5,5 dans un restaurant. Ce n’est pas un catalogue à la Prévert. C’est une philosophie et nous nous attacherons à la faire comprendre et à l’afficher. Pour revenir à l’organisation de ces Etat Généraux, au sein du Synhorcat, nous avons d’abord écouté nos adhérents et nous avons recueilli les informations économiques nécessaires à l’état des lieux demandé. On est devant une triste réalité. En région parisienne, les baisses de chiffres d’affaires sont de – 11% en moyenne. Ailleurs, c’est encore pire, on va de – 20 à – 50%. En Normandie, nous avons plusieurs établissements qui sont à – 50%. Ils sont situés à la fois dans des zones touristiques affectées par les chutes de fréquentation des clientèles anglaises et américaines et dans des bassins d’emplois fortement touchés par les plans de licenciement. Bien sûr, ce n’est pas le reflet de toute la France… Deuxième étape, nous avons ‘modélisé’ un compte de résultat d’un restaurant. On l’a comparé avec d’autres comme le SNRTC pour être sûrs et c’est ce qui nous a servi de base à Bercy. A partir de là, on planché sur les différentes pistes à suivre. Pour les cafés bars, nous avons obtenu qu’ils bénéficient d’un régime particulier : la baisse des prix ne concernera que le café, le thé et une boisson fraîche, c’est tout. Dans les bars, le pourcentage des boissons alcoolisées dans le chiffre d’affaires n’est pas le même que dans un restaurant. Avant de signer le contrat d’avenir, j’ai réuni un comité extraordinaire et nous avons discuté. Ce comité s’est prononcé à l’unanimité pour la signature des engagements. C’est une décision qui a été prise de manière collégiale. C’est très important… Il nous reste maintenant à entrer dans les négociations sociales. La grille des salaires doit être valorisante, au-delà des chiffres. D’où notre volonté d’y intégrer les CQP, valorisés par niveau d’échelon. Il y aura aussi un étirement de la grille, c’est-à-dire davantage de différence d’un échelon à l’autre. Quant à la mutuelle, c’est une proposition du patronat. L’emploi repose évidemment sur la conjoncture. Les engagements pris sont jouables. Un gros travail a été fait avec le Fafih et nous savons où nous allons, que ce soit dans l’alternance ou le contrat de professionnalisation. Nous sommes tombés d’accord sur la création d’un fond de 30 millions d’euros pour la restauration. Il sera alimenté par les professionnels. Une taxe va être créée mais nous voulons qu’elle soit fiscalement déductible. Les modalités de création et de fonctionnement ne sont pas arrêtées. Il va nous permettre de pouvoir lever un milliard d’euros sur trois ans auprès d’Oseo. L’argent doit rester aux professionnels, je veux dire par la que ce sont les professionnels qui doivent restés propriétaires de ce fond et l’argent doit être inaliénable. Reste aussi délimiter le périmètre de ceux qui seront taxés. Il faut que tous ceux qui cotisent puissent bénéficier de la mesure. Il n’est pas question que les groupes soient exclus à cause d’un quota quelconque.

Jean-François Girault, président national de la CPIH
C’est un long combat qui arrive à son terme. C’est une réelle opportunité mais pas un cadeau. Le gouvernement montre sa volonté de voir la profession sortir de l’ornière. Notre secteur est créateur d’emplois. Le contrat d’avenir porte donc sur l’emploi, mais aussi sur l’investissement et les prix. Les baisses de prix vont apporter une vraie valeur ajoutée car ce sont des baisses ciblées. Chaque professionnel va pouvoir adapter la mesure en fonction de son entreprise. Il faut que chaque entreprise pioche dans les engagements à hauteur de ses besoins et de ses possibilités. Il n’y a pas d’obligation et c’est la force du contrat. Ce n’est pas pour tout le monde pareil. Chaque entreprise étant différente, il fallait trouver un mécanisme dans lequel chacun y trouve son compte et nous y sommes parvenus. Pour revenir à la baisse des prix en soi, je ne me fais pas de souci parce c’est un problème concurrentiel. La concurrence va réguler le marché. Celui qui aura le dernier mot, c’est le consommateur et c’est bien ainsi. Il est certain que le restaurateur qui affichera la vitrophanie va devoir jouer le jeu. C’est normal. Quant aux objectifs en terme d’emploi, nous avons trois ans devant nous. La conjoncture actuelle ne va pas durer. Ce qui est prévu dans le contrat va nous permettre de capter les jeunes. Aujourd’hui, nous allons entrés dans les négociations sociales. On va améliorer la prévoyance et d’autres choses. Vous savez, ce contrat, il est aussi là pour préserver la clientèle et nos collaborateurs. 

Jacques Jond, président de la Fagiht
On a participé aux réunions préparatoires et le rythme était un peu fou. A mes yeux, on a fait un travail dense mais dans la précipitation. On a déjà travaillé de manière précipitée sur les normes hôtelière et je déplore en règle général la précipitation. En ce qui concerne la baisse de la TVA, Christine Lagarde et Hervé Novelli ont fait un travail sérieux, comme tous les syndicats. Simplement, je regrette qu’on n’ait pas pu tout approfondir et en particulier les conséquences pour certaines familles d’établissements. Il y aura des comités de suivi mais je ne voudrais pas qu’il y ait trop de professionnels déçus. L’ambiance que nous vivons aujourd’hui est ultra positive, mais ce n’est pas l’ambiance dans les entreprises. Certains contestaient dès 2002 le bien-fondé des compensations. La Fagiht n’a jamais été partisane de principe des trois tiers (investissement, salaires, prix). On a signé la semaine dernière le contrat d’avenir parce que nous avons des ministres qui méritent vraiment d’être soutenus. La réduction du taux n’est que justice. Il y a avait une distorsion de taux et une concurrence déloyale entre les différentes formes de restauration. A la Fagiht, nous représentons beaucoup de restaurants. N’oubliez pas que les hôtels en stations et dans les zones thermales ont quasiment tous des restaurants. Ils tournent à 80% avec ce qu’on appelle le séjour et entre 15 et 30% avec le passage. Quand je dis séjour, ce sont des formules week-end ou pension. Jusqu’à présent, ¾ de la facture était à 5,5 et ¼ à 19,6. Ce qui représente pour eux une taxation moyenne à 9%, en ajoutant à ce calcul les aides Sarkozy, cela a diminué la charge de taxation à 7%. Tous les produits forfaitaires sont dans ce schéma. La baisse de la TVA à 5,5% représente pour ces établissements une baisse d’un point et demi seulement. On est loin des 7 ou 11% évoqués. Or les engagements qui ont été mis sur la table sont lourds et je ne peux pas demander à mes adhérents de s’engager sur les prix dans ces conditions.

Philippe Labbé, président du SNRTC
Les enseignes et entreprises adhérentes du Syndicat national de la restauration thématique des chaînes se félicitent de la décision d’un alignement de la TVA à 5,5% pour toutes les formes de prestations en restauration. Conformément aux engagements signés, les 1 000 établissements (des adhérents du SNRTC), répartis sur tout le territoire, baisseront leurs prix dès le 1er juillet dans les conditions prévues par l’accord. Je suis certain que, s’agissant d’un minimum, nos adhérents auront à cœur d’aller encore plus loin dans leur politique de baisse de prix, pour rendre celle-ci vraiment visible par les consommateurs. Quant au social : nous souhaitons que ce rendez-vous avec les partenaires sociaux permette d’engager un vrai dialogue sur des sujets aussi importants que sont l’amélioration de la rémunération globale des salariés, leur formation et l’étirement des grilles de classification de la branche. La marge de manœuvre résultat de cette baisse de TVA permettra enfin aux entreprises du SNRTC de reprendre leur développement et ainsi de contribuer significativement à la création d’emplois dans le secteur.

Propos recueillis par Sylvie Soubes

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