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Edito du journal du 20 août 2009 : "Déséquilibres"

Vie professionnelle - mercredi 19 août 2009 09:44
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Alors qu’Hervé Novelli, secrétaire d’État au Tourisme, se félicite d’une saison qu’il estime “tout à fait convenable” en raison notamment de la hausse de la clientèle nationale censée compenser la baisse de la fréquentation étrangère, cette appréciation mérite pour le moins quelques nuances.

Depuis des années, les pouvoirs publics se gargarisent de “La France, première destination touristique mondiale”, cette invocation en forme de cri de victoire masquant en fait une situation bien moins reluisante. Les chiffres avancés sont non seulement difficilement vérifiables, mais ils traduisent mal une réalité économique plus contrastée. Et notamment en matière de recette moyenne par visiteur étranger, qui place systématiquement notre pays derrière ses concurrents européens comme l’Italie, l’Espagne ou l’Angleterre, sans évoquer les performances de destinations plus lointaines.

Et alors que l’hôtellerie française, et notamment parisienne, accuse les effets de la crise économique (lire page 3 les résultats de l’étude MKG Hospitality), il est pour le moins surprenant que la mairie de Paris, où les hôtels de haut de gamme souffrent de la désaffection de la clientèle étrangère, envisage de faciliter le développement des chambres d’hôte dans la capitale, avec des dispositions qui risquent fort de fausser le libre jeu de la concurrence.

Mais au-delà de ces péripéties, il est temps pour l’ensemble de la profession de réfléchir à un moyen de sortir du piège où elle risque de s’enfermer : moins de clients haut de gamme, des hôtels de luxe moins occupés, des étrangers moins nombreux, et, parallèlement, une augmentation de la fréquentation nationale dont on nous dit et redit que son pouvoir d’achat est en berne, et des campings qui font le plein. Et puisqu’il faut appeler un chat par son nom, l’Hexagone va-t-il prendre la succession peu enviable des côtes bulgares et roumaines de la Mer Noire où la foule se presse sur des plages bétonnées à la sauce soviétique, ou les dirigeants de la profession et pouvoirs publics vont-ils prendre les mesures qui s’imposent pour que le tourisme de notre beau pays conserve ses atouts et sa vitalité ?

Se poser les bonnes questions au terme d’un été qui confirme, au-delà de la conjoncture, une désaffection à l’égard de l’hôtellerie dite de loisir au profit de formes d’hébergements moins coûteux, mais il serait vain de se voiler la face : ce ne sont pas les explications fumeuses sur le goût de la convivialité, le rapprochement avec la nature ou d’autres considérations de ce genre qui expliquent le phénomène : on va au camping parce que c’est moins cher, et dans la plupart des cas, c’est la seule motivation. Pourquoi les 5 étoiles de Barcelone, de Florence ou de Prague font le plein de touristes, alors que ceux de Paris ou de Nice sont à la peine ?

Il est urgent d’apporter des réponses concrètes à cette interrogation.
L. H.

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par Perrine Edelman
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