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La poésie, outil de management à fort 'coefficient bonheur'

Vie professionnelle - mardi 27 octobre 2009 11:37
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75 - Paris Ils étaient 80 mordus de poésie, réunis dans les salons de l’hôtel Claret, pour le 71ème Prix Guillaume Apollinaire. Propriétaire de l’établissement, Monique Pignet, également présidente des Logis de France d’Ile de France, membre du Synhorcat, accueille ce prix depuis 2007.



De gauche à droite : la propriétaire de l’Hôtel Claret, Monique Pignet, Jacques Ancenet, lauréat 2009, Bernard mazot, secrétaire du prix et Pierre Guénant, propriétaire du Château Beaulieu.
De gauche à droite : la propriétaire de l’Hôtel Claret, Monique Pignet, Jacques Ancenet, lauréat 2009, Bernard mazot, secrétaire du prix et Pierre Guénant, propriétaire du Château Beaulieu.

Monique Pignet, professeur d’anglais entrée dans l’hôtellerie par son mariage, a pour jardin secret rimes et assonances. Elle est depuis 20 ans l’amie des poètes. Il y a quelques années, un projet commun avec le poète Luis Mizon aboutit à l'opération ‘Paris, dans le regard du voyageur’. L’idée ? “Allier l’hôtel, ancien relais de poste, comme lieu de transit et la poésie comme source d’inspiration. On proposait aux clients de laisser un poème dans une boîte posée sur la table de leur chambre. Les textes étaient ensuite lus par le personnel de l’hôtel, qu’il soit réceptionniste, femme de chambre ou barmen. Ca a permis de nouer des échanges extraordinaires entre nos équipes et nos clients, qui sont originaires de pays différents, de milieux sociaux et culturels différents.” Fort de cette expérience réussie, l'hôtel lance le Lundi des poètes, un rendez-vous de lectures mensuel. L’atmosphère du Claret, douce et colorée par l’exposition d’œuvres d’artistes contemporains, qui se succèdent et se partagent l’espace, s’y prête. Piquée au jeu de la création, Monique Pignet organise plus tard une manifestation similaire aux Antilles. Une rencontre entre les poètes de Guadeloupe et de Saint-Barthélémy et les métropolitains, Jean-Michel Maulpoix, Luis Mizon et Virgile Novarina. “Il s’agissait également d’associer la population locale à travers des aniamtions variées : lectures croisées, expositions de peintures, concours de poésie, ateliers d’écritures pour enfants, banquets festifs… Cette manifestation improvisée, sans soutien institutionnel sinon la passion et l’enthousiasme des habitants, a été un succès” se félicite alors Monique Pignet dans une interview publiée dans Gourmandes... Monique Pigent est alors sollicitée pour accueillir le Prix Apollinaire, jusque-là hébergé et depuis sa création, en 1941, chez Drouant.

Un outil de management
Fondé par Henri de Lescoët, le ‘Goncourt de la poésie’, présidé par Charles Dobzynski, est donc depuis 2007 le nouvel enfant terrible du Logis de France, trois étoiles et adhérent du Synhorcat, de Bercy. Invité par Le Printemps des Poètes, Dominique de Villepin parraine volontiers cette édition baignée de voyages et d'inspiration. L’an dernier, Monique Pignet souhaite ajouter une nouvelle dimension à ce mécénat. Elle croise le propriétaire du Château Beaulieu, situé à Rognes en Provence, qui vient d’acquérir la librairie Nicaise à Paris. La décision de créer une cuvée en hommage au concours jaillit comme une évidence. Le 70ème prix Apollinaire est associée à une cuvée à l’identité prononcée : une robe pourpre, intense et profonde, un nez de fruits noirs, des notes de truffes et d’olive noire en bouche… Et un habillage confié à l’artiste Louis Cane. En 2009, l’hommage est réitéré et l’étiquette entre les mains du graveur français François Houdin. Les deux flacons sont exposés dans une vitrine de l’hôtel. Quant au prix 2009, celui-ci a été remis en octobre à Jacques Ancet, pour son recueil L’identité obscure, parus aux éditions Lettres Vives. “Le moment est d’autant plus fort que la clientèle s’empare de l’événement” constate Monique Pignet. Même observation parmi les équipes. “En terme de management, c’est un outil. C’est un autre discours. La poésie comme le prix a permis de tisser d’autres liens. Aujourd’hui, c’est même un moyen de positiver face à la crise” affirme cette hôtelière qui parle alors de fort ‘coefficient bonheur’. Intéressant. 

Sylvie Soubes

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