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Édito du 29-10-2009 : “Urgence médiatique”

Vie professionnelle - mercredi 28 octobre 2009 10:15
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La proposition d’amendement du député Yves Bur qui supprime les allègements de charges sociales sur les avantages en nature consentis aux salariés de la profession, en clair sur les repas pris dans le cadre du travail, n’est pas seulement une mesure pénalisante pour les entreprises et leurs personnels, mais elle est révélatrice d’un mal beaucoup plus profond.

Le sidérant silence qui a accueilli un projet touchant à un avantage dont bénéficie une catégorie de salariés souligne l’indifférence du sort de la profession dans une opinion publique conditionnée par les pleureuses patentées sur la baisse de la TVA, les ‘prix abusifs’ et autre rengaines complaisamment relayées ici et là.

Imaginez qu’un député s’en soit pris à un des multiples et coûteux avantages dont bénéficient, au hasard, les cheminots, les contrôleurs aériens, les fonctionnaires municipaux en tout genre, les journalistes, les mannequins ou les intermittents du spectacle, et on en passe, la liste est infinie.Les voix les mieux entraînées des syndicats ‘représentatifs’, les porte-parole des partis politiques de toute obédience, sans oublier nos ‘intellectuels’ autoproclamés auraient unanimement crié à l’injustice, au scandale, à la spoliation voire à l’atteinte aux droits de l’homme.

Et là, rien, pas le moindre petit froncement de sourcil d’un écrivain germanopratin, d’un éditorialiste reconnu, pas la moindre indignation de tous ceux qui avaient poussé des cris d’orfraie lors de la mise en cause d’un cinéaste en délicatesse avec la justice ou un ministre de la République maladroit dans sa défense d’un livre à succès.

Ce ne sont que des cuisiniers, des serveurs, des femmes de chambres, des réceptionnistes, des barmen, et leurs patrons, piétaille corvéable à merci par les ‘élites’ de la République. Après tout, selon les statistiques du ministère de l’Économie 2008, il ne s’agit que de 720 000 salariés environ concernés par les projets de députés qui entendent supprimer cet avantage jugé exorbitant de 150 000 millions d’euros par an.

Mais il serait trop facile d’en rejeter la responsabilité sur autrui. Et si le mal était ancré au plus profond de la profession ?

Certes, poser la question constitue un début de réponse qui ne résout rien.

En fait il est plus qu’urgent que les dirigeants de la profession reprennent la main qu’ils ont complètement perdu sur le terrain de la communication depuis l’obtention de la baisse de la TVA sur la restauration. Ils ne s’attendaient pas, il est vrai, à un tel acharnement dans le dénigrement systématique.

Il est temps pour les organisations professionnelles de préparer une offensive médiatique indispensable, argumentée et structurée, loin de l’ambiance délétère qui semble s’être installée depuis le début de l’automne dans certaines instances dirigeantes. L’heure n’est plus à la chicanerie, mais à la riposte organisée et forte d’une formulation positive dans tous les domaines. À condition de surmonter les intrigues de couloir et les querelles de personnes qui font le bonheur des adversaires de la profession.
L. H.

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