Édito du journal du 31-12-2009 : "Dix ans après, dix ans avant"
Vie professionnelle - mercredi 30 décembre 2009 10:48
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Comme le temps s’accélère, la mémoire éprouve de plus en plus de difficultés à appréhender un passé pourtant proche qu’il n’est pas inutile de connaître.
Sans vouer un culte excessif à la célébration des dates, nous voici néanmoins au terme de la première décennie du XXIe siècle, qui a passé bien vite, même s’il nous semble parfois que 1999, c’était la préhistoire.
La profession, c’est heureux, n’a pas échappé aux conséquences des fulgurants progrès de la technique, aux phénomènes de modes qui ont obligé plus d’un exploitant à reconsidérer ses méthodes de travail et ses prestations, aux développements des canaux de communication et de commercialisation qui ont enfin abouti, pour le meilleur comme parfois pour le pire, à cette ébauche de ‘village global’ que Marshall Mac Luhan nous annonçait en 1968, autre date devenue culte pour certains.
Les déplacements se sont multipliés, le client habitué des restaurants parisiens ou provinciaux connaît des adresses tendances à Shanghai comme à Barcelone, des hôtels design à Nice comme à New York ou à Milan, sans oublier la fameuse et parfois galvaudée ‘fusion food’ qui se veut le point de rencontre entre des traditions culinaires éloignées les unes des autres comme les continents.
Cette décennie, ce fut l’apparition des OTA (On line Travel Agencies en bon français) qui obligent pratiquement tous les hôteliers à maîtriser avec plus ou moins de bonheur le ‘yield management’, le succès fulgurant du ‘smartphone’ qui fait presque tout, y compris la communication téléphonique et sur lequel les jeunes générations entendent bien consulter les cartes de leurs restaurants favoris en même temps que les programmes du cinéma, le développement des réseaux sociaux capables aussi bien de faire ou défaire la réputation d’une table que de ‘noter’ le comportement de l’employeur.
Et selon toute vraisemblance, il est plus qu’évident que ces innovations dont on ne soupçonnait guère la fulgurance lors du réveillon du passage à l’an 2000 seront bientôt remplacées par des nouveautés qu’il est aujourd’hui impossible à prévoir. Car au-delà de la course perpétuelle à l’innovation, c’est l’incertitude permanente suscitée par une recherche frénétique de la nouveauté qui impose un état de veille permanente.
Toutefois, comme il ne faut surtout pas craindre le futur mais le prendre comme une passionnante aventure, n’oubliez pas que vouloir à tout prix “être dans le vent, c’est avoir un destin de feuille morte”, disait le philosophe ami de François Mitterrand, Jean Guitton.
En attendant, le journal vous souhaite non seulement une excellente année 2010, mais également une formidable décennie.
| L. H. |
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