Christian Estrosi : “Nice confirme sa vocation de ville d’accueil ouverte sur le monde.”

Nice (06) Les 30 et 31 mars, Nice accueillera la cinquième édition de Rendez-vous en France, salon professionnel international de l’offre touristique française. À cette occasion, Christian Estrosi, maire de Nice et ministre de l’Industrie, évoque la politique touristique et les grands projets qu’il a lancés dans ce domaine pour la ‘capitale’ de la Côte d’Azur, deuxième destination touristique de France.

L’hôtellerie Restauration : Pour la première fois, Nice accueille Rendez-vous en France. Comment votre ville doit-elle s’inscrire dans le tourisme de demain?

Christian Estrosi : En accueillant ce salon professionnel, Nice devient l’ambassadrice de la Côte d’Azur et valorise sa notoriété nationale et internationale. C’est l’idée que je me fais du tourisme pour ma ville : renouer avec un dynamisme urbain et une créativité, nous positionner comme vitrine de l’offre touristique française. J’ai lancé plusieurs grands projets à cet effet et j’ai inscrit ces problématiques essentielles à l’ordre de jour : respect de l’environnement, amélioration du cadre de vie, rayonnement international... Je souhaite que Nice garde son identité mais marque aussi l’esprit des visiteurs du monde entier par ses initiatives.

Que représente le tourisme dans l’économie de la ville et comment entendez-vous en faire évoluer la part?

Le tourisme est notre première industrie et un pôle économique dominant des Alpes-Maritimes avec 1,5 milliard d’euros de retombées annuelles pour Nice, soit 30 % des richesses de la ville. Nous recevons près de 10 millions de touristes par an sur la Côte d’Azur, dont 4 pour notre ville. Ce poids économique a des répercussions prépondérantes en termes d’emplois. J’entends faire évoluer cet impact en améliorant nos actions pour une ville toujours plus accueillante. Le littoral des Alpes-Maritimes et du Var accueille plus de 10 % du tourisme international en France, Nice est la première ville de congrès après Paris, le 2e parc hôtelier de France, le 2e aéroport de France... Accessibilité, climat, environnement, culture, patrimoine, art de vivre, gastronomie... Nous nous positionnons comme une destination internationale au cœur de la Côte d’Azur, destination privilégiée des marchés français et européens.

Quels nouveaux événements, d’ordre culturel, festif ou sportif, pensez-vous créer ou attirer à Nice?

Avec les acteurs touristiques et les professionnels, je me bats chaque jour pour renforcer notre attractivité. Il faut renforcer notre image touristique, qu’elle devienne une référence. J’ai ainsi réalisé de nombreux grand projets, marqués par le développement durable : Grand Stade, chantier ‘sang neuf’ - la reconversion des anciens abattoirs frigorifiques de Nice - Éco-vallée, opération d’intérêt national dans la plaine du Var... Tous entretiendront l’art de vivre niçois. Nice fête cette année le 150e anniversaire de l’union de son comté à la France et, pour le célébrer, j’ai voulu que la ville soit encore plus belle et accueillante. De nombreuses manifestations culturelles sont à venir.

En termes d’hôtellerie de luxe, avez-vous des dossiers de créations à l’étude?

Nous avons conscience de la nécessité d’accueillir quelques hôtels gros porteurs de chaînes internationales. Elles sont nombreuses à vouloir s’implanter à Nice. Il faudra notamment construire de nouvelles unités aux abords du futur palais des expositions, face à l’aéroport, et moderniser un certain nombre d’hôtels existants du centre-ville. 

En matière de congrès, Nice a quelque retard par rapport à Cannes. Comment comptez-vous augmenter la surface d’exposition et d’accueil, à quel niveau d’investissement et selon quel calendrier?

La communauté urbaine Nice-Côte d’Azur vient d’engager, avec l’établissement public d’aménagement, la phase finale des études pour réaliser une grande infrastructure polyvalente dédiée au tourisme d’affaires et à l’événementiel sur le territoire de l’Éco-vallée. C’est un signal fort pour le développement d’une Côte d’Azur tournée vers l’innovation et un nouveau positionnement international. Le site sera exemplaire en matière de développement durable, de déplacements, de gestion de l’espace. Cet équipement de 100 000 m², associé à des hôtels et commerces, accueillera grands salons et congrès, concerts, spectacles, compétitions, événements sportifs internationaux. Le rapport final doit être remis en juin et l’étude de programme devrait être lancée dès septembre.

Quelles actions avez-vous engagées pour améliorer l’image de votre ville, notamment en termes d’aménagement et de sécurité?

Je veux faire de Nice une ville humaine, embellie, sécurisée, où chacun se sente bien. Des actions ont déjà donné des résultats positifs, dont le centre de supervision urbaine de dernière génération, inauguré le 10 mars. Installé en cœur de ville au sein du futur hôtel de police municipale, il permettra de piloter 600 caméras d’ici à fin 2010, améliorant la sécurité et contribuant à la diminution de la délinquance, déjà en baisse significative. Pour ce qui est du ‘mieux-vivre’, j’ai lancé 150 projets de proximité - aménagement d’espaces verts, embellissement, restauration de monuments... - le dispositif Vélo bleu, le plan de prévention du bruit dans l’environnement, le nouveau schéma de transports, les rénovations urbaines... Nice se redessine et confirme sa vocation de ville d’accueil ouverte sur le monde.

Nice s’investit beaucoup dans le développement durable. Comment votre projet d’Éco-vallée peut-il renforcer un pôle d’excellence touristique à Nice?

Je veux que Nice soit la première ville verte de Méditerranée, un laboratoire et une vitrine d’excellence en matière d’écologie. Le tourisme est au centre de cette problématique. L’Éco-vallée sera dédiée au développement durable - recherche, entreprises innovantes, formations universitaires -, complété par des aménagements structuraux novateurs. Nous nous sommes dotés d’un schéma de transport pour les dix prochaines années avec un nouveau maillage entre train, tramway, bus, Vélos bleus, voitures électriques... Le développement d’une économie diversifiée permet de renforcer notre caractère international. L’Éco-Vallée attirera, dans quelques années, des entreprises tournées vers le développement durable et de grands laboratoires qui feront de Nice une référence.