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Interview exclusive de Roland Héguy et de Hervé Bécam, élus hier président et vice-président de l'Umih

Vie professionnelle - mardi 16 mars 2010 16:13
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75 - Paris En exclusivité, Roland Héguy, nouveau président confédéral de l'Umih, et de Hervé Bécam, vice-président national, nous dévoilent leur sentiment sur le déroulé des élections, de leur premier conseil d'administration et le calendrier qui s'ouvre à eux.



L’Hôtellerie-Restauration : Comment avez-vous vécu cette journée élective et de conseil d’administration ?

Roland Héguy : Ce qui est remarquable, c’est le taux de participation de ces élections. Plus de 90 % des inscrits ont voté et se sont prononçés. Je ne crois pas qu’il y ait eu, dans l’histoire de notre syndicat, y compris lorsque nous étions FNIH, de résultats dans cette échelle. Cela démontre beaucoup de choses. Nous avons ressenti, Hervé Bécam et moi-même, un besoin énorme de tourner la page, de reconstruire, de retravailler ensemble. Les différents courants de pensée qui existent au sein de l’Umih ont la volonté naturelle de se ressouder pour gagner ensemble. Si, dans les prochaines semaines, de nouvelles fissures devaient apparaître, tout le monde est conscient que cela déstabiliserait de manière quasiment définitive l’avenir de la profession.  Hier, j’ai croisé des regards qui m’ont marqué et fait plaisir, j’ai vu des gens heureux. Les élections comme le conseil d’administration se sont déroulés de façon rigoureuse et dans de très bonnes conditions, avec des paroles sensées.

Hervé Bécam : C’est la première fois que je vois un conseil d’administration aussi studieux, aussi nombreux et aussi discipliné depuis que je suis à l’Umih, il y a douze ans. C’était impressionnant, que ce soit dans la participation et le positif. Tout le monde est resté, depuis le matin, pour les élections, jusqu’à la fin des travaux du conseil d’administration. Cette idée d’unité, ce désir profond d’effacer et de rebâtir sur des bases calmes et sereines, nous l’avions déjà fortement ressenti dans les départements lors de notre campagne.

Quels ont été les sujets abordés par le conseil d’administration ?

R.H. Les présidents départementaux ont une attente forte de la maison Umih, chacun dans leur métier respectif. Ce besoin d’aller de l’avant est très réconfortant. Nous sommes revenus sur le contenu de l’avenant numéro 6 et nous avons demandé à la salle de s’exprimer, de nous dire ce qu’elle en pensait. Autre point majeur : nous avons abordé la représentativité des structures patronales. Nous ne pouvons pas admettre que les représentants de seulement 5 000 entreprises aient eu la crédibilité de signer, alors qu’il y a 200 000 entreprises CHR en France. Nous n’admettons pas, non plus, qu’un texte dont nous avons créé l’architecture à 85% soit floué au dernier moment par des organisations minoritaires. 

Quelles sont les décisions adoptées ?

H. B. A l’unanimité, le conseil d’administration s’est prononcé pour engager la procédure sur la représentativité. Le dossier est prêt, c’est quelque chose auquel nous tenions, et nous allons le déclencher. En ce qui concerne les accords sociaux, le conseil d’administration nous demandé de sursoire à toute décision et nous a demandé d’approfondir tous les aspects juridiques liés à un éventuel recours. Nous devons tout mesurer avant de nous prononcer. Nous avons jusqu’au prochain conseil d’administration prévu début avril pour réunir tous les éléments utiles. Ce qui nous laisse aussi le temps nécessaire pour prendre contact avec les différents ministères.

Monsieur Banquet-d’Orx, qui a été élu trésorier en 2008, va-t-il demeurer à ce poste compte tenu des derniers événements ?

R. H. La question a été posée par la salle. Et celle-ci a voté à l’unanimité un vote de défiance à son égard. 

Quel est maintenant votre calendrier ?

R. H. : Dans notre programme, nous avons dit que nous voulions baser notre travail sur une méthode claire et efficace, en mettant en place cinq ‘ministères’ portant sur les sujets transversaux du secteur. Le premier concerne la Formation, l’emploi et le social. Nous avons ensuite les Finances, l’économie et le juridique, la Qualité, le développement durable, l’accessibilité, l’aménagement du territoire, l’ Europe avec l’Hotrec, les régions, les départements et la Communication, interne et externe. Ce sont des dossiers qui concernent toutes branches et qui doivent être traitées de manière partagée pour l’être efficacement. Vendredi 19 mars, nous réunissons un directoire, au cours duquel nous allons affiner notre stratégie et concrétiser la mise en route de ces ministères. 

Pouvez-vous nous rappeler rapidement les grandes lignes de votre programme, par grande famille d’activité ?

H. B. : L’hôtellerie française et familiale sera le plus grand chantier de ces prochaines années. Il faut conjuguer pour l’hôtellerie indépendante l’accompagnement et la mise en place des nouvelles normes hôtelières afin d’harmoniser la lisibilité de notre hébergement touristique. C’est un dossier qui est en cours, mais que nous devons accélérer. Notre objectif est de poursuivre notre action de modernisation de l’hôtellerie française.
Après le combat de la restauration et le succès de l’obtention de la baisse de la TVA, succès capital pour la survie de nos entreprises, il nous reste plusieurs actions à mener : rétablir une meilleure image de notre métier, pour le rendre attractif et valorisant pour nos collaborateurs et nos jeunes comme développer le permis d’exploitation, qui prend en compte les spécificités du métier de restaurateurs.
Pour les cafetiers et les discothèques, et les métiers à vocation nocturne, métiers à la croisée des chemins, condamnés à rebondir, le décret du 27 décembre 2009 fixant l’heure limite de fermeture des discothèques à 7 heures du matin, avec 1h30 d’heure blanche, c’est-à-dire sans vente de boissons alcoolisées, est une victoire pour l’Umih. Nous serons à leurs côtés pour que ces entreprises aient la place qu’elles méritent au sein de notre nouvelle organisation.
La particularité des entreprises saisonnières mérite une reconnaissance distincte, un statut fiscal, social et juridique adapté, notamment au travers d’un code APE spécifique. Il est important d’essayer de revenir sur l’obtention de la prime d’ancienneté des saisonniers, réduite de 9 mois à 4 mois. En collaboration avec la branche, nous porterons également le dossier sur l’hébergement de nos salariés saisonniers. 

R. H. : L’Umih doit être le moteur du développement d’une profession désormais attractive et compétitive. Nous nous donnons jusqu’au prochain congrès national pour être en ordre de marche. Comme vous le savez, ce congrès aura lieu du 22 au 26 novembre à Biarritz.

Propos recueillis par Sylvie Soubes

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