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Gérard Guy : "les professionnels des CHR font preuve d’un esprit civique élevé et d’une responsabilité citoyenne"

Vie professionnelle - mercredi 28 avril 2010 09:45
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75 - Paris Le nouveau président de la CPIH s'étonne le peu d'échos donnés à deux nouvelles essentielles à ses yeux. En matière d'emploi d'abord, la profession a déjà rempli 25% des objectifs du contrat d'avenir. Quant aux prix, ils sont en baisse en CHR alors qu'ils sont en hausse, tous secteur confondu. L'effet TVA.



Un mois après son élection, le nouveau président de la CPIH, Gérard Guy, nous livre son sentiment sur le secteur.
Un mois après son élection, le nouveau président de la CPIH, Gérard Guy, nous livre son sentiment sur le secteur.

L’Hôtellerie-Restauration : Pour vous, la profession tient ses engagements et doit le faire savoir.
Gérard Guy : Absolument. Dans les mois qui ont suivi les Etats Généraux de Bercy et la réduction du taux de TVA à 5,5%, que n’avons pas entendu sur la profession ! A entendre les Cassandre, nous n’aurions pas respecté ou que très modestement le contrat d’avenir. Peu de baisse des prix en direction des consommateurs et peu de création d’emplois. Beaucoup ne se sont pas gênés pour tirer sur le pianiste. Or, deux informations importantes viennent d’être communiquées par les pouvoirs publics. Et à ma très grande surprise dans l’indifférence quasi générale. La première bonne nouvelle porte sur l’emploi. Le Secrétaire d’Etat au tourisme, Hervé Novelli, vient d’annoncer que les CHR représentent les premiers créateurs d’emploi au 2ème semestre 2009. L’information est énorme. Ainsi, entre le 1er juillet, date d’entrée en vigueur du taux réduit de TVA, et le 31 décembre, ce sont quelque 5300 emplois nets qui ont été créés selon les chiffres de la Dares (Direction de l’animation de la recherche des études statistiques). Je vous rappelle que le contrat d’avenir prévoit 20 000 emplois supplémentaires sur 3 ans. Ce qui signifie que 25% de l’objectif ont d’ores et déjà été atteint en six mois. Et cela dans une période économique difficile. La plupart d’entre nous ont enregistré des baisses de fréquentation. La mise en œuvre de la baisse de la TVA a permis une diminution des défaillances d’entreprise chez nous. Ce qui montre là encore l’impact positif de la mesure sur l’emploi, n’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure.

Quel est votre autre sujet de satisfaction ?
G.G. : L'Insee vient d’indiquer qu’en mars, les prix dans les CHR ont baissé de 0,4% contre une hausse globale de 0,5% tous secteurs confondus. Soit un différentiel de 0,9%. En période de crise, c’est une victoire pour nos métiers. Malheureusement, les voix qui ont été si promptes à dégainer sont étonnement discrètes aujourd’hui. Personnellement, j’ai envie de dire avec une certaine fierté qu’en ces temps de crises, les professionnels des CHR font preuve d’un esprit civique élevé et d’une responsabilité citoyenne. 

Quels sont les dossiers auxquels vous vous attaquez ?
G. G. : Comme je l’ai dit dans mon programme, un de mes chantiers prioritaires va consister à développer l’implantation géographique de la CPIH dont la montée en puissance est réelle. Il est important d’aller dans les départements pour expliquer et redorer le blason du syndicalisme professionnel, qui a été galvaudé ces derniers mois par des querelles personnelles qui n’apportent rien aux professionnels. Je pense qu’il faut apporter une certaine sagesse et non pas vouloir garder coûte que coûte fauteuils et places. Il faut être à la disposition des adhérents. Je revendique le statut de provincial et je tiens à le rester. Ce que j’ai dit, je le ferai. Nous allons mettre en place le ‘vade-mecum’ du nouvel adhérent. Un livret qui reprendra les différents services sur lesquels il peut s’appuyer : juridique, communication, assistance, etc.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux professionnels qui ne pas syndiqués ?
G. G. : Le temps où chacun pouvait resté seul dans son affaire est terminé. Indépendant ne signifie pas être individualiste. Partager un problème à plusieurs, c’est déjà le résoudre un peu. Les formations au permis d’exploitation mise en place par CPIH Formation sont, on le voit, un excellent levier en terme de sensibilisation. Ce livret va être systématiquement distribué aux stagiaires. Nous devons mieux faire comprendre aux entreprises, même toutes petites, l’intérêt, pour elles, d’être syndiquées dans le contexte actuel. La CPIH défend des entreprises qui n’ont parfois que deux ou trois salariés, ou aucun, et qui n’ont pas la même culture du résultat que les grands groupes... Nous allons aussi lancer un site Web interactif qui sera présenté mi-juin à la presse et qui sera effectif à la rentrée. Nous devons apporter un maximum d’informations aux départements et aux adhérents. Ce site est un moyen de communiquer supplémentaire et qui va nous permettre d’avoir une vue d’ensemble du secteur également. 

Un mot sur les nouvelles normes hôtelières ?
G. G. : Les nouvelles normes hôtelières ne sont pas encore bien comprises. Et surtout, les professionnels doivent savoir nous avons encore de l’influence sur leur évolution. Nous avons trois ans pour travailler à l’ajustement ces critères obligatoires. Il y aura un état des lieux. C’est prévu dans le texte. Ce sont des normes évolutives et c’est ce que nous allons remonter du terrain qui va nous permettre de rectifier la donne. Au terme de ces trois années, les normes auront une validité de cinq ans avant d’être à nouveau réactualisées. Ces normes sont une opportunité énorme pour la modernisation et la pérennité du parc hôtelier français.
Propos recueillis par Sylvie Soubes

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