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Édito du 5 août 2010 : “Du côté obscur”

Vie professionnelle - mercredi 4 août 2010 09:22
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On aurait pu penser qu’en 2010, le travail dissimulé faisait partie de ces pratiques passéistes en voie de disparition dans nos restaurants. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Le travail au noir continue d’incarner le côté sombre de la restauration, comme le prouve la lecture du Midi libre ces derniers jours. Lequel révèle que sur 14 établissements contrôlés par l’inspection du travail dans la ville de Sète (34), 9 étaient en infraction. Au total, sur une soixantaine de salariés, 14 travaillaient sans un contrat en bonne et due forme. Soit un taux d’infraction de l’ordre de 25 %. Effarant.

Quelques jours plus tard, c’est à Frontignan plage (34) que les services de l’inspection du travail et de l’Urssaf ont sévi. Une pêche des plus fructueuses, puisque sur les 10 établissements contrôlés, 7 étaient en infraction. Sur les 48 salariés contrôlés, 14 prenaient des libertés avec le code du travail, ce qui représente tout de même la bagatelle de près d’un salarié sur trois en irrégularité.

Loin des plages héraultaises, sur le littoral normand, les agents de l’Urssaf ont eu beau chercher, il n’ont pu obtenir les mêmes résultats. Il leur a fallu visiter 36 établissements de Dieppe et Fécamp (en Seine-Maritime) pour constater 5 cas de travail dissimulé. Signe rassurant que certains respectent les règles du jeu.

Durant la période estivale, certains établissements sont davantage soumis à la surveillance des autorités que d’autres. Ainsi, si vous êtes un restaurateur établi en bord de plage dans une station balnéaire, vous aurez très peu de chances d’éviter la visite des services de contrôle. À cela deux raison : un afflux de touriste qui entraîne un regain d’activité, et les statistiques, qui montrent que le travail dissimulé est loin d’avoir disparu dans le secteur de l’hôtellerie-restauration.

Sans parler de la culture du résultat qui a été introduite dans les services de contrôle. La feuille de route donnée par le ministre du Travail Éric Woerth prévoit en effet une augmentation de 5 % par an du nombre de procès verbaux pour travail illégal (8 764 en 2008) et les redressements de cotisations sociales, qui s’élèvent à 108 millions d’euros en 2008, devront progresser de 10 % cette année. Les attentes sont fixées, et il ne reste plus qu’à trouver les resquilleurs. Les services de l’administration se déplacent donc là où ils ont le plus de chance de verbaliser. D’où la surabondance de contrôles le long des plages, notamment dans le sud de la France.
Si le travail au noir prive les caisses publiques de recettes, il constitue aussi une gangrène pour la profession, en étant l’une des premières causes de concurrence déloyale envers les employeurs qui, eux, respectent les règles du jeu.
L. H.

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par Corinne Veyssière
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