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Édito du journal du 10 février 2011 : “Échéances”

Vie professionnelle - mercredi 9 février 2011 09:55
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L’urgence deviendrait-elle une notion à géométrie variable ? Selon l’arrêté de juillet 2006 qui impose une date limite au 4 août 2011 pour la mise en conformité des établissements aux règles de sécurité incendie, les travaux à effectuer bénéficiaient de ce large délai de cinq années.

De nombreux hôteliers, les principaux intéressés, mais également des restaurateurs, ont alors engagé les investissements nécessaires, et de toutes façons obligatoires, souvent en recourant à des financements externes.

À l’approche de la date de mise en application définitive de ces obligations, il faut bien constater qu’un nombre élevé d’établissements, pour des raisons économiques, financières, techniques ou par pure attitude de procrastination, ne seront pas prêts pour le rendez-vous du 4 août prochain.

Il est vrai qu’entre temps, l’adoption d’un nouveau classement hôtelier plus contraignant est venue s’ajouter à la liste des investissements indispensables à réaliser pour l’année suivante, avant d’entamer la troisième étape consacrée à l’accessibilité et prévue pour 2015.

Il était tentant de solliciter la bienveillance des pouvoirs publics, et la question écrite posée la semaine dernière au secrétaire d’État au Tourisme, Frédéric Lefebvre , par Jean-Luc Reitzer, député du Haut-Rhin, avait effectivement pour objet d’attirer l’attention du Gouvernement sur la multiplicité pénalisante des échéances pour des entreprises qui n’avaient pas encore pu prendre les moyens de s’y conformer.

Mais la réponse, pour lénifiante qu’elle soit, n’a rien de vraiment rassurant. Les pouvoirs publics se réservent effectivement la possibilité d’attendre les résultats d’une mission d’évaluation où sont parties prenantes à la fois les ministères de l’Économie, de l’Écologie, du Logement et de l’Intérieur.

Cette mission devra se prononcer sur “l’opportunité d’harmoniser les calendriers de mise aux normes (…) afin que les établissements n’aient pas à envisager deux séries de travaux”. Louable préoccupation qui risque fort de se heurter à un principe de réalité d’ailleurs rappelé par le Gouvernement dans sa réponse : le meilleur niveau de sécurité des citoyens. Et sur ce sujet, il n’est pas certain que les services de la place Beauveau soient disposés à de larges concessions.

Et il faudrait peut-être que la profession prenne en compte son souci d’image à l’égard d’une opinion ultra sensible, à juste titre, aux questions de sécurité. Alors que le moindre incident sur un avion peut conduire à clouer au sol la  moitié de la flotte d’une compagnie, comment expliquer que les hôtels non conformes puissent encore le rester pendant quatre ans ?

Quant à l’argument du risque de fermeture de 3 500 hôtels, il n’est pas scientifiquement démontré, et n’est pas non plus très valorisant pour le secteur.
L. H.

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