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Édito du n°3231 du 31 mars 2011 : "Attention à l'inflation"

Vie professionnelle - mercredi 30 mars 2011 11:25
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On en avait perdu l’habitude. Depuis le début des années 1990, et dans la perspective d’adopter la monnaie unique par 16 pays d’Europe, tous les efforts des responsables économiques ont porté sur la maîtrise de l’évolution des prix afin de favoriser la mise en place d’une devise stable.

Et la mission fût plutôt bien accomplie, la zone euro n’ayant pas connu de hausse annuelle des prix supérieure à 2 % depuis l’adoption de la fameuse monnaie unique.

Bien sûr, de doctes économistes observeront à juste titre que cette politique stricte de contrôle de l’inflation n’a pas eu que des effets positifs sur l’emploi et la croissance, mais elle a permis de garantir un niveau de consommation élevé tout en préservant le pouvoir d’achat, notamment des catégories les moins avantagées de la population.

Or, ce fragile équilibre est de plus en plus menacé par les turbulences financières que connaît la planète depuis plus de deux ans, par les tensions inhérentes à la situation internationale sur le marché des hydrocarbures, par les aléas climatiques et naturels qui provoquent des hausses parfois vertigineuses, notamment des produits alimentaires.

Bref, à la veille de la saison estivale qui s’annonce globalement positive pour les pays européens du pourtour méditerranéen, il appartient aux professionnels de contenir autant que faire se peut toute évolution intempestive des prix susceptible de remettre en cause ces perspectives d’un été favorable.

Les prévisionnistes s’accordent sur une évolution des prix de + 1,9 % en 2011 en France, après une hausse de 1,5 % en 2010 et une grande stabilité en 2009 à + 0,1 %. C’est donc le fameux ‘ressenti’ de l’inflation qu’il faut essayer de limiter par la modération des additions, alors que le carburant a augmenté de 20 % en moins de six mois, que l’électricité et le gaz prévoient, pour de bien mauvaises raisons, des hausses de 5 % des tarifs dits administrés (en clair, quand le consommateur n’a pas le choix, à moins de décider de s’éclairer à la bougie), et que sur les marchés internationaux, les cours des céréales, du café , du cacao et autres produits de base flambent au gré des spéculations sur le marché de Chicago et des aléas climatiques.

Si l’on ajoute la flamboyance du marché de l’immobilier qui s’accompagne aujourd’hui d’une hausse des taux d’intérêt, il n’est pas étonnant que les consommateurs expriment une opinion négative sur l’évolution de leur pouvoir d’achat.

Raison de plus pour la profession de rester ‘dans les clous’ de l’inflation générale (+ 1,5 % contre + 1,7 % au niveau national) comme ce fut le cas au cours des douze derniers mois, car il serait risqué de miser sur une forte fréquentation touristique en raison de l’instabilité des pays d’Afrique du Nord, destinations favorites des vacances estivales des Européens. Ceux-ci se porteront davantage cette année vers les côtes espagnoles, italiennes, grecques ou françaises. Car ce sont les plus compétitifs qui récolteront les fruits de cette situation. Sans pour autant sacrifier la qualité, ce qui serait suicidaire en terme d’image.
L. H.

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