La réforme du bac pro au cœur du 18e congrès de l’Aflyht
Vie professionnelle - lundi 28 mars 2011 14:54
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Marseille (13) Réformes académiques, rénovation des diplômes… Les thèmes d’actualité n’ont pas manqué pour alimenter la 18e édition du congrès de l’Association française des lycées d’hôtellerie et de tourisme (Aflyht) qui s’est tenue du 23 au 25 mars dans la cité phocéenne.
Ce mercredi 23 mars, l’inauguration du 18e congrès de l’Aflyht s’est déroulée dans l’amphithéâtre du lycée hôtelier de Marseille, avec l’assemblée générale. Le conseil d’administration ainsi que les 220 adhérents de l’association étaient présents à cette ouverture de congrès. L’inspecteur général honoraire de l’Éducation nationale, Jacques Thierry, a remis les insignes de chevalier dans l’Ordre national du mérite à Agnès Vaffier, présidente de l’Aflyht et proviseur de l’établissement hôtelier. Jeudi 24, le congrès s’est poursuivi au parc Chanot avec, tout d’abord, l’inauguration du village des 35 partenaires.
Puis ce fut au tour des inspecteurs de l’Éducation nationale de prendre la parole, pour une heure et demie de présentation dense et précise qui était attendue par l’ensemble des participants. Il s’agissait en effet pour eux de prodiguer de nombreuses informations sur la rénovation des voies professionnelles et technologiques de l’hôtellerie-restauration. Christian Petitcolas, inspecteur général de l’Éducation Nationale, étant absent pour raison de santé, c’est Denis Herrero, inspecteur de l’Éducation Nationale de l’enseignement technique, qui a exposé les nouvelles réformes à venir. Les instances consultatives du ministère de l’Éducation nationale (commission spécialisée lycées et conseil supérieur de l’éducation) ne se sont prononcées que sur le bac pro cuisine (27 voix pour et 3 contre). Pour le bac pro commercialisation et services en restauration, il sera présenté en mai. Les principes généraux retenus pour cette rénovation liée à la réforme de la voie professionnelle (généralisation du bac pro en 3 ans) sont les suivants : maintenir et si possible améliorer l’employabilité des jeunes titulaires en conservant le plus haut niveau possible de professionnalisation ; tenir compte de la réalité des emplois du secteur dans leur diversité (de l’entreprise individuelle indépendante à l’unité de chaîne, de la restauration commerciale à la restauration collective…) ; diversité des tâches dans les missions liées au ‘back office’ et au ‘front office’ ; articuler le niveau CAP (formation ‘repère’ pour la profession) et le niveau bac pro.
Créer deux bac pro bien distincts
Il a donc été décidé de créer deux baccalauréats, l’un orienté vers les activités de ‘front office’ (relation client), l’autre orienté vers les activités de ‘back office’ (production culinaire sous toutes ses formes). Les deux diplômes seront axés sur 5 pôles d’activités. Trois seront communs aux deux bacs pro (animation et gestion d’équipe en restauration ; gestion des approvisionnements et d’exploitation en restauration ; démarche qualité en restauration) et deux spécifiques à chaque formation (pour le bac pro ‘cuisine’ : organisation et production culinaire, communication et commercialisation en restauration ; pour le bac pro commercialisation et service en restauration : communication, démarche commerciale et relation clientèle ; organisation et services en restauration). “L’objectif est de former des jeunes maîtrisant parfaitement les techniques de base - celles de niveau CAP - mais également capables d’animer de petites équipes et de prendre des responsabilités dans des domaines tels que l’approvisionnement, la gestion des coûts matières ou la commercialisation” explique Denis Herrero. Alain Henriet, inspecteur général groupe économie et gestion poursuit : “Nous souhaitons bien positionner le bac pro par rapport au bac techno. La finalité des bac pro est l’insertion dans la vie active -et non la poursuite d’étude- ; bien entendu l’élève le pourra, mais ce n’est pas le but. L’ensemble des formations professionnelles de l’hôtellerie-restauration doivent être clairement repositionnées, du niveau V au niveau III. Les passerelles permettront aux élèves titulaires d’un CAP de rejoindre un bac pro en première.” Quant au BEP, celui-ci sera bel et bien supprimé. Or “70 à 75% des emplois sont de niveau V. Le BEP est une filière qui fonctionnait bien. Ces jeunes qui entraient dans le monde du travail, nous ne les aurons plus”, estime Christian Navet, président de la 17e CPC (commission professionnelle consultative) et de l’Upih (Union patronale de l’industrie hôtelière). De son côté, Agnès Vaffier constate que pour l’instant c’est “le flou artistique” : “Nous sommes en mars et nous ne pouvons pas anticiper la prochaine rentrée.”
Bien sûr, il y aura d’autres instances consultatives du ministère de l’Éducation nationale dans les mois à venir, qui devront être décisives. Dans tous les cas, ces deux formations de bac pro seront mise en oeuvre à la rentrée de septembre 2011. Affaire à suivre…
Cette année encore, l’Aflyht aura montré la détermination de ses membres à optimiser les formations et faire ce qu’il y a de mieux pour les élèves. “Ces divers échanges permettent d’y voir clair ! L’avis des professionnels joue également un rôle précieux pour enrichir nos connaissances. Être ensemble, pour mieux former nos jeunes. Ce 18econgrès de l’Aflyht nous aide encore une fois à avancer”, se réjouit Agnès Vaffier. Place désormais à la préparation du prochain congrès, prévu fin mars 2012 à Blois.
Hélène Binet |
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