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Avenant au contrat d'avenir : la confiance de Frédéric Lefebvre

Vie professionnelle - lundi 16 mai 2011 10:16
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75 - Paris Signé le 28 avril dernier et pour trois ans, l'avenant au contrat d'avenir porte principalement sur l'emploi et l'investissement. Il prévoit une adaptation des outils du fonds de modernisation de la restauration qui devrait faciliter l'accès aux prêts pour les petits établissements. Le cahier des charges pour l'obtention du titre de maître restaurateur doit être aussi 'modernisé'. Le Secrétaire d'Etat au tourisme, Frédéric Lefevbre, nous livre son sentiment sur ce texte.



Frédéric Lefebvre.
Frédéric Lefebvre.

La profession, comme tout secteur d’activité, a besoin de sécurité fiscale. Estimez-vous que le texte qui a été signé va pouvoir instaurer la confiance nécessaire ?
Frédéric Lebvre : C’est un contrat ambitieux et volontariste qui a été signé entre l’ensemble des organisations professionnelles et l’Etat le 28 avril. 60 000 emplois et 20 000 contrats d’apprentissage seront créés d’ici à 2015, 5 milliards investis dans la modernisation du secteur, et nous allons faire en sorte d’atteindre 7500 maîtres restaurateurs. 
Cet avenant  prend le relais des engagements conclus en 2009, en accompagnement de l’application d’un taux réduit de TVA, et prolonge le contrat jusqu’au 1er juillet 2015. En signant cet avenant, le Gouvernement confirme qu’il n’est pas question de revenir sur le taux réduit de TVA arraché par le Président de la République à l’Europe qui a permis de préserver l’emploi du secteur et de sauver de nombreuses entreprises en deux ans. Je remarque d’ailleurs que cette initiative française a fait école en Europe, puisque en quelques années, la Belgique et la Finlande, l’ont appliquée et que la Suède devrait être le 4ème pays européen à utiliser la flexibilité offerte par l’Union européenne pour baisser la TVA sur la restauration. Ce développement démontre bien l’irresponsabilité du programme socialiste qui entend revenir sur une mesure économiquement utile, socialement juste, adoptée par de plus en plus de nos voisins européens.

Le contrat d’avenir a porté ses fruits en matière d’emplois. Il a limité les défaillances d’entreprises dans un contexte économique difficile. Le secteur possède, on le sait, un vrai potentiel d’emploi. Toutefois, pourquoi avoir chiffré les objectifs à venir ? 
F. L. : Les engagements en création d’emplois pris en 2009 étaient déjà remplis, avant même le terme prévu ! Les organisations professionnelles et l’Etat ont souhaité formaliser  de nouveaux objectifs en matière d’emploi, qui vont beaucoup plus loin, notamment sur l’apprentissage. 
Se fixer des objectifs chiffrés, c’est s’obliger à les atteindre, c’est aussi s’obliger à trouver des solutions pragmatiques pour recruter. Lors de chacune de mes rencontres avec des restaurateurs, ceux-ci me disent combien ils ont du mal à recruter, particulièrement pour les métiers de la salle qui sont pourtant formidablement riches en contacts et permettent d’acquérir  des compétences en langues étrangères ou en sommellerie, par exemple. C’est pourquoi l’avenant prévoit que soit conduit un travail, d’ici au 1er juillet, sur les méthodes de recrutement avec Pôle emploi pour que les jeunes et les  demandeurs d’emploi  qui n’ont jamais travaillé dans le secteur puissent y accéder. Depuis les progrès faits par la profession en matière sociale, des salaires au-dessus du smic, une mutuelle et des jours supplémentaires de congés, le secteur devient plus attractif pour les jeunes.

Le contrat est reconduit pour 3 ans. Cette durée est-elle suffisante pour tous ceux qui doivent ou veulent investir ? 
F. L. : C’est un signal fort du Gouvernement : plus d’un an avant le terme prévu, le contrat d’avenir est prolongé jusqu’en 2015. La visibilité est donc aujourd’hui de plus de quatre ans pour ceux qui veulent investir, avec de réelles perspectives de reprise. 

La profession s’engage à ‘renforcer ses actions’ en faveur de la modernisation du secteur. Le texte parle ‘normes, gestion, développement durable, transmission’… Je crois que la plupart des professionnels aujourd’hui ont cette volonté d’améliorer l’outil et de pouvoir le transmettre. Quels sont les curseurs à faire bouger ? Oséo va-t-il réussir à répondre à la majorité des besoins ?
F. L. : Oseo s’est pleinement engagé dans cet avenant sous l’impulsion de François Drouin qui participait à la dernière réunion de travail.  L’étroite collaboration avec les organisations professionnelles a permis de proposer un nouveau prêt de 5000€ à taux zéro venant en accompagnant d’un prêt bancaire, l’ensemble bénéficiant de la garantie Oséo. Les petites entreprises pourront ainsi plus rapidement améliorer leur outil de travail, moderniser les conditions d’accueil. Par ailleurs, les conditions du prêt pour la modernisation de la restauration seront bientôt assouplies avec des possibilités de prêts de 5 000 à 300 000€, bénéficiant d’une bonification doublée. Ce prêt est financé par la profession, via une taxe affectée. Je compte maintenant beaucoup sur les organisations professionnelles pour faire connaître et expliquer ces nouvelles conditions, et atteindre l’objectif d’investissement de 5 milliards d’ici à 2015. Plus d’investissements, c’est plus de croissance et plus d’emplois. Un cercle vertueux.

Vous misez beaucoup sur l’alternance dans cet avenant. Les entreprises comme les centres de formation vont-ils suivre ? La qualité sera-t-elle au rendez-vous ?
F. L. : La restauration est un secteur formidable pour construire des parcours professionnels en commençant par l’apprentissage. Il reste cependant beaucoup à faire pour en réaliser tout le potentiel. C’est aussi à cela que se sont engagées les organisations professionnelles : lever un à un les freins qui entravent les entreprises de la restauration pour embaucher autant d’apprentis qu’elles le pourraient. Régis Marcon fait actuellement un travail remarquable de mobilisation.
Pour élaborer cet avenant, tous les secteurs ministériels concernés ont été mobilisés : l’éducation nationale de Luc Châtel, l’emploi avec Xavier Bertrand, l’apprentissage que pilote Nadine Morano. La force du travail engagé, au-delà des objectifs chiffrés, c’est  la feuille de route fixée : la volonté d’adapter l’alternance aux spécificités de la restauration. Deux exemples : Aujourd’hui, les entreprises saisonnières ne peuvent pas recruter d’apprenti. La proposition de loi sur l’apprentissage qui sera bientôt débattue prévoira d’avoir deux employeurs pour un seul apprenti et permettra à ces entreprises saisonnières de participer à l’effort national pour l’emploi des jeunes.
De même, la restauration rapide peine à recruter des jeunes apprentis alors qu’elle offre de vrais parcours professionnels. Nous allons y travailler, notamment en mobilisant les CFA. 

Le renforcement du titre de maître restaurateur va être accompagné d’une évolution du cahier des charges. Vous souhaitez monter en qualité. Pourquoi cette modification des modalités d’obtention ? Que mettez-vous dans cette notion ‘d’excellence’ encore plus forte ?
F. L. : Les restaurateurs sont des professionnels qui aiment leur métier, les produits, travaillent avec passion pour le plaisir du client. Ils souhaitent répondre à la préoccupation de plus en plus affirmée des consommateurs quant à la qualité des produits utilisés, leur origine, leurs caractéristiques nutritionnelles ainsi qu’aux conditions dans lesquels ils sont élaborés avant d’être servi au consommateur. Les restaurateurs entendent cette demande et souhaitent pouvoir y répondre. L’ensemble des organisations professionnelles a confirmé, lors des travaux de préparation de l’avenant au contrat d’avenir, le soutien à la démarche de qualité et de reconnaissance de la cuisine française traditionnelle que représente le titre de Maître restaurateur. Il a dès lors paru utile de réfléchir ensemble – un groupe de travail débutera très prochainement ses travaux à cette fin - à une évolution des critères aujourd’hui prévus par le cahier des charges applicable au titre de maître restaurateurs, afin de mieux prendre en compte cette préoccupation des consommateurs. Sans préjuger des conclusions qui pourront être présentées, on peut prévoir que les débats et les évolutions envisageables porteront sur la proportion de produits frais utilisés dans la préparation des plats ainsi que sur l’information du consommateur quant à la nature et l’origine des produits.
Propos recueillis par Sylvie Soubes

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