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Edito du journal n° 3242 du 16 juin: Course-poursuite

Vie professionnelle - jeudi 16 juin 2011 13:17
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Alors que l’inflation est repartie à une vitesse qui n’était pas prévue, le mécanisme de hausse du smic est contraint à une course poursuite proche de la trop fameuse ‘spirale inflationniste’ tant redoutée par les économistes.En même temps, selon les études du ministère du Travail, la prochaine, et prévisible, évolution du salaire minimum en raison d’une inflation supérieure à 2 % sur les six derniers mois, entraînera mécaniquement le passage de plus de la moitié des accords de branche en dessous du minimum légal, soit environ 75 % des salariés du privé.
Cette perspective tombe d’autant plus mal pour la profession que le plus récent accord dans l’hôtellerie restauration remonte au 1er mai dernier (lire L’Hôtellerie Restauration n° 3235 du 29 avril 2011) et avait fixé un taux horaire minimum de 9,10 €, supérieur au smic de 1,1 %.
Seuls le Synhorcat et la Fagiht avaient signé cet accord étendu par arrêté ministériel le 28 avril, ce qui réduit sensiblement les perspectives d’une nouvelle négociation alors que les organisations professionnelles majoritaires, Umih, GNC et CPIH avaient refusé de parapher cet accord.
Les pouvoirs publics, légitimement soucieux de préserver le pouvoir d’achat en cette période d’intense activité préélectorale, seront particulièrement attentifs au respect de la loi sur l’évolution des minimas salariaux conditionnée par le comportement des prix.
Véritable travail de Sisyphe, la remise en question d’un accord péniblement acquis il y a deux mois demandera cette fois-ci une implication forte de tous les partenaires sociaux face à une exigence très insistante des responsables politiques très sensibles aux questions de salaires et de conditions de travail.
Arithmétiquement, les évolutions à la marge des minima peuvent s’apparenter à des marchandages de boutiquiers, mais elles conditionnent à la fois l’évolution des salaires réels, et, plus important encore, renvoient une image plus ou moins positive des professions concernées.
Dans une situation où les métiers de l’hôtellerie restauration connaissent des tensions permanentes du marché de l’emploi, d’autant plus criantes en période de conjoncture positive, il est  indispensable d’afficher des conditions de rémunérations non seulement conformes à la loi - les chiffres démontrent que cette évidence est loin d’être respectée partout - mais également attractives pour les candidats à l’emploi dans le secteur.
Cette course poursuite épuisante entre salaires et prix ne doit pas se résoudre au détriment du recrutement mais contribuer au développement des entreprises dont la qualité de la main-d’œuvre est déterminante.

L. H.

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