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Édito du journal n° 3244 du 30 juin 2011 : 'Mauvais procès'

Vie professionnelle - mercredi 29 juin 2011 12:21
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L’inutile polémique lancée par le recteur d’académie d’Orléans Tours sur “les CAP passeports pour le chômage” est d’autant plus regrettable que ce diplôme représente pour des centaines de milliers de jeunes la clef vers un vrai métier, avec des débouchés pouvant conduire à des fonctions aussi honorables que celles ouvertes aux diplômés de l’enseignement général.

Mais cette évidence n’a pas encore droit de cité dans les sphères dirigeantes de l’Éducation nationale, où la seule voie possible est celle du baccalauréat, dont les incidents à répétition conduisent à douter de la pérennité de ce vénérable parchemin.

Au-delà de l’émotion provoquée par une déclaration sans doute inspirée des meilleures intentions, il appartient à la profession - et à l’ensemble des corps de métiers en quête de sang neuf indispensable à la transmission d’un savoir-faire technique, professionnel et culturel sans équivalent -, de plaider la cause de cet enseignement trop souvent encore ignoré sinon méprisé par de prétendues élites intellectuelles.

Pour beaucoup de professions, au premier rang desquelles celle de cuisinier, le fameux CAP ne mérite ni excès d’honneur ni indignité.

La plupart des stars des fourneaux, des étoilés les plus renommés, ont acquis les bases indispensables à l’expression de leur talent en usant les bancs de l’école hôtelière où l’apprentissage assuré par des maîtres dévoués à la réussite de leurs élèves fut complété bien souvent par la précieuse alternance en entreprise.

Il est courant d’évoquer des anecdotes parfois pittoresques, souvent exagérées et toujours réductrices sur ces années ‘d’apprentissage’, où la vie n’est certes pas facile tous les jours.

Il est vrai que l’existence est plus douce dans les collèges et lycées d’enseignement général, où la quasi totalité des élèves est assurée de décrocher le trop fameux bac qui a depuis longtemps perdu sa fonction de sésame pour la réussite dans l’enseignement supérieur.

Faut-il rappeler les taux d’échec à la fin de la première année d’université, qui laisse chaque année sans emploi ni formation des milliers de jeunes ? Qui est, hélas, le plus gros pourvoyeur d’inscriptions au Pôle emploi ?

Inutile de se réjouir de cette situation qui n’est à l’honneur de personne, mais les attaques lancées contre le CAP suscitent à juste titre de vives réactions de la part de la représentation professionnelle qui souhaite obtenir de la part de l’administration une réponse satisfaisante à son indignation.
L. H.

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