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Édito du n°3251 du 19 août 2011 : " Combien de temps ? "

Vie professionnelle - jeudi 18 août 2011 09:42
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Inutile de se bercer de douces illusions, l'avenir fiscal des ménages et des entreprises s'annonce rugueux après des décennies d'insouciance régulièrement dénoncées par les économistes et les politiques les moins démagogues, promptement renvoyés à leurs chères études par les adorateurs de la dépense publique.

Dès le début de son mandat à Matignon, François Fillon n'avait pas hésité à dénoncer un "État en faillite". Que n'avait-il pas dit ! De droite comme de gauche, ce fut haro sur le messager des mauvaises nouvelles à qui l'on menaça - les moeurs de l'Antiquité ont la vie dure - de couper définitivement la parole, ce qui n'était qu'un moindre châtiment.

Mais les faits sont têtus, et sans être un thuriféraire de la pensée de Lénine, il faut bien considérer qu'aujourd'hui il n'est plus possible de faire comme si tout allait bien. À l'instar de nos voisins européens, un plan de rigueur s'annonce afin de préserver un avenir largement compromis par les mauvaises habitudes que la crise de 2008 n'avait pas réussi à éradiquer.

Alors, comme les Allemands, les Anglais, les Italiens, les Espagnols, les Portugais, sans oublier l'amère ciguë infligée aux Grecs, notre Gouvernement concocte un plan destiné à redresser des finances publiques fortement dégradées depuis des années. Car la mésaventure infligée à la puissante Amérique par Standard & Poor's n'a rien d'anecdotique, même si la subtile notion de 'trajectoire de la dette ' peut échapper à l'analyse de simple bon sens.

Et comme il vaut mieux éviter de subir une humiliation internationale non seulement désagréable pour l'ego des dirigeants mais surtout désastreuse pour la conduite d'une politique économique indépendante des marchés financiers, le Gouvernement de la République ne peut retarder les mesures qui s'imposent.

D'autant que les appels à la solidarité nationale se font de plus en plus pressants, et qu'il devient difficile de défendre des intérêts catégoriels s'ils ne sont pas justifiés par des résultats positifs pour l'ensemble de l'économie. Lorsque, dans une tribune publiée cette semaine dans Le Monde, le président de l'Association française des entreprises privées lance qu'"une contribution exceptionnelle des plus riches, des plus favorisés, des nantis, s'impose", Maurice Lévy, p.-d.g. de Publicis Groupe, rejoint les exhortations du milliardaire américain Warren Buffet (vous savez, celui qui se plait à faire savoir qu'il voyage en classe éco et fait ses courses au Wal Mart) à taxer les plus prospères.

Alors, tout en faisant confiance dans la parole conjointe de Nicolas Sarkozy au Cap d'Agde il y a quelques jours, de François Baroin et de Frédéric Lefebvre plus récemment, la profession devra à son tour afficher une attitude conforme aux attentes des pouvoirs publics après la (trop ?) fameuse baisse de la TVA que certains évaluent au tiers des 10 milliards d'euros à trouver pour boucler un budget de l'État mis à mal par la faiblesse de la conjoncture.
L.H.

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