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Le président du Synhorcat se dresse avec force contre la taxe sur l'hôtellerie dans une lettre aux députés

Vie professionnelle - mercredi 7 septembre 2011 14:16
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75 - Paris Alors qu'il vient d'annoncer qu'il allait se rendre à l'Assemblée Nationale pour assister aux débats sur la taxe sur l'hôtellerie de luxe, Didier Chenet interpelle vigoureusement les députés par courrier.



Monsieur le Député,

Je fais suite aux nombreux projets d'amendement à la Loi de finances rectificative pour 2011 que le Rapporteur général prés la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale Monsieur Gilles Carrez entend soutenir. En ma qualité de Président du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat), organisation représentative des intérêts de l'hôtellerie indépendante et familiale, il m'appartient de vous faire part de ma vive opposition, ainsi que celle de nos adhérents hôteliers, à ce projet de taxe supplémentaire. Manifestement, taxer nos hôtels, fussent ils de luxe, est une fausse bonne solution à la nécessité de trouver de nouvelles rentrées fiscales indispensables à l'équilibre budgétaire de notre pays. En effet sur les 18000 hôtels que compte notre pays, seulement 839 sont 4*,5* et palaces. Cela correspond à 4.5% du parc hôtelier. Ces hôtels haut de gamme ont été les premiers à investir lourdement et à se classer aux nouvelles normes puisque 506 le sont déjà à ce jour soit 60% du parc : c'est 6 fois plus que la norme (seulement 11% des hôtels sont classés aux nouvelles normes à ce jour) ! Ces hôtels considèrent ce projet de taxe comme un coup de poignard dans le dos.  Ils se caractérisent en effet par un modèle économique très fragile puisque reposant sur une très faible rentabilité au regard des investissements nécessaires et des charges d'exploitation très importantes qui sont les leurs. Je me dois ici de faire en particulier référence aux charges relatives aux emplois. Dans les hôtels 4*, 5* et les palaces les emplois sont bien plus nombreux qu'ailleurs et particulièrement onéreux. Le personnel dans ces établissements bénéficie de rémunération bien au-delà des salaires moyens de la branche en contrepartie de l'excellence de leur compétence.Il est vrai que mieux que nulle part ailleurs se perpétue dans ces établissements le savoir-faire "à la française", qui confine parfois à l'orfèvrerie (chefs, chefs pâtissiers, maîtres d'hôtels, sommeliers, concierges, etc.  Ces hôtels sont de gros pourvoyeurs d'emplois non-délocalisables... Par contre, les clients, eux, peuvent se "délocaliser" en choisissant des destinations moins chères, car bénéficiant de conditions sociales et fiscales sans commune mesure avec la France. Par exemple, au Maroc, un salarié dans l'hôtellerie coûte 2€ de l'heure (30/35€ pour l'hôtellerie de luxe en France), et la création d'hôtels est défiscalisée pendant 10 ans... idem à l'Ile Maurice… Ces hôtels ne peuvent envisager de répercuter cette taxe sur leur prix à la clientèle, sauf à mettre en péril leur compétitivité. Des lors nombreux parmi nos hôteliers sont ceux qui envisagent très sérieusement  leur déclassement afin d'éviter cette taxe qu'ils ne pourraient ni assumer ni répercuter.  Quant à ceux qui ne sont pas encore classés : ils m'ont déclaré suspendre leur procédure de classement, qui faut il le rappeler, n'est pas une obligation. Au final, c'est toute la classification hôtelière, vitrine de nos hôtels et de notre tourisme, élaborée par le Secrétariat d'Etat au tourisme et les professionnels, qui serait mise à mal par cette taxe. Je compte sur votre soutien dans l'intérêt de nos hôtels, de notre tourisme et de l'économie de notre pays dans son entier.
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