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Édito du 8 décembre 2011 : "Fidéliser les jeunes"

Vie professionnelle - mercredi 7 décembre 2011 16:17
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Lors du derniers congrès de l'Umih, le débat sur le recrutement et la formation organisé en dernière séance avant l'arrivée du ministre n'a pas manqué de susciter prises de position et réactions à l'égard du lancinant problème de la formation des jeunes.

Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi, qui avait fait le déplacement à Saint-Malo, a jeté un froid dans l'assistance en indiquant que sur une période de dix ans, 80 % des personnes recrutées dans l'hôtellerie-restauration ont quitté le métier.

Au-delà de cette abrupte statistique, il est aujourd'hui urgent de s'interroger plus profondément sur la désaffection de la jeunesse à l'égard de l'enseignement professionnel et de ses débouchés, alors que des milliers d'apprentis sociologues, de juristes inachevés, de critiques littéraires en devenir, de plasticiens vidéastes pleins d'avenir survivent pendant des mois et des mois entre mansuétude parentale et allocations chômage, tandis que les métiers 'en tension', dont font partie ceux de l'hôtellerie-restauration, peinent à recruter le personnel qui fait cruellement défaut.

Régis Marcon, qui mène une action inlassable pour promouvoir la formation professionnelle des jeunes, a pu apporter des éléments de réponse, sa présence au congrès de l'Umih ayant pour objectif la motivation la plus large possible de son auditoire sur des questions aussi essentielles que la formation des maîtres d'apprentissage, le développement du titre de Maître restaurateur, susceptible de promouvoir les établissements qualifiés aussi bien à l'égard des clients que des candidats à un emploi. Car la profession dispose d'atouts incontestables pour attirer des jeunes motivés, désireux de faire une carrière intéressante dans un secteur en plein développement, et pourquoi pas bénéficier de ce fameux 'ascenseur social' cher à nos ministres, et devenir un jour patron à leur tour.

Coïncidence des dates : le lendemain du congrès de Saint-Malo, Luc Ferry, qui fut un brillant ministre de l'Éducation nationale et reste un philosophe reconnu, publie un livre sur la jeunesse qui l'inquiète par son désabusement et son indifférence à la chose publique, et dans lequel il plaide pour la création d'une véritable Université des métiers où les savoirs techniques seraient autant valorisés que les diplômés de HEC ou de Sciences-Po.
La France ne doit pas rester le seul pays où les métiers ne bénéficient pas de la juste considération qu'ils sont en droit d'attendre, contrairement à ce qui se passe en Allemagne, aux États-Unis et ailleurs, où nombre de dirigeants de grandes sociétés n'ont pas de complexe à évoquer leurs débuts en apprentissage.
L. H.

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