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Éditorial du n°3268 du 15 décembre 2011 : "Infortune"

Vie professionnelle - mercredi 14 décembre 2011 14:34
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Décidément, dès que les 'révélations' sur les agissements présumés répréhensibles de l'ancien directeur général du FMI baissent d'intensité médiatique, il se trouve un policier, un journaliste, ou une 'escort girl', pour relancer l'affaire, soit sous l'appellation du 'scandale du Sofitel' soit du 'réseau du Carlton'.

À chaque fois, le nom de l'hôtel est repris sans hésitation par l'ensemble des commentateurs. Ces derniers ne songent jamais qu'avant de désigner des enseignes à l'opprobre public, il s'agit de personnes dont la responsabilité est engagée dans des affaires les ayant conduits à prendre quelques libertés avec le code pénal.

Que ce soit à New York ou à Lille, il apparait dans les deux cas que les faits reprochés ont été commis dans bien d'autres lieux que des établissements hôteliers, même si c'est évidemment un moyen pratique de se livrer à des plaisirs tarifés.

Dans l'affaire américaine, les avocats de la défense n'ont pas manqué d'arguments pour 'affaiblir' la thèse de l'accusation en utilisant les procédés les moins glorieux, alors que le principal intéressé, au cours d'une interview qui restera comme l'un des plus beaux chefs d'oeuvre de manipulation médiatique, n'a pas hésité à lancer le doute sur le groupe Accor, répondant à l'innocente question de la présentatrice de service à propos d'un éventuel complot ourdi par l'exploitant de l'hôtel avec un "on verra" chargé de sous entendus plus ou moins comminatoires.

Du côté de Lille, où les 'réseaux' de DSK se révèlent avoir été des plus actifs pour satisfaire aux menus plaisirs de leur grand homme, c'est encore un hôtel qui a fait les frais de l'exposition médiatique, cloué au pilori de la réprobation, au point d'être menacé de fermeture et de mettre au chômage une soixantaine de salariés, ce qui ne semblait émouvoir absolument personne avant que les intéressés donnent de la voix pour se faire entendre des magistrats.
Il ne s'agit évidemment pas ici d'invoquer une morale qui relève de la seule conviction personnelle. Mais peut-être serait-il opportun que la profession affirme haut et fort son honorabilité et son respect de la loi, aussi fort que celui de toutes les professions confrontés aux comportements humains, imprévisibles par définition. De même que tous les policiers ne sont pas corrompus, que les banquiers ne sont pas des détrousseurs d'épargnants, les agriculteurs des empoisonneurs de la planète, les hôteliers ne sont pas des proxénètes.
L. H.

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