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Didier Chenet, réélu président du GNI-Synhorcat, nous livre sa feuille de route

Vie professionnelle - lundi 4 juillet 2016 10:57
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Guillaume Gomez, chef des cuisines de l'Elysée, la secrétaire d'Etat au commerce, Martine Pinville et Didier Chenet au terme de l'assemblée générale du syndicat, la semaine dernière à Paris.
Guillaume Gomez, chef des cuisines de l'Elysée, la secrétaire d'Etat au commerce, Martine Pinville et Didier Chenet au terme de l'assemblée générale du syndicat, la semaine dernière à Paris.

Réélu pour un dernier mandat de cinq ans, selon les statuts adoptés en 2011, quelle est désormais votre feuille de route ?

Il y a la construction du GNI à terminer. C'est sous cette bannière que nous irons à la représentativité. Ce n'est pas une construction facile mais nous avons le devoir de réussir cette fédération dédiée aux établissements indépendants et patrimoniaux. Pour moi, nous avons cinq grands défis à relever : l'attractivité du pays, la réforme du travail et de la formation, l'adaptation au numérique avec le volet collaboratif, l'installation d'une politique réglementaire plus juste et la mise en place d'outils qui permettent à nos professionnels et collaborateurs de vivre correctement de leur travail.

Que pensez-vous des accords du projet de loi Pour une République numérique ?

C'est une première victoire pour les collectivités, les consommateurs et les professionnels. Nous avons fait des propositions qui ont été élaborées en étroite collaboration avec l'Ahtop. Cette association, qui a tout juste un an, à laquelle nous avons immédiatement adhérée, est une sorte de 'think tank' qui réunit des hôteliers, des agents immobiliers, des fédérations de commerçants, permet de mieux comprendre l'impact des locations meublées sur un territoire. Il ne s'agit pas de les interdire, car elles concourent au développement du tourisme. Simplement, il faut des conditions loyales. Je vais vous prendre le cas de Dinard : il y a 230 offres sur AirBnb et 30 seulement à l'office de tourisme. Comment la commune va-t-elle aller chercher la taxe de séjour ? Concernant le numérique, nous ne pouvons pas accepter que nos marques soient pillées sans vergogne. Et puis, les avis doivent faire l'objet d'un cadre. 

Votre sentiment sur la saison, la période ?

La saison ne devrait pas être mauvaise sur le littoral, les français vont restés mais le pouvoir d'achat est en baisse. Les stations touristiques vont tirer leur épingle du jeu mais il faut restaurer l'image de la capitale. Je voudrais revenir sur le Brexit qui doit nous faire réfléchir. La dévaluation de la livre porte un coup au tourisme, n'oublions pas que la Grande Bretagne représente 12% de nos touristes internationaux. Cette clientèle fréquente les Hauts de France, la Normandie, la Champagne, Nice et Côte d'Azur, les Alpes…  L'Europe doit aussi se réinventer. Il n'existe pas de cohérence fiscale entre les Etats, Est-ce normal ? A l'Hotrec, on s'est mis d'accord, mais il a fallu que chaque représentant aille convaincre chaque Etat. Contre les plateformes, chaque pays est allé au combat en ordre dispersé.

Quels sont les autres projets que vous souhaitez faire avancer ?

Nous avons avec l'Ecole hôtelière CFA Médéric un projet très ambitieux. L'apprentissage est une priorité. Je peux vous annoncer que nous aurons un apprenti à l'Elysée à la rentrée. Nous avons aussi une démarche importante vis-à-vis des apprentis en situation de handicap. On doit aussi vivre convenablement de son métier dans notre secteur. S'agissant des salariés, pourquoi ne pas réfléchir à un dispositif qui permettrait à nos entreprises d'aider leurs salariés à partir en vacances, en leur accordant une prime spéciale, par exemple,  sans avoir à payer de charges sociales et fiscales. Pour répondre aux difficultés de financements rencontrées par les entreprises, l'idée serait de mettre en place un système de provision sur investissement, qui soit déductible des charges mais contrôlé et utilisable au bout de deux ou trois ans. En matière de transmission d'entreprise, quand ce sont les enfants ou des jeunes qui reprennent, les frais de succession devraient être redirigés vers l'investissement. L'Etat trouverait son compte dans la TVA, l'emploi, la pérennité des entreprises. La réforme du Code du travail est aussi un impératif. Je sais que la flexibilité est un gros mot pour certains, mais il répond à une évolution nécessaire. Tous ces sujets seront abordés lors de notre congrès national, qui aura lieu les 10 et 11 octobre à Nantes.
Sylvie Soubes

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par Pascale Carbillet
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