"Avant les attentats, Lille s'en
sortait bien en termes de fréquentation. La ville enregistrait même une hausse
de 8 à 10 % de son chiffre d'affaires par rapport à 2015." Pour Didier Arino, l'annulation
de la braderie de Lille aura de lourdes conséquences. Le directeur général du
cabinet d'études Protourisme parle de 15 000 chambres qui ne seront
pas réservées, "de surcroît à des tarifs plus élevés que d'habitude". Une
perte qu'il estime "entre 1,2 et 1,8 M€". Une
note salée, qui n'englobe pas le secteur de la restauration. Sur ce point, rien
que les stocks de moules, réservés chez les producteurs, risquent de coûter cher
en arrhes déjà versées. Il s'écoule quelque 500 tonnes de moules durant la
braderie, chaque premier week-end de septembre. Un événement qui avait attiré
2,5 millions de visiteurs en 2015.
3 500 contrats d'extras annulés
Ajoutons à cela des emplois ponctuels dont les contrats vont être
annulés. C'est le cas des 3 500 extras recrutés pour la braderie. "C'est
un problème de responsabilité morale de la maintenir. Je pense donc qu'il faut
suspendre la braderie 2016", a expliqué Martine Aubry, maire
de Lille, lors d'un point presse commun avec le préfet du Nord, Michel
Lalande. Une décision jugée "brutale" par Thierry Grégoire,
président de l'Umih des Hauts de France. "Nous comprenons la responsabilité des maires,
nuance Hervé Becam, vice-président confédéral de l'Umih. Mais le
risque zéro n'existe pas. Il faut tout faire, en termes de sécurité, pour
tenter de maintenir un événement."
Publié par Anne EVEILLARD