Annulée pour des raisons de sécurité, la braderie de Lille n'a pas eu
lieu en l'état. Pour limiter le manque à gagner, la mairie
a lancé une opération
alternative, Moult moules et caetera. Le premier week-end de
septembre, les restaurateurs de la place Rihour se sont donc rassemblés pour
proposer une inédite fête de la moule solidaire (1 € par caquelon versé
aux victimes de l'attentat de Nice). Les résultats ont dépassé les espérances,
pourtant difficiles à estimer dans ces conditions si particulières. Frédéric
Lévèque, responsable de quatre restaurants du quartier, se déclare "plutôt content". Les stocks de moules ont
été éclusés dès le samedi midi. Même phénomène pour les restaurateurs de la rue
de Gand, dont la plupart n'avait plus de mollusques dès le vendredi soir.
Des estimations très difficiles
"Nous avons dû faire des réassorts avec de la moule de Hollande pendant
le week-end", raconte Gontran Decreus, directeur de Martin Marées. Situation
identique pour Metro, qui a livré 43 tonnes de moules contre 40 prévues.
"On aurait pu passer les 60 tonnes si les choses avaient été mieux
appréhendées", explique Benjamin Nadau, le directeur.
À l'autre bout de la ville, à côté du parc Jean-Baptiste Lebas où sont habituellement
installés tous les antiquaires et brocanteurs, les restaurateurs qui n'avaient
rien prévu de particulier ont été pris de cours. "C'était difficile d'anticiper.
Nous avons eu une demande augmentée de moules-frites tout le week-end. Comme
nous avons été à cours, nous avons bien vendu nos menus. Au final, ce week-end
a été financièrement plus intéressant que prévu, même s'il n'a rien à voir avec
les chiffres habituels", explique Alexandre Fixon, chef de La
Consigne. Au Blompoet, Florent Ladeyn, comme certains de ces confrères,
a exceptionnellement ouvert le dimanche midi et servi ses plats habituels.
Des résultats qui plombent la rentrée
Ces résultats, certes plus positifs que prévus, sont sans commune mesure
avec ceux d'une braderie habituelle. "Nous livrons 80 à 100 tonnes de
moules normalement", précise le dirigeant de Martin Marée (100 tonnes pour
Metro). "Les restaurateurs comptent sur la braderie pour rattraper un
chiffre d'affaires en berne pendant l'été et pas évident en septembre."
"Je n'ai pas embauché les extras habituels et je ne vais pas pouvoir
faire les travaux prévus grâce aux rentrées financières qu'aurait apporté la
braderie", confirme Alexandre Fixon. Le manque à gagner est donc très important pour les professionnels
lillois et leurs fournisseurs, une douche froide après les bons résultats de l'Euro 2016.
Publié par Emmanuelle COUTURIER