Inutile de crier victoire ! Mercure International Hotels est en effet encore bien loin d'avoir atteint la taille du réseau souhaité par les coprésidents du groupe Accor : 1.000 hôtels en l'an 2000. En attendant avec ses 360 établissements (soit une capacité de 43.113 chambres) répartis dans 33 pays différents en ce début d'automne 1996, Claude Moscheni, président de cette chaîne hôtelière fondée en 1973, semble toujours fermement croire en sa bonne étoile.
«Nous parviendrons à remplir nos objectifs parce que la franchise hôtelière n'a pas véritablement fait son chemin en Europe en dehors de la France», explique-t-il confiant. Et d'ajouter: «Ayant en outre diversifié notre offre et proposant aujourd'hui trois catégories d'hôtels définies en fonction de leurs niveaux de confort et de prix (Mercure, Grand Hôtel Mercure et Relais Mercure), nous intéressons davantage d'hôteliers et répondons mieux aux besoins des consommateurs.»
Et apparemment, l'homme semble bel et bien avoir raison. En témoignent d'ailleurs les dernières nombreuses signatures conclues par les équipes de développement. Le réseau vient effectivement de s'étoffer en Allemagne, notamment avec la prise en contrat de management de deux établissements (Mercure Berlin Neuköln et Mercure Görlitz à la frontière polonaise), la conclusion d'un contrat de franchise (Mercure Alexander Plaza à Berlin) et l'ouverture de l'Hôtel Pannonia Zeuthnener See aux portes de Berlin. Mercure essaime également aux Pays-Bas avec l'arrivée du plus ancien des hôtels de la Hollande, le Bergen Op Zoom (600 ans en 1997).
Franchissant allègrement les frontières, la chaîne vient en outre d'accueillir un nouveau membre en son sein, au Nord de la Suède, dans la station de ski créée par Ingemar Stenmark : Mercure Fjällvindens Hus. Mais mieux encore ! Suite aux accords passés entre le groupe Accor et le groupe israélien Clal, Mercure va être la première enseigne à s'implanter en Israël. Dès le mois de novembre prochain, le réseau comptera ainsi deux unités dans ce pays. L'un sera situé à Jérusalem (298 chambres), l'autre à Eilat (163 chambres). Une troisième exploitation ouvrira début 1997 à Netanya (196 chambres). D'autres projets devraient également fleurir dans un proche avenir au Portugal (négociations bien avancées sur Porto notamment).
En dépit de cette croissance soutenue à l'étranger, Mercure International Hotels n'en oublie pas pour autant sa terre natale. Malgré ses 200 unités à travers l'Hexagone (quatre hôtels ont d'ailleurs récemment rejoint le réseau : le Mercure Kléber Trocadéro à Paris, Relais Mercure à Cavaillon, le Mercure Port Camargue au Cap Chabian et le Mercure Lyon Porte de l'Ain), le patron de la chaîne souhaite ainsi ardemment renforcer la couverture nationale en particulier sous l'enseigne Relais Mercure. «Notre développement en France s'effectuera désormais essentiellement en Relais Mercure. Cette enseigne devrait à terme représenter entre 20% à 30% de notre parc français. En clair, nous tablons sur une soixantaine d'unités. Nous aimerions aussi augmenter le nombre de Grand Hôtel Mercure notamment dans la capitale», indique Claude Moscheni.
Sur le plan financier, Mercure International Hotels devrait assez bien tirer son épingle du jeu en 1996, sauf incident de parcours bien entendu. En France, son taux d'occupation devrait avoisiner les 60% avec un prix moyen chambre en hausse de 2,5% à 3% par rapport à l'an dernier (aux environs de 402 francs). Au Pays-Bas, la chaîne voit sa fréquentation passer de 67% à 72% avec un prix moyen à 430 francs. Mercure fait de plus un véritable tabac en Hongrie où le taux d'occupation devrait atteindre les 66% contre 58% un an auparavant. Globalement, la chaîne devrait améliorer son chiffre d'affaires de 3% à 4%.
C.C.
L'HÔTELLERIE n° 2478 Hebdo 10 octobre 1996
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