L'événement
Opération Marseille Provence à New York
"Nous avons pu
rencontrer beaucoup de monde en peu de temps et bénéficié d'une bonne organisation.
Cette opération est à l'évidence une bonne publicité pour notre région..."
Claude Michel, propriétaire du Provençal, un hôtel familial 3 étoiles de 40 chambres
situé sur la presqu'île de Giens, ne réalise pour l'instant que 5 % de son chiffre avec
les Américains. D'où sa décision de venir prospecter sur place. Elle ne le regrette pas
et sa satisfaction reflète celle de tous ses collègues membres de Provence Alpes
tourisme international, le service de prospection de la CCI de Marseille-
Provence, maître d'uvre de l'opération, sous la houlette de Georges Antoun, son
président, Dominique Vlasto adjoint au tourisme de Marseille. Rien n'avait été laissé
au hasard et les résultats ont été à la hauteur du challenge, sponsorisé par Air
France, et auquel participait aussi le comité régional du tourisme.
Un "travel mart", organisé dans un grand hôtel de Manhattan attirait une
soixantaine d'organisateurs de voyages américains venus rencontrer les professionnels
provençaux qui ont pu leur proposer leurs produits et nouer des contacts individuels.
Projection commentée d'un CD-Rom, documentation assortie de petits cadeaux "made in
Provence" remis dans un sac de tissu provençal, démonstration d'artisanat, avec les
santons Carbonel et la faïencerie Figuière, tirage au sort permettant à deux agences
new-yorkaises de venir sur place découvrir la destination... les Marseillais avaient mis
tous les atouts de leur côté pour que cette séance de travail soit également
conviviale.
Travel mart et gastronomie provençale
Le soir, un dîner savoureux, préparé par une chef provençale, Reine Sammut, du
restaurant La Fenière à Lourmarin, qui avait déjà régalé les journalistes à midi,
rassemblait une centaine d'invités et permettait d'approfondir les contacts.
Le lendemain, matinée studieuse au consulat français de New York : des spécialistes de
Maison de la France, d'Air France et du TO Jet Vacations, débattaient avec les
participants des particularités du marché américain. Le consul profitait de l'occasion
pour se féliciter de l'organisation exemplaire de l'opération. "Chapeau la
Provence et la chambre de commerce", s'exclamait-il. Un constat que font aussi
les professionnels.
Des quatre étoiles...
"Cette opération a été très positive au niveau qualitatif, car les
professionnels américains sont restés toute la matinée et nous ont posé des questions
précises, ce qui démontrait que leur intérêt était réel", constate Antoine
Abreu, attaché commercial de l'Ile Rousse, hôtel 4 étoiles de 55 chambres, avec centre
de thalassothérapie, situé à Bandol, sur la côte varoise. "Jusqu'à présent poursuit-il,
nous accueillons très peu d'Américains. Ce voyage devrait nous aider, car il nous a
permis de rencontrer notre distributeur, Jet Vacations, qui participait au travel mart,
ainsi que ses clients."
A Villeneuve-les-Avignon, dans le Vaucluse, Eliane Prayal est propriétaire, avec son
mari, d'un hôtel quatre étoiles de caractère, La Magnaneraie, équipé de 28 chambres.
Les Américains représentent déjà 50 % de sa clientèle, car elle adhère à la chaîne
Best Western. Mais c'est la première fois qu'elle se lance dans la prospection à
l'étranger. "On avait fait une belle saison, se souvient-elle, et, lorsque
j'ai reçu la documentation de PATI, je me suis dit : Et si on y allait ? Je ne l'ai pas
regretté..."
Eliane a emmené dans ses bagages, Corinne, sa jeune et dynamique chef de réception.
Après le travel mart, elles ont toutes deux profité de l'occasion pour rendre visite à
l'agence de voyages new-yorkaise au catalogue duquel figure La Magnaneraie. "Nous
avons rencontré tour à tour les 25 vendeurs de la société pour leur remettre en mains
propres notre documentation car chacun d'eux est autonome dans ses choix d'hôtel. Je
pense que nous allons sentir les résultats de ce contact direct rapidement."
Mais aussi des trois et deux étoiles...
Olivier et Nathalie Romano, jeunes hôteliers de Cassis, ont quant à eux racheté La Rade
il y a un an et sont venus commercialiser leur petit établissement trois étoiles de 27
chambres. Ils ont élaboré pour l'occasion un package découverte des calanques et des
vignobles avec plage et pétanque. "Nous cherchons une clientèle complémentaire
d'individuels ou de petits groupes pour la demi-saison. Nous avons mis en avant auprès
des agents américains le charme des petites structures et nous avons été surpris par
leurs réactions positives. Nous nous sommes aussi rendus compte que le marathon
Marseille-Cassis était très connu."
Bien d'autres établissements indépendants 3 et 4 étoiles avaient traversé
l'Atlantique, ainsi que des hôtels de chaîne. Mais un seul deux étoiles a tenté le
pari : l'hôtel Araxe, 55 chambres, à l'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse). "J'ai eu
mon premier client américain l'année dernière, se souvient Louise Zadiguian. C'était
un agent de voyages mécontent des prestations d'un collègue, arrivé chez moi par
hasard. Cette année, il a réservé pour 14 groupes de six nuits chacun ! Je me suis dit
que je pouvais peut-être trouver à New York une clientèle de séminaires pour l'hiver.
Mais avant tout, ajoute t-elle, je suis venue pour rencontrer mes collègues, pour
voir comment se situent mes prestations, pour nouer des contacts avec les institutionnels,
et pour voir de près comment fonctionne PATI, dont je suis adhérente. Je repars
enchantée..."
L. Casagrande
Installer un "comptoir" de la Provence à New York..."Les professionnels que nous avons emmenés avec nous ont vu que notre
équipe s'est impliquée à fond et qu'elle a réalisé un travail préparatoire
exceptionnel, se réjouit Georges Antoun. Cette opération nous a également
démontré que lorsque chaque institution remplit bien sa fonction, les collectivités
territoriales s'occupant du marketing et les professionnels de la commercialisation,
l'organisation est efficace. Mais pour cela, les professionnels doivent se regrouper et se
former préalablement. Or, qui mieux que la CCI peut les aider à le faire ? C'est sans
doute dans cette voie-là qu'il faudra aborder d'autres marchés. Quant à New York, il
est indispensable d'avoir un suivi et de mettre en place un système de veille, une sorte
de "comptoir" de la Provence, |
Reine Sammut, "mascotte" de L'HôtellerieLe point de départ de l'opération a été l'organisation d'un festival de la
cuisine provençale au restaurant de l'ONU, où Dominique Frérard, chef du restaurant des
Trois Forts, du Sofitel Marseille-Vieux Port, officiait pendant trois semaines.
Parallèlement, cinq restaurants français de New York accueillaient cinq Maîtres
cuisiniers de Provence. Quant au journal L'Hôtellerie, qui lançait un site web à
New York, il avait emmené avec lui Reine Sammut, chef de la Fenière à Lourmarin. Elle
en est revenue enchantée.
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L'HÔTELLERIE n° 2606 Hebdo 25 Mars 1999