Un an après l'Erika
La marée noire a affecté la fréquentation touristique et le chiffre d'affaires des opérateurs. Selon la qualité des établissements, le coup a été plus ou moins dur. Un an après, on mesure ces effets et leur disparité. Les pouvoirs publics poussent à la relance en proposant un sérieux coup de pouce aux professionnels qui réinvestissent. En Vendée, on se bouscule pour accéder aux subventions.
Dossier réalisé par H. Front
"Catastrophique, non. En régression, oui. La fréquentation touristique a baissé l'an dernier de 10 à 15 %. La cause est due à 80 % à l'Erika et au mauvais temps, circonstance aggravante, à 20 %. Tout cela a été mesuré." Le propos de Nathalie Batelli, au Comité départemental du tourisme, s'appuie notamment sur une étude du Conseil économique et social des Pays-de-la-Loire, rapport intitulé 'Conséquences économiques et environnementales de la marée noire'.
L'étendue des dégâts sur la fréquentation
Pour les deux départements de la région, Loire-Atlantique et Vendée, il indique, selon
la mesure du tonnage des ordures ménagères, "une fréquentation en baisse de
l'ordre de 5,3 millions de nuitées dans les communes littorales". A comparer
avec les 39 millions de l'année 1999, on observe une chute de 13,6 %. L'extrapolation du
manque à gagner sur la base d'une dépense moyenne de 178 F par jour et par touriste
"donnerait un montant de 942 millions". L'affranchissement des courriers
a été examiné sur les mois de juillet et août. On relève des baisses de 10 à 30 % en
Loire-Atlantique et de 7,5 % en moyenne en Vendée. Avec des écarts très importants (-
15 % à Noirmoutier, - 4,4 % aux Sables-d'Olonne) selon que tel ou tel site ait été plus
ou moins touché par la marée noire. Le nord de la Vendée avait été très touché, le
sud pratiquement pas ou pas du tout.
Selon une étude Insee, le nombre de nuitées en hôtellerie de plein air aurait chuté de
1 500 000 sur les deux départements littoraux de la région.
Les campings très affectés
Commentaire du conseil économique et social : "Cette baisse sans précédent
représente une chute d'activité de 21 %. Elle est en grande partie provoquée par
l'absence de touristes étrangers, et a donc frappé un segment de marché qui aurait dû
poursuivre sa progression estimée annuellement à 5,78 % et 6,65 % en Loire-Atlantique et
en Vendée. La baisse de fréquentation des touristes étrangers dans les campings est de
25 % en nombre de nuitées, de juin à août, et de 29 % en nombre d'arrivées."
Selon les sites, leur localisation et leur standing, les chiffres sont encore plus
contrastés : "Dans le nord de la Vendée, la baisse est irrégulière, entre 5 et
50 % ; quant au sud du département, il n'est pas épargné avec une baisse annoncée
entre 5 et 30 %. Les baisses sont très fortes en juillet, moindres en août, les campings
haut de gamme semblent avoir résisté." On estime à 489 millions de francs le
chiffre d'affaires global non engendré.
Pour les locations de meublés, une étude portant sur l'activité des agences montre une
baisse de 22 % du chiffre d'affaires en Vendée et de 35 % en Loire-Atlantique. Soit une
perte de 494 millions de francs évaporés du chiffre d'affaires du tourisme.
L'impact 'marée noire' a été très important en matière de fréquentation.
En brefw Le Comité départemental du tourisme de Vendée a
engagé l'an dernier une campagne de promotion pour redresser l'image néfaste laissée
par l'Erika. Le Fipol lui a remboursé 5,2 MF sur 10 MF. Cette indemnisation pourrait
être réévaluée prochainement.
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Avenant
au contrat de plan Etat-Région, 850 MF de subventions à saisir
Hôtellerie traditionnelle inégalement concernée,
271 000 nuits perdues
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L'HÔTELLERIE n° 2709 Hebdo 15 Mars 2001