FDIH des Landes
Le bilan dressé lors de l'assemblée générale de la Fédération départementale de l'industrie hôtelière des Landes est morose. Mais les Landais ne baissent pas les bras pour autant. Surtout après le scoop que leur a livré en primeur André Daguin, venu pour faire le point sur le dossier de la TVA.
Se défendant d'être
alarmiste, Christophe Broux, président de la Fédération départementale de l'industrie
hôtelière (FDIH) des Landes, dresse pourtant un bilan de crise. "67 cafés ou
restaurants représentant près de 250 salariés ont fait l'objet de redressements et de
liquidations judiciaires, soit deux fois plus qu'en 1999. Ce résultat est dû en grande
partie à des charges déraisonnables que ne peuvent supporter les très petites
structures." On comprend dès lors l'importance vitale ici de la baisse de la
TVA. D'autant que dans ce département d'autres indicateurs suscitent l'inquiétude. Fer
de lance de l'économie landaise, le thermalisme s'essouffle : les établissements
accusent une baisse de fréquentation de 7 % par rapport à 1999.
Faire face sans verser dans la sinistrose est pourtant la philosophie de la FDIH des
Landes qui, avec 727 adhérents, représente près de 60 % des établissements du secteur
CHR du département. Christophe Broux a annoncé les points forts de son programme
largement recentré sur les besoins en personnel. "Il nous faut créer une
formation d'employé polyvalent qui permettrait de répondre au remplacement de
titulaires, explorer la notion de multi-employeur, un groupement d'entreprises qui
pourrait salarier un personnel tournant." Autre ambition : être présent l'an
prochain dans le guide Restaurateurs de France. Le label visant à promouvoir la
cuisine traditionnelle est totalement absent dans les Landes. Sur le sujet, Christian
Sauvage, à la tête de la Fédération régionale de l'industrie hôtelière Aquitaine, a
confié sa profonde déception. "La région Aquitaine a loupé le coche, la mise
en place des Restaurateurs de France est un échec, et cela, uniquement en raison de
moyens financiers insuffisants." A la surprise générale, un adhérent dans la
salle a saisi la balle au bond pour aborder le cur du problème : "Nous
n'obtiendrons rien sans moyens et cela se fera le jour où notre représentation au niveau
régional sera réelle." C'est un fait, si l'Umih a mis en place 15 structures
régionales, celles-ci ne sont pas vraiment reconnues. Mais à entendre la réponse
d'André Daguin, ceci pourrait changer : "Vous ne pouvez vous imaginer le plaisir
que j'ai à être dans un département où j'entends un adhérent de la base demander à
être rattaché à la région. Vous avez raison, l'Europe se fait, et l'Europe ne
débloque des fonds qu'aux régions. Les enjeux ? Ce sont des économies d'échelle pour
l'Umih et des financements pour tous." Mais le président confédéral de l'Umih
rassure : "S'il nous faut créer une structure comparable au conseil régional
pour obtenir des aides, cela ne signifie pas la disparition des départements."
Autrement dit, chacun doit trouver sa place, être complémentaire et travailler en bonne
intelligence.
TVA : l'Umih fourbit ses armes
Très mobilisés lors de la grande manifestation de Biriatou, les Landais n'ont pas
manqué d'interroger André Daguin sur la suite des événements. "Sachez tout
d'abord que dans notre combat sur la baisse de la TVA, nous avons avec nous 32 députés
de la majorité. Nous avons travaillé avec trois groupes de l'Assemblée nationale, les
radicaux, les verts et le mouvement des Citoyens. Ces députés vont présenter un projet
de loi qui prévoit le passage de la TVA de 19,6 % à 5,5 % pour toutes les formes de
restauration. La prochaine manifestation sera une manifestation de visite. On va aller
voir les députés dans leur département et à leur domicile avec le texte de loi."
Dans les prochains jours, une circulaire sera adressée à toutes les organisations
départementales. Elle indiquera exactement "ce qu'il faut demander, ce qu'il faut
obtenir et comment il faut faire. Le budget de l'Etat sera bouclé au mois de juillet. En
cas d'échec, tout n'est pas perdu. Des amendements seront déposés pendant la discussion
à la Chambre des députés qui se déroule de novembre à la fin de l'année. Nous devons
faire en sorte qu'un maximum de députés de la majorité s'engagent à défendre cette
loi, et surtout, qu'ils s'engagent à être présents le jour où elle sera discutée à
l'assemblée."
B. Ducasse
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L'HÔTELLERIE n° 2719 Hebdo 24 Mai 2001