Rassemblement international des Golden Oldies à Toulouse
Durant une semaine, du 19 jusqu'au 26 mai, des anciens internationaux de rugby venus des quatre coins du monde se rencontrent pour une 'grande mêlée'. Plus de 140 équipes, soit près de 4 000 personnes, profitent des attraits touristiques de la ville et de la région.
Toulouse, surnommée terre d'ovalie, réserve pendant une semaine les pelouses vertes de ses stades pour une rencontre sportive dont la vocation n'est pas centrée sur le résultat, mais sur la convivialité et l'esprit de détente. Pour la première fois depuis sa création il y a plus de 20 ans en Nouvelle-Zélande, le festival des Golden Oldies, le plus grand rassemblement mondial d'anciens joueurs de rugby, se déroule en Europe. De surcroît, pour la première fois dans l'histoire de cette rencontre amicale au nom de joueurs mythiques, un pays non-anglo-saxon se voit confier l'organisation de la manifestation. Au total, ce sont près de 4 000 personnes de 22 pays différents qui séjournent à Toulouse pour une semaine et visiteront la région Midi-Pyrénées. Après plus de deux années passées à monter ce dossier, les membres de l'Ufar (Union française des anciens du rugby) ont bien cru jusqu'au dernier moment que les candidatures de Londres ou de Barcelone, en concurrence avec Toulouse, allaient faire la différence et l'emporter sur leur capacité hôtelière. "L'offre en hôtellerie constituait le point faible de notre dossier. Tout s'est joué dans un mouchoir de poche. Notre candidature a failli être refusée sur cet aspect-là, mais l'office de tourisme qui était en contact avec notre tour-opérateur (N.D.L.R. : il s'agit de Gullinjet Sports Travel), nous a permis de répondre positivement en fournissant des listes d'hôtels en quantité suffisante", se souvient Daniel Comolli, coprésident du comité du festival et membre du comité directeur de l'Ufar. La répartition naturelle qui s'est jouée sur la demande émanant des différents continents - les équipes européennes ayant opté de façon significative pour les établissements en catégorie 1 à 3 étoiles - a favorablement contribué à rassurer l'inquiétude des responsables du comité du festival.
Un marché qui profite de l'événement
Au total, ce sont 40 hôtels du centre-ville et de l'agglomération qui accueillent les
participants pour 1 437 chambres. Le package pour un festivalier comprenant l'hébergement
ainsi que trois repas (cérémonies d'ouverture et de clôture, pique-nique géant au
château de Garrevaques dans le Tarn), les transferts à l'hôtels, ainsi que les navettes
pour rallier les différents stades de la ville s'évaluent de 6 000 F à 9 000 F suivant
la catégorie de l'hôtel. L'économie commerciale du centre-ville bénéficie de cette
affluence. En 1999, Adélaïde, dernière ville à avoir reçu le festival, avait vu
arriver une manne de près de 100 MF selon le coprésident du comité du festival. Il est
vrai que sur le nombre de clubs présents, 55 % viennent de pays à fort pouvoir d'achat :
c'est le cas des Australiens, des Néo-Zélandais et des Japonais dont le budget moyen par
participant est évalué à 17 000 F pour la semaine. Patrick Boury du restaurant Tantina
de Burgos prévoit pour cet événement une ouverture exceptionnelle de son établissement
le dimanche et le lundi : "Beaucoup de restaurants vont ouvrir le week-end. On
espère du monde, on attend plus de retombées que pour la Coupe du Monde de Football."
Prix stables
Pierre Connan, directeur de l'Ibis Université à Toulouse, est coordinateur de la
manifestation pour le groupe Accor. Il analyse ainsi la portée de l'événement sportif :
"Les établissements - les chaînes comme les indépendants - ont travaillé main
dans la main sur ce dossier, notamment pour mettre en avant la disponibilité du marché
toulousain. Il n'y a pas eu globalement d'inflation du prix affiché comme cela avait
été pratiqué lors du Mondial. Sur les établissements du groupe Accor, toutes enseignes
confondues, nous prévoyons un taux d'occupation de plus de 20 % sur l'activité week-end
et de plus 7 % sur la semaine. Par contre, nous nous attendons à un impact négatif sur
la restauration et à une chute du taux de captage sur la semaine. En raison du mauvais
temps, cette manifestation arrive à point nommé, elle nous permet de remonter nos taux
d'occupation." De son côté, le Sofitel des allées Jean Jaurès prévoit de
réaliser ce mois-ci, 8 à 9 points de plus que l'année dernière sur son taux
d'occupation. D'autres établissements comme l'Hôtel Mermoz se montrent plus modérés
quant à l'importance des retombées.
Mais il est certain que les joueurs profitent de leurs soirées, c'est donc une bonne
affaire pour la majorité des cafetiers et des restaurateurs. Patrick Soula, propriétaire
du Tommy's Café et ancien talonneur du stade toulousain, rechausse ses crampons pour
participer à l'événement. Son établissement est inscrit sur le plan qui a été remis
aux participants. Il leur permet de suivre un itinéraire à travers la ville où
certaines enseignes ont été mises en exergue car elles sont aujourd'hui gérées par
d'anciens joueurs qui ont fait la gloire du rugby.
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L'HÔTELLERIE n° 2719 Hebdo 24 Mai 2001