Michelle Demessine sur la Côte d'Azur
Profitant de la venue de Michelle Demessine dans les Alpes-Maritimes, Jean-Paul Cordero, président du Syndicat des hôteliers de Nice-Côte d'Azur, a souhaité la rencontrer pour aborder quelques sujets d'actualité. La saison débute très fort, et bien sûr, le problème du logement des saisonniers ne pouvait qu'être au programme des conversations entre la ministre et les professionnels azuréens.
Fidèle à sa volonté de dialogue permanent avec les professionnels, la secrétaire d'Etat au Tourisme a spontanément accepté une réunion de travail dans un salon de l'hôtel Martinez à Cannes en plein festival du Film. Jean-Paul Cordero, accompagné des présidents hôteliers de Cannes, Grasse, Menton et du groupement des chaînes, a pu ainsi développer quelques dossiers spécifiques à l'industrie hôtelière, dans le prolongement de précédentes réunions de travail.
Normes de classement à modifier
Premier thème abordé par Didier Benoît, président du Syndicat des hôteliers de Cannes
: les normes de classement.
Les responsables de l'hôtellerie azuréenne sont très attachés à ces normes et
souhaitent une évolution marquée dans le domaine qualitatif, et notamment celui du
service dans la catégorie 4 étoiles. La ministre a pris en compte ces demandes en
annonçant que le chantier des modifications des normes de classement est en cours, et a
promis qu'un représentant de l'hôtellerie azuréenne serait invité à participer aux
prochaines séances de travail.
Philippe Pasquier, président du Syndicat des hôteliers de Grasse, a souhaité mettre en
avant les difficultés de la petite et moyenne hôtellerie, notamment dans le haut et
moyen pays, écrasée par de trop nombreuses charges et taxes diverses, et confrontée aux
difficultés d'une promotion de plus en plus difficile à financer.
Dans sa réponse, Michelle Demessine a confirmé la nécessité pour cette hôtellerie
indépendante et familiale de développer une promotion efficace dans le cadre de produits
spécifiques, et a rappelé les financements prévus au niveau des contrats de plan
Etat/Région.
L'occasion pour Jacques Tiberi, vice-président du conseil régional Provence-Alpes-Côte
d'Azur, et Mireille Pernot, présidente de la commission tourisme du conseil régional, de
donner toute information utile sur les dossiers en cours dans la région concernant la
promotion, et notamment dans le cadre des regroupements d'hôtels.
L'insécurité grandissante
Gil Castellana, président du Syndicat des hôteliers de Menton, après avoir rappelé les
problèmes d'insécurité rencontrés dans les Alpes-Maritimes, a réclamé plus de
policiers dans les villes touristiques puisque les délinquants suivent les touristes. Il
souhaite également une application plus stricte de la loi par les magistrats. La
secrétaire d'Etat au Tourisme a insisté dans son intervention sur le nécessaire
équilibre entre sécurité et image. Elle est favorable à toute action préventive et a
tenu à rappeler qu'à ses yeux, les lieux de vacances doivent être en priorité des
lieux de liberté.
En tant que président azuréen du Groupement national des chaînes et président de la
commission paritaire régionale emploi/formation, Philippe Le Ven a développé dans le
détail le sujet de la formation, prioritaire selon lui. Il a rappelé la volonté et les
efforts de la profession pour former son personnel, et ainsi améliorer la qualité des
métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Et de citer des initiatives déjà en
place dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui vont s'étendre ensuite dans le Var et dans
les Alpes-Maritimes, et plus particulièrement, le dispositif géré par la Fafih dans le
cadre d'une enveloppe de 800 000 francs permettant de rémunérer les saisonniers en
formation.
Il appartenait enfin à Jean-Paul Cordero d'aborder plus largement la situation des
saisonniers. La formation, bien évidemment, mais aussi le logement car pour le président
du syndicat niçois, il s'agit d'une préoccupation majeure. Michelle Demessine a bien
évidemment souhaité apporter des solutions concrètes permettant une amélioration des
conditions de travail des saisonniers.
La chambre... du saisonnier
Une politique, proposant à la fois une aide à la pierre permettant de réhabiliter des
logements pour saisonniers et une aide à la personne par l'adaptation aux saisonniers des
allocations logement, a été présentée en avant-première.
Les résidences universitaires pourront également rester ouvertes l'été pour accueillir
les étudiants venant travailler pendant la saison.
Pour mettre en place ces nouveaux dispositifs, la ministre du Tourisme a demandé au
préfet des Alpes-Maritimes de réunir très rapidement un comité de pilotage intégrant
l'Etat et les syndicats professionnels. La création d'une Maison des Saisonniers à Nice
est vivement souhaitée par la secrétaire d'Etat au Tourisme. Une réunion
particulièrement constructive pour les professionnels qui ne manquèrent pas de faire
savoir que, tout en pratiquant un syndicalisme professionnel efficace au quotidien, ils
veulent privilégier une vision à long terme en tenant compte de l'évolution de la
profession. Une satisfaction pour les présidents hôteliers des Alpes-Maritimes. "Des
hôtels en 'bon état de marché', une promotion plus efficace, des clients toujours plus
satisfaits, un personnel formé bénéficiant d'une évolution positive des conditions de
travail, voilà les défis qu'entendent relever les responsables de l'hôtellerie
azuréenne. L'intérêt supérieur de la profession méritait certaines initiatives
locales."
C. Roussel
De gauche à droite : Jean-Paul Cordero, Didier Benoît, Michelle Demessine, Philippe
Pasquier, Philippe Le Ven,
et Gil Castellana.
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L'HÔTELLERIE n° 2721 Hebdo 7 Juin 2001