Rubrique animée par Pascale Carbillet et
Tiphaine Beausseron.
Exclusivement réservée aux établissements abonnés.
pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr
Je voudrais réagir aux 35 heures, ce qui, si cela ne change pas grand-chose, m'aura
au moins permis de libérer ma bile ! Merci pour votre journal : je n'ai pas eu la
'chance' ou la 'malchance' d'avoir des parents qui étaient hôteliers-restaurateurs, mais
éprouvant de la passion pour ce métier, je l'ai embrassé après des études de gestion
en Suisse. Cadre dans de grands établissements, j'ai effectué quelques 'parenthèses'
pour avoir mes 'propres affaires' que j'ai revendues pour retourner chez 'les autres', où
les 42, puis 39 et bientôt 35 heures seront plus facilement gérables.
Toutes les réactions dont vous faites part dans vos colonnes montrent la difficulté
à assumer les fameuses 35 heures qui sont bonnes pour les employés, mais difficiles pour
les employeurs de TPE qui représentent la majorité des entreprises hôtelières en
France. A telle enseigne, on favorise la création de TPE ou de SARL, voire d'EURL, où
les anciens employés et futurs patrons pris par le miroir aux alouettes feront sûrement
35 heures mais en deux jours ! Bonjour la progression sociale ! Pour ma part, j'ai fui la
France hexagonale pour me réfugier dans les Dom-Tom où la qualité de vie signifie
encore quelque chose, et où, concernant les lois de la République, il y a la lettre et
l'esprit. Et si jamais une Mme Guigou ou assimilée nous rattrape trop vite, je
m'expatrierais dans d'autres pays où la valeur de l'homme passe aussi par son travail et
par le gain qu'il en retire, ce qui n'est plus le cas en France où l'on montre du doigt
le 'sale richard' qui ne doit normalement son bien-être qu'à son travail et non pas à
l'assistanat omniprésent dans un pays soi-disant développé.
(Pierre Lambert par e-mail)
Je suis en fin de CDD et je voudrais savoir si mon employeur doit me
remettre un certificat de travail.
Celui-ci me dit que ce certificat est réservé aux CDI, mais que ce n'est pas obligatoire
pour un CDD. Pouvez-vous me dire s'il a raison ? (D.A. de Lille)
Aux termes de l'article L.122-16 du Code du travail, à l'expiration du contrat,
l'employeur est tenu de délivrer un certificat de travail au salarié. Cette obligation
s'applique aussi bien au contrat à durée indéterminée qu'au contrat à durée
déterminée, et ce, quelle que soit la cause de la cessation du contrat de travail
(licenciement ou démission). Le certificat de travail doit mentionner :
w la date d'entrée du salarié dans l'entreprise,
c'est-à-dire la date où le salarié a effectivement pris ses fonctions, ce qui inclut la
période d'essai ;
w la date de sortie, c'est-à-dire la date où le préavis
effectué ou non prend fin ;
w la nature de l'emploi occupé, c'est-à-dire la
qualification exacte des fonctions remplies par le salarié.
Il s'agit des mentions obligatoires, mais si les deux parties sont d'accord, d'autres
mentions peuvent figurer sur le certificat de travail, comme par exemple la mention libre
de tout engagement ou des formules élogieuses sur le salarié.
Par contre, sont interdites toutes les mentions susceptibles de porter préjudice au
salarié, ou de préciser les raisons de la résiliation du contrat.
En cas de non-respect des obligations de l'employeur quant à la délivrance de ce
certificat de travail, il peut être passible de sanctions pénales.
Vous devez donc préciser à votre employeur qu'il a bien l'obligation de vous remettre un
certificat de travail avec votre solde de tout compte.
J'ai embauché une cuisinière verbalement et sans contrat de travail en CDD du 21 décembre 2000 au 16 avril 2001. Je me retrouve aux prud'hommes car j'ai fermé l'hôtel le 31 mars 2001, alors que celle-ci s'était mise en arrêt maladie et qu'elle avait décidé d'elle-même de partir au 31 mars 2001. Aujourd'hui, elle me réclame 75 000 francs de dédommagement. Qu'en pensez-vous ? (M.N. de Tarbes)
Votre
salariée a toutes les chances de gagner son procès, et si cette somme vous semble
excessive, elle risque néanmoins d'en gagner une grande partie.
En effet, en embauchant votre salariée verbalement (c'est-à-dire sans contrat de travail
écrit), vous avez violé l'article L.122-3-1 du Code du travail qui vous impose
d'établir un contrat de travail écrit lorsque vous embauchez un salarié en CDD (contrat
de travail à durée déterminée).
Votre salariée peut alors demander à ce que son CDD soit requalifié en CDI (contrat à
durée indéterminée). Dans ce cas, l'article L.122-3-13 du Code du travail prévoit que
le CDD est automatiquement requalifié en CDI et que votre salariée a droit à une
indemnité spécifique de requalification. Cette indemnité est au minimum égale à 1
mois de salaire. De plus, le CDD étant requalifié en CDI, votre salariée peut se
prévaloir rétroactivement d'un CDI. Dans ce cas, pour rompre le contrat de travail, vous
auriez dû suivre la procédure légale de licenciement. Vous n'avez pas respecté cette
procédure qui consiste à convoquer votre salariée à un entretien préalable, lui
permettre de se faire assister lors de cet entretien, et lui notifier le motif de la
rupture. Comme cela n'a pas été fait, la rupture du contrat de travail de votre
salariée est abusive.
Dès lors, en application des articles L.122-14- 4 et L.122-14-5 combinés du Code du
travail, votre salariée peut demander une indemnité pour rupture abusive qui doit être
égale au minimum à ses 6 derniers mois de salaire. Ce qui voudrait dire que votre
salariée qui a moins de 6 mois d'ancienneté aurait des indemnités supérieures aux
salaires qu'elle aurait perçus si elle avait travaillé. C'est la raison pour laquelle
une jurisprudence récente (notamment Cass. soc. 18 décembre 2000) a décidé que le
montant de son indemnité ne pourra pas dépasser une somme égale à l'intégralité du
salaire qu'elle a perçu depuis son embauche. En clair, votre salariée, qui a travaillé
4 mois, devrait percevoir une indemnité égale à 4 mois de salaire.
En outre, votre salariée pourra demander des dommages et intérêts pour préjudice
distinct. Ce sera le cas si la rupture a été brutale (du jour au lendemain) ou
effectuée dans des conditions vexatoires. C'est le juge qui fixera le montant de ces
dommages et intérêts. Enfin, elle a droit à une indemnité de congés payés (égale au
montant des congés payés acquis), et à une indemnité compensatrice de préavis (égale
aux salaires dus pendant la durée du préavis applicable).
Je suis à la recherche d'un fumoir à poissons. Pouvez-vous m'aider ? (L.T. de La Rochelle)
Pour vous procurer un fumoir à poissons, vous pouvez prendre contact avec les sociétés suivantes (nous vous précisons que cette liste n'est pas exhaustive) :
Le Cyrnos (distributeur du fumoir Le
Stratos) Le parc des Tilleuls A bis Boulevard des Armaris 83100 Toulon Tél. : 04 94 20 50 31 Fax : 04 94 20 89 15 Alto-Shaam INT'L (distributeur
du fumoir 767-SK/III) |
Gudin Industrie 64, avenue de Verdun 93230 Romainville Tél. : 01 41 83 24 50 Fax : 01 41 83 24 55 E-mail : GUDIN-INDUSTRIE@wanadoo.fr Société Rotisol |
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L'HÔTELLERIE n° 2722 Hebdo 14 Juin 2001