Concours
Liesbet Scherrens, une jeune Belge de 19 ans, succède à Birthe Norgaard, la Danoise lauréate du premier concours. Mais c'est la profession qui sort tout simplement vainqueur de cette épreuve ouverte sur le monde.
S'il sert sans doute à la
promotion des vins sans lesquels il n'existerait pas, le Challenge des côtes du rhône
apparaît déjà comme l'un des moteurs du développement des enseignements spécifiques
au métier de sommelier. Loin de la France où cette profession bénéficie dans
l'ensemble de bonnes structures de formation, les organisateurs découvrent, en effet, à
chacune de leurs sorties des environnements bien différents.
Ainsi, en l'espace de deux éditions, ce concours strictement réservé aux élèves a
trouvé tout son sens. Au travers des éliminatoires puis des finales nationales
organisées dans 6 pays (Pays-Bas, Belgique, Canada, Italie, Suède et Suisse), les
élèves ont été d'abord motivés puis soutenus dans leur préparation. Le résultat de
cette approche s'exprimant lors de la grande finale organisée, le temps d'un week-end, en
Avignon. Avec un niveau de qualité soutenu, le concours a permis à la candidate belge
Liesbet Scherrens, 19 ans, de devancer le Canadien Julien Keller et l'Italien Fabio Masi.
Le challenge reste ainsi une affaire de jeunes femmes puisqu'en 2000, une Danoise, Birthe
Norgaard, s'était illustrée dans la Cité des Papes au terme d'épreuves qui enchaînent
'harmonie des mets et des vins', 'service d'un vin en carafe', 'correction d'une carte des
vins' et 'dégustation de deux vins à l'aveugle et commentaires'.
Aider les jeunes à embrasser ce métier
Président de l'Union de la sommellerie française, Georges Pertuiset figurait parmi les
membres du jury de cette finale. Il porte à ce titre un regard intéressant sur ce
concours : "Cela fait certes une épreuve de plus, mais comme elles sont toutes
différentes, il y a une forme de complémentarité. Celui-ci présente en particulier
l'intérêt d'être à la fois bon pour le vin, la sommellerie et la région. Tout le
monde y trouve donc son compte."
Mais celui qui est aussi membre de l'Association de la sommellerie internationale
apprécie surtout l'ouverture sur le monde. "On se rend compte que si en France le
temps de formation consacré à la connaissance des crus est en baisse, à l'étranger, la
situation est souvent pire. Une épreuve qui s'accompagne d'un soutien à l'égard des
établissements, comme le font les gens des côtes du rhône, peut donc donner le goût de
la sommellerie à des jeunes qui ne sont pas dans des sections spécialisées. Car dans
des pays peu axés sur le vin, on oublie l'importance de notre métier parmi tous ceux de
la restauration. A l'UDSF comme à l'Asi, on répond donc toujours présent afin d'aider
les jeunes à embrasser ce métier."
Un appui qui, ajouté aux efforts des côtes du rhône, commence à porter ses fruits. La
Suisse a enregistré la naissance d'une unité de formation continue, 11 écoles belges
ont relayé le concours et aidé leurs élèves à bien s'y préparer, alors qu'aux
Pays-Bas, les futurs candidats ont découvert que l'on pouvait aussi déguster du vin dans
le cadre de son cursus scolaire. Des exemples qui prennent valeur de symbole et vont sans
doute favoriser le développement du concours dans un futur assez proche.
J. Bernard
Georges Pertuiset, président de l'UDSF, et Giuseppe Vaccarini, président de
l'Asi, félicitent Liesbet Scherrens, la lauréate 2001.
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L'HÔTELLERIE n° 2722 Hebdo 14 Juin 2001