Saint-Pierre-sur-Mer (Aude)
En ce début de saison touristique, les travaux de rénovation du front de mer traînent en longueur. Hôteliers et restaurateurs craignent une désaffection de la clientèle.
Gelé depuis le 19 mars dernier, soit au lendemain
des dernières élections municipales, le projet d'aménagement du front de mer de la
station de Saint-Pierre-sur-Mer est au point mort. Destiné à la mise en valeur
touristique d'une bande de plage de plus de 6 hectares, le programme d'un montant de 30 MF
est en effet sérieusement contesté, le conseil municipal ayant décidé de ne pas donner
suite au projet de l'architecte paysagiste Alexandre Chemetov. Raison invoquée : des
inquiétudes quant aux possibles remontées d'eau que pourraient entraîner les
creusements prévus par ce projet. Une remise en cause que le maître d'uvre du
projet conteste en se basant sur le Code des marchés publics. Conséquence de cet
imbroglio juridique, le front de mer est laissé à l'état de friche depuis plus de deux
mois.
Une situation qui commence à inquiéter la dizaine de cafetiers et de restaurateurs
installés sur la station et qui, non contents d'avoir affronté une météo capricieuse,
sont les premiers à subir cet état de fait. "Je ne vois pas comment nous
pourrions installer nos terrasses dans ces conditions. Le vent balaye la terre du
chantier, ce qui nous empêche de sortir nos tables", explique Germaine
Boulumard, propriétaire du Café de la Mer. Installée depuis 37 ans sur l'avenue des
Embruns, face à la mer, elle a déjà constaté un manque à gagner de l'ordre de 50 % et
regrette l'absence de concertation préalable entre municipalité et commerçants.
Une solution, vite
Absence d'aires de stationnement et d'itinéraires piétonniers praticables, les
professionnels espèrent la mise en place de solutions provisoires pour assurer un accueil
décent aux plusieurs milliers de touristes qui fréquentent la station chaque été.
"Nous sommes face à un véritable no man's land qu'il convient de remettre en
état le plus rapidement possible", précise de son côté Jean-Manuel Menard, le
propriétaire du restaurant l'Arthémis, enthousiasmé par ce projet d'aménagement qui
vise d'abord à dynamiser la fréquentation touristique. "Je fais confiance à
l'équipe municipale pour trouver une issue favorable à cette situation dans l'intérêt
de tous. D'autant que ce projet est nécessaire au développement de l'offre de la station
et qu'il faut parfois être prêt à certains sacrifices", poursuit-il.
Essentiel-lement tournée vers le tourisme résidentiel, Saint-Pierre-sur-Mer (commune de
Fleury d'Aude) revendique en effet un statut de station familiale incompatible avec les
nuisances occasionnées par la situation actuelle. "Après la trop fameuse Bulle
de Fleury, qui devait constituer un pôle attractif majeur et qui a fini par un scandale
politico-financier nuisible à l'image de la station, nous ne voulons pas que ce conflit
jette à nouveau le discrédit sur la station", commente enfin un autre
restaurateur implanté sur le front de mer. Une session de concertation réunissant la
mairie, le maître d'uvre et les représentants du préfet, devrait permettre un
règlement du problème d'ici la fin du mois de juin.
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L'HÔTELLERIE n° 2723 Hebdo 21 Juin 2001