Discothèques du Puy-de-Dôme
La préfecture du Puy-de-Dôme doit mettre en place un 'engagement de non-discrimination raciale' pour les responsables d'établissements de nuit. Un moyen d'assurer la sécurité sans s'écarter du code pénal.
Sécurité et discrimination
ont été deux sujets largement débattus lors de l'assemblée générale du Syndicat des
discothécaires du Puy-de-Dôme - syndicat affilié à l'Umih - qui a eu lieu le 24 avril
dernier dans les locaux de la discothèque Le Sheldon à Royat. Tout d'abord, l'opération
'taux zéro au volant' a donné "a priori de bons résultats", a
souligné Stéphane Rouvet, directeur de cabinet du préfet, chargé de la prévention
routière. Du 15 octobre 2000 au 6 janvier dernier, les responsables et le personnel des
discothèques ont incité les conducteurs à rester sobres : badge fluo 'taux zéro au
volant' à la boutonnière, boissons non- alcoolisées, etc. Pour assurer une meilleure
sécurité sur les routes de retour des night-clubs et pour rassurer les parents. Les
partenaires de l'opération (préfecture, Umih Puy-de-Dôme, forces de l'ordre, eau de
Volvic, etc.) envisagent de renouveler ce type d'action.
Mais ce sujet a été rapidement estompé par le problème de la discrimination à
l'entrée des établissements de nuit. Catherine Ferrier, chef de cabinet à la
préfecture, a signalé que 3 plaintes sont en cours sur 11 cas litigieux relevés depuis
le début de l'année. "Il faut savoir que les testings, mis en place par des
associations pour piéger la discrimination à l'entrée des discothèques, vont
continuer. Donc, ne se fier qu'à l'intuitif ne suffit plus. Les personnes s'estiment
injustement refoulées", a-t-elle ajouté.
Motifs réels
En expliquant la démarche des pouvoirs publics qui dans le département ne veulent pas
parler de racisme "avant d'avoir des discussions avec la profession",
elle a présenté un engagement de non-discrimination. Il s'agit d'afficher très
clairement à l'entrée des discothèques les règles d'accès. Elles stipulent que
l'établissement peut refuser l'accès à toute personne connue pour créer des troubles,
qui tient des propos injurieux à l'égard du personnel, qui a un comportement agressif,
qui ne présente pas une tenue correcte ou qui se présente en état d'ébriété...
L'exploitant s'engage à respecter ces conditions, sachant qu'il ne peut pas refuser
l'accès sur l'appartenance réelle ou supposée à un groupe racial, ethnique ou
religieux, conformément au code pénal.
Un des participants est alors intervenu : "Vous ne voulez pas reconnaître notre
professionnalisme. Vous savez, avec l'intuitif, on se trompe rarement. Nous avons très
peu d'incidents. C'est beaucoup plus facile de prévenir en refusant l'entrée que
d'intervenir quand le ou les fauteurs de troubles sont à l'intérieur."
"Il s'agit simplement de rationaliser certains fonctionnements pour montrer que
vous connaissez et appliquez la loi concernant la discrimination et que vos refus sont
basés sur des motifs réels", a précisé Catherine Ferrier.
Jean-Paul Combes, président du Syndicat des discothécaires du Puy-de-Dôme, a annoncé
qu'il allait mettre en place une formation pour portiers de 3 jours, du mercredi 4 au
vendredi 6 juillet 2001 : sécurité, accueil, identifier les individus à risques,
évincer les trouble-fêtes en douceur, etc. "C'est une bonne idée, mais très
souvent nos portiers exercent une autre activité et ils ne peuvent pas se libérer pour
faire un stage", a regretté un discothécaire.
Malgré tout, l'année s'est bien passée comme l'a reconnu le commissaire Gérard Monteil
: "Il n'y a pas eu de problème majeur pour ces établissements sur Clermont. Ce
qui manque, ce sont des taxis la nuit pour éventuellement raccompagner les noctambules
chez eux."
P. Boyer
Jean-Paul Combes, président du Syndicat des discothécaires du Puy-de-Dôme,
Stéphane Rouvet, directeur de cabinet du préfet, et le commissaire Gérard Monteil :
"L'opération 'taux zéro au volant' a été un succès."
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L'HôTELLERIE n° 2725 Hebdo 5 Juillet 2001