CHR en tête
C'est le secteur de l'hôtellerie-restauration qui compte la proportion la plus
importante de personnes payées au Smic. C'est avec 40,7 % de smicards que les CHR
arrivent largement en tête devant les services personnels, domestiques, qui se situent à
33,1 %, suivis du cuir et habillement à 32,2 % et du commerce de détail à 26,8 %. Pour
information, l'industrie agricole et alimentaire en est à 21,2 %, l'automobile à 1,5 %
et les combustibles et carburants à 0,3 %. A méditer à l'heure où le débat bat son
plein sur l'amélioration des conditions de vie
des salariés dans les CHR.
Grosse colère
Pas content du tout Gérard Pélisson ! Le cofondateur du groupe Accor ne digère
pas la signature de l'accord sur la RTT dans les CHR qui amènera, à terme, le secteur
aux 35 heures. Il ne s'est pas privé de le faire savoir à ceux qui ont soutenu la
signature du côté patronal et leur a téléphoné. Il aurait qualifié leur attitude de "bolchevique"
! A l'heure où le trotskiste est à Matignon, le coprésident du conseil de
surveillance reste très 'tendance' dans ses références, mais son attitude n'a pas du
tout été appréciée et n'a semble-t-il intimidé personne. Pire, elle n'a fait que
renforcer la position des indépendants signataires qui voient dans cette intervention la
volonté des chaînes d'empêcher les plus petits d'améliorer les conditions de vie de
leurs salariés dans leur entreprise. "Les dirigeants des grands groupes nous
interdisent de faire ce qu'ils ont fait voici plusieurs années, les chaînes offrent sur
le plan social de meilleures conditions que les indépendants, c'est à ce prix qu'elles
attirent mieux que nous les salariés. La signature de cet accord de RTT les gêne parce
qu'elles voient d'un mauvais il que nous nous mettions au diapason. La compétition
devient plus serrée sur le marché de l'emploi pour attirer les meilleurs, elles devront
elles aussi aller plus loin pour garder leurs salariés ! Les indépendants n'ont pas à
avoir d'état d'âme vis-à-vis des chaînes, et en particulier vis-à-vis du groupe
Accor, même si le passage aux 35 heures leur coûtera cher. Si le cours en Bourse chute,
ce n'est pas notre problème", précise l'un d'entre eux.
"Si nous avons signé cet accord, c'est par réalisme, prévient l'Upac. Notre
profession, pas plus qu'une autre, ne pourra se soustraire à l'application de la loi dans
une profession où 70 % des jeunes renoncent au métier dans les 5 ans qui suivent leur
diplôme.
Il est vital d'offrir des conditions de travail qui permettent d'attirer et de garder des
collaborateurs de qualité.
Notre profession ne peut rester à l'écart d'un mouvement général de société."
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L'HôTELLERIE n° 2725 Hebdo 5 Juillet 2001