Il est interdit d'interdire... Décidément, l'adage soixantuitard aura marqué les
esprits et quelque 30 années plus tard, nous continuons à en supporter les
conséquences.
Jeunisme oblige, nos dirigeants s'attachent à laisser faire, à faire semblant de
comprendre, histoire de faire croire, certainement, qu'ils ont su rester jeunes...
Personne n'est dupe pourtant... Et de prôner la dépénalisation des drogues douces, de
s'extasier de l'esprit de liberté dont font preuve les jeunes, amateurs de musique
techno, qui se retrouvent hors toute contrainte pour des raves pleines de bonheur et
d'imagination... Bien entendu, ils trouvent parfaitement normal que des enfants de moins
de 13 ans se promènent seuls, dans les rues, et s'offusquent quand le maire d'une commune
demande à la police à ce qu'on raccompagne chez leurs parents ces jeunes égarés... se
refusant à imaginer un seul instant d'ailleurs qu'ils puissent se trouver en danger !
Une attitude démagogique et laxiste qui ne peut qu'avoir des conséquences
désastreuses sur notre société. Cette semaine encore, par défaut de contrôle,
d'organisation, des jeunes sont morts lors d'une rave, mais il faut laisser s'allonger la
liste... Démagogie oblige. Les politiques oublient qu'être adulte, c'est accepter aussi
d'être éducateur et c'est assumer la détermination des interdits.
La permissivité est encore plus dangereuse pour les jeunes qui attendent de l'adulte
qu'il leur détermine les limites à ne pas dépasser, qu'ils leur déterminent leur
terrain de liberté pour mieux maîtriser les dangers. Tout permettre, c'est mettre les
jeunes en danger, adopter leurs comportements, c'est les singer, c'est se moquer d'eux.
Pendant ce temps, les mêmes politiques demanderont au préfet d'intervenir pour qu'une
fermeture administrative soit décrétée dans un bar, dans une boîte où les mêmes
jeunes, à qui l'on a tout permis dans le cadre des raves, viendront passer une soirée et
s'échangeront quelques joints ! Le propriétaire des lieux sera alors dénoncé, son
établissement sera frappé de fermeture administrative, ce qui le privera des semaines
durant, de son activité. Incontestablement, les politiques n'en sont pas à une
contradiction près !
PAF
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L'Hôtellerie n° 2726 Hebdo 12 Juillet 2001