Guy Pressenda, nouveau président de l'Umih 31
Après avoir été secrétaire général et président des restaurateurs au sein de l'Umih 31, Guy Pressenda succède à Pierre Courtois de Viçose en tant que président général. Le patron du restaurant, le Baron Ritay à Portet-sur-Garonne, souhaite élargir le rôle des délégations et établir la concertation avec les professionnels du sud du département, par l'intermédiaire d'un bureau détaché.
L'Hôtellerie :
L'Umih 31 a adressé récemment une lettre de soutien au buraliste du quartier de Lardenne
à Toulouse, victime d'une agression et défiguré par un coup de couteau après avoir
porté secours à un septuagénaire. Ce buraliste a récemment lancé une pétition remise
à la préfecture qui a donné lieu à une 'marche orange' dans les rues de la ville
contre la violence et l'insécurité. Toulouse dispose depuis quelques mois d'un Contrat
local de sécurité (CLS), et la préfecture étudie actuellement avec les maires de
l'agglomération le futur CLS périurbain associant 29 communes. Est-ce que le CLS dont
dispose actuellement la ville vous paraît être un dispositif suffisant ?
Guy Pressenda :
On demande naturellement beaucoup plus ; on demande à ce qu'il y ait beaucoup plus de
sécurité, beaucoup plus d'agents qui circulent. Nous rejoignons tout à fait ce qu'a
demandé le représentant des tabacs de Toulouse. Nous assistons à une montée en
puissance de l'insécurité depuis quelque temps. C'est vrai qu'il y a une certaine
explosion aujourd'hui, mais cette crise était déjà latente depuis quelques années.
Rappelons-nous les événements qu'il y a eus à Bagatelle, il y a 2 ou 3 ans, ou dans le
quartier du Mirail où il n'y a pratiquement plus aucun établissement qui soit ouvert en
permanence, notamment sur la place Tel-Aviv. Il faut reconnaître que la commission
sécurité n'existait pas au sein de notre syndicat il y a 5 ans. Nous l'avons créée
parce que nous avons senti le besoin de nous occuper de ce problème en lien avec nos
institutions locales : la mairie, le conseil régional et le conseil général. C'est un
de nos soucis.
L'Hôtellerie :
Est-ce que vous partagez l'inquiétude de certains commerçants - bars et restaurants -
proches de la place Wilson en centre-ville, qui vont jusqu'à investir dans l'emploi d'un
vigile de sécurité et la mise en place d'un dispositif de caméras de surveil-lance ?
Guy Pressenda :
Il est vrai que dans les bars musicaux ou les discothèques, le personnel de sécurité
est parfois plus important quantitativement que le personnel de service. Il y a quelques
années, ce corps de métier n'existait pas. Nous parlons de notre corporation, mais
certaines parfumeries de Toulouse disposent également d'un vigile. De même que les plus
importants commerces de presse-tabac de Toulouse ont un service de sécurité aussi
important que celui d'une discothèque. Certains commerçants sont prêts à intégrer ce
poste dans le budget de l'entreprise. Pratiquement tous les bars d'ambiance, les
brasseries ou les discothèques du centre-ville sous-traitent leur sécurité. C'est
devenu incontournable et c'est entré dans les murs. Il est certain que, s'il n'y
avait pas eu cette montée d'insécurité, je pense que c'est un poste budgétaire dont
auraient fait l'économie tous mes collègues.Nous sommes en train de mettre en place avec
l'un de nos membres qui appartient à la commission de sécurité, une formation de
portier inspirée des postes dont disposent les casinos. Cette formation pourrait être
concrétisée en partenariat avec les centres de formation des apprentis. A Toulouse, nous
avons été fortement touchés par les opérations de testing, initiées pour la plupart
par des associations contre le racisme. Ce qui a été mis en avant malheureusement dans
ces opérations, c'est toujours le délit de faciès. Or des personnes comme vous et moi
pouvons très bien nous voir refuser l'entrée d'une discothèque ou d'un club privé pour
une raison qui appartient au patron de l'établissement. C'est la liberté du commerce.
L'Hôtellerie :
Parmi les axes prioritaires du nouveau maire de Toulouse, Philippe Douste-Blazy tient à
privilégier une concertation permanente avec les habitants et les commerçants.
Qu'attendez-vous concrètement de cette priorité ?
Guy Pressenda :
Il a fallu attendre, après les élections municipales, que le nouveau conseil municipal
puisse mettre en place toutes les commissions. Nous avons rencontré le 12 juin Florence
Baudis, la fille de Dominique Baudis, qui en tant que conseiller délégué du conseil
municipal est chargée des relations avec les professionnels de l'hôtellerie et de la
restauration. Lors de cette entrevue, nous avons également discuté avec Mesdames
Maïthé Carsalade, adjointe au maire chargée entre autres des droits de voirie et des
droits de place, et Michèle Claux, également adjointe au maire et chargée de la charte
qualité. Nous rencontrerons ultérieurement le maire qui en a fait la demande de même
que notre syndicat. A ce jour, nous n'avons pas fixé de priorité pour cette première
discussion avec les élus. Cela dit, même si nous nous battons sur la RTT ou la TVA, nous
allons éviter de parler de ces questions qui sont des sujets traités au titre national.
Nous avons avant tout abordé le 12 juin des sujets beaucoup plus de proximité pour faire
avancer les choses localement.
L'Hôtellerie :
Les préoccupations des professionnels du sud du département, notamment à
Bagnères-de-Luchon, ville historiquement ancrée sur l'activité thermale, sont-elles
parfaitement prises en compte au sein de l'Umih 31 ?
Guy Pressenda :
Il est vrai que les problèmes rencontrés par les professionnels luchonnais ne sont pas
nécessairement les mêmes problèmes que ceux rencontrés par les professionnels
toulousains. Il y a toujours eu à Luchon ce que l'on appelait avant l'hôtellerie
saisonnière. Or, la volonté du maire de la ville, René Rettig, est de faire en sorte
que l'appellation de saisonnier soit nettement moins mise en avant, car il souhaiterait
faire de Bagnères-de-Luchon une ville avec une activité annuelle et des manifestations
sur toute l'année, en direction du tourisme vert, des séjours de détente et de remise
en forme. Nous avons rencontré René Rettig tout de suite après sa réélection, à sa
demande, et le conseil d'administration de l'Umih 31 a donné raison à cette remarque.
L'appellation de saisonnier ne sera plus utilisée pour qualifier le cadre de Luchon. Ce
qui n'empêchera pas l'hôtelier, ouvert 4 ou 5 mois dans l'année, de bénéficier des
avantages liés à son activité saisonnière comme, par exemple, l'emploi des contrats à
durée déterminée. Ce n'est pas un problème fiscal. C'est un problème d'appellation.
L'Hôtellerie :
On parle de prochaines élections ?
Guy Pressenda :
Nous avons mis en place au sein de l'Umih 31 des élections qui ont eu lieu le 25 juin
sous la présidence du maire et dans la salle du conseil municipal de la mairie. Nous
avons envoyé à tous les CHR du Luchonnais et du Haut-Comminges, pas nécessairement
syndiqués, une information sur ces élections. Ma première idée, depuis le début de
mon mandat, est d'élire un représentant hôtelier, un cafetier, un restaurateur et un
patron de discothèque qui seront nos détachés et qui, bien sûr, seront obligatoirement
rattachés à Toulouse, l'Umih national ne reconnaissant qu'un syndicat par département.
Le but n'étant pas de créer une deuxième structure syndicale mais un bureau du
Luchonnais et du Haut-Comminges. Les professionnels locaux attendent beaucoup de cette
structure. Luchon est pour nous un sujet très important.
"Dans les bars musicaux ou les discothèques, le personnel de sécurité
est parfois plus important quantitativement que le personnel de service",
précise Guy Pressenda.
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L'Hôtellerie n° 2726 Hebdo 12 Juillet 2001