Savoie
Un système de collecte des huiles alimentaires usagées a été mis en place à titre expérimental dans 120 restaurants de stations de ski de Haute-Tarentaise (Tignes, Val-d'Isère, Les Arcs et La Rosière). A l'essai sur la saison d'hiver 2000-2001, le système testé par le Sivom (Syndicat intercommunal à vocation multiple) va finalement être étendu à l'ensemble des stations de Savoie, soit 8 communes. "L'enquête de satisfaction a montré que les hôteliers souhaitaient que nous pérennisions cette collecte", précise Dominique Herrero, directrice du Sivom. Le but ? Donner une solution économiquement viable aux restaurateurs pour se débarrasser des graisses alimentaires et éviter les problèmes liés à une gestion sauvage de ce type de déchets (pollution, bouchons dans les conduits d'eaux usées, etc.). "Les volumes étaient importants et il n'y avait pas vraiment de solution, estime Didier Charvet, coordinateur déchets au Sivom de Haute-Tarentaise. Et même si ces déchets relèvent de la responsabilité des restaurateurs eux-mêmes, les élus ont voulu prendre à leur charge l'expérience afin de voir si le système pouvait fonctionner." D'ailleurs, ce n'était pas gagné car il fallait prendre en compte le froid, qui peut rapidement figer les graisses. Aussi, des bidons spécifiques de 27 litres (sorte de seaux hermétiques), numérotés, ont été mis à la disposition des 120 restaurateurs concernés par l'expérience. Ces derniers s'engagent par une charte à les stocker à l'abri du froid. Collectés tous les 15 jours par la société Trialp dans un véhicule suffisamment tempéré, ces bidons sont rassemblés en un point unique où ils sont transvasés dans des fûts de 200 litres. Ensuite, une autre société se charge de l'affinage des huiles et de leur transformation. "Début 2001, les graisses épurées - dites graisses blondes - servaient encore aux activités d'équarrissage. Depuis, vu les volumes, on a pu revaloriser la matière par le biais d'autres sociétés qui transforment les graisses blondes en huiles mécaniques", explique Didier Charvet. Malgré cette valorisation, la démarche a pour le moment un coût qui, sur la saison, s'élève à 260 kF au total pour le Sivom.
La question du coût
"Pendant la phase test, l'opération était gratuite pour les usagers, mais pour pérenniser le système, il va falloir trouver un terrain d'entente financier avec les restaurateurs. D'après une estimation, une participation de 1 000 à 4 500 F par saison, suivant la taille et le type de restauration, pourrait être demandée", annonce le coordinateur déchets. Un point sur lequel quelques désaccords semblent naître. "Compte tenu de nos charges, notamment sociales, et des prix qui n'augmentent pas, la profession n'est pas prête à supporter des charges supplémentaires pour ces déchets, lance Roger Machet, président de l'Association syndicale de l'industrie hôtelière savoyarde. D'autant qu'il y a sûrement une autre façon de couvrir les coûts, en étendant par exemple le système pour collecter de plus gros volumes et ainsi récupérer une partie des coûts sur le recyclage de la matière. Je crois aussi que l'Anem (association environnementale) et le conseil général pourraient, au moins le temps du rodage, en prendre une partie à leur charge." Le Sivom semble avoir pris conscience des préoccupations des professionnels en élargissant dès la saison prochaine la collecte à l'ensemble des communes du canton. zzz52 zzz50
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L'Hôtellerie n° 2731 Hebdo 16 Août 2001
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