Energie et environnement
L'audit mené par la CCI et les professionnels périgourdins porte ses fruits. Plusieurs hôteliers entament différentes démarches afin de mieux consommer et moins polluer.
"L'environnement sera une des composantes de notre action commerciale de demain", lance Jean-Luc Bousquet, président de l'Umih de Dordogne et propriétaire de l'Hôtel des Roches aux Eyzies. Cet établissement de 41 chambres en 2 étoiles, ouvert 7 mois par an avec un taux de remplissage de 60 %, affiche un chiffre d'affaires de 2 MF et reste à la recherche de la moindre source d'économie. Instigateur d'une démarche collégiale, avec la CCI de Périgueux et d'autres professionnels, visant les économies énergétiques et l'amélioration de l'environnement, Jean-Luc Bousquet a déjà mis en application dans son propre établissement les conclusions de cette opération. "Nous avons acheté des ampoules de basse consommation. Nous avons refait le vitrage de 21 pièces et nous allons bientôt investir 200 000 F pour changer notre chaudière au fioul." Au bout du compte, les économies ainsi réalisées pourraient permettre de réduire les dépenses du poste énergie de 45 % environ, soit un peu moins de 20 000 F par an. "Nous surveillons aussi notre consommation d'eau. Notre facture s'élève pour l'instant à 20 000 F par an, mais nous puisons souvent dans notre propre rivière bordant l'hôtel. Nous allons poser dans les prochains mois des économiseurs d'eau, changer les chasses d'eau, etc." Autant d'initiatives qui sont en fait des réponses aux conclusions de l'audit effectué par la CCI sur 21 hôtels de Dordogne. Côté syndicat, l'Umih suit le mouvement qu'elle a en partie provoqué. "Nous allons aider nos adhérents en centralisant une partie de nos achats communs dans cet objectif de réduction des coûts, explique Jean-Luc Bousquet. Nous avons demandé à l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) des subventions au titre de l'environnement, car notre audit, qui regroupait 21 professionnels, touche en fait les 360 membres inscrits de notre syndicat (1)."
Une idée à suivre
Jacqueline Leymarie, propriétaire de La Truffe à Sorges (Logis de France, 2 cheminées), aura de son côté dépensé 100 kF pour ses premières mesures d'économie d'énergie ou de mise aux normes environnementales. Entre de nouveaux brûleurs posés sur sa chaudière, un traitement des eaux mieux adapté (recyclage des eaux usées en eau d'arrosage), le changement d'ampoules électriques, l'adaptation des chasses d'eau, elle compte faire baisser sa note énergétique de 50 % sur l'année en cours. "Nous suivons à la lettre le cahier des charges issu de l'audit, explique-t-elle. Les points importants concernent bien entendu l'énergie, qui est obligatoirement liée à notre époque à la protection de l'environnement. C'est ainsi que nous privilégions certaines lessives biodégradables et que nous gérons au plus près le flux des eaux." Les restaurateurs ne sont pas en reste même s'ils ne peuvent se servir de ces actions pour communiquer auprès de leurs clients comme comptent le faire les hôteliers. Marie Leymarie, propriétaire de La Roche de l'Arceau, l'une des grandes tables de Périgueux, l'explique : "Pour nous, il s'agit avant tout de diminuer un budget énergie qui pèse sur nos finances." Depuis son lancement, le mouvement fait tâche d'huile : cinq professionnels du quartier de la gare à Périgueux, emmenés par Francine Pons (Hôtel des Charentes), ont décidé de calquer leur conduite sur celle de leurs confrères. "Nous allons demander à notre tour à être audités, annonce cette dernière. Nous sommes en contact avec la CCI pour le faire, et nous prendrons ensuite les mesures nécessaires. Isolation, chauffage, eau, lumière, tout sera compté, vérifié, travaillé. Nous ne sommes pas une association et nous ne nous accrochons pas derrière les syndicats, mais nous allons entamer une démarche globale afin d'arriver à mieux gérer notre énergie et notre environnement." Les décisions seront prises dès le printemps 2002 avec la mise en œuvre de projets. "Il faut écouter les doléances de nos clients, souligne Francine Pons, et nous regardons ce qui se fait autour de nous en Europe. Les Allemands sont très concernés par ces problèmes, allant jusqu'à retirer de la chaîne alimentaire les espèces animales en voie de disparition comme les grenouilles. C'est anecdotique, mais il faut tenir compte des désirs de chacun, car notre image environnementale sera, comme le dit Jean Luc-Bousquet, une des cartes de notre avenir."
(1) 2 000 professionnels, toutes catégories confondues - bars, hôtels, restaurants, discothèques - ont été recensés en Dordogne. zzz52
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L'Hôtellerie n° 2731 Hebdo 16 Août 2001
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